Quelque 150 citoyens ont marché dans les rues du centre-ville de Drummondville, samedi midi, en vue de contester l’initiative d’Ottawa visant à condamner l’islamophobie au Canada.
Drummondville n’était pas la seule ville à accueillir des manifestants dans ses rues. Dans plusieurs autres villes canadiennes, des citoyens sont descendus dans les rues pour exprimer leur désaccord à l’endroit de la M-103.
Déposée le mois dernier par la députée libérale Iqra Khalid, la motion M-103 dit «condamner l’islamophobie et toutes les formes de racisme et de discrimination religieuse systémiques». Le dépôt de cette motion a déjà suscité de vifs débats avec l’opposition à la Chambre des communes. Cette prise de position gouvernementale survient à la suite de la récente fusillade à la mosquée de Québec.
Les manifestants se sont rejoints devant l’hôtel de ville, rue Lindsay, d’où ils sont partis afin de dévaler les rues du centre-ville.
Plusieurs marcheurs portaient un masque sur la bouche afin d’exprimer leur mécontentement de se retrouver ainsi muselés par une motion.
Les manifestaient marchaient au nom de la «liberté d’expression», tel qu’indiqué sur les pancartes brandies par bon nombre d’entre eux.
C’est la Coalition canadienne des citoyens inquiets qui avait organisé cette manifestation pan-canadienne et qui ne se reconnait pas comme un groupe de droite.
Une contre-manifestation se tenait en parallèle. Quelques minutes avant la tenue de la manifestation de la Coalition canadienne des citoyens inquiets, une dizaine de jeunes protestataires, du regroupement Drummondville contre l’islamophobie et la xénophobie s’était réunie devant l’hôtel de ville, attendant d’un pied ferme les supporteurs du CCC.
«L’islamophobie, c’est un moyen de détourner l’attention du capitalisme décadent. Les Musulmans sont pris comme boucs émissaires comme l’étaient les Juifs, en Allemagne, lors de la deuxième guerre mondiale. Les Musulmans sont des travailleurs comme nous. Il faut avoir une vision de classe à leur endroit», a signalé Jérémy Létourneau, qui prenait part à la contre-manifestation, pancarte brandie et bien en évidence.
La manifestation s’est déroulée plutôt dans le calme, tandis que les policiers de la Sûreté du Québec suivaient le cortège.
Il faut dire qu’ailleurs au Québec, les manifestations anti M-103 ont donné lieu à quelques affrontements puisque des militants s’opposant à la Coalition canadienne de citoyens inquiets s’étaient mis de la partie et en grand nombre.
