Une popularité croissante pour le véhicule électrique

Une popularité croissante pour le véhicule électrique
(Photo : Archives, L'Express)

Lentement mais sûrement. C’est à ce rythme que progresse le marché des ventes de véhicules électriques dans la région du Centre-du-Québec, qui compte 374 propriétaires de ce type d’automobile et ce, malgré son aspect écologique, les économies promises à long terme et les incitatifs gouvernementaux, dont l’ajout de bornes de recharge au coût de 7 M $ tel qu’annoncé aujourd’hui par Ottawa.

L’entreprise AddÉnergie, de Shawinigan, a reçu aujourd’hui la visite de Catherine McKenna, ministre de l’Environnement et du Changement climatique, et de François-Philippe Champagne, ministre du Commerce international, venus lui annoncer qu’elle sera chargée de créer 1000 nouvelles bornes de recharge de pointe pour véhicules électriques dans l’ensemble du Canada d’ici 2019.

Avec cet investissement, l’entreprise devra aussi mettre au point la prochaine génération de bornes de recharge rapide et autres technologies novatrices et facilitatrices pour l’installation de bornes dans des résidences, des entreprises et des villes.

Jean Gariépy, qui représente l’Association des véhicules électriques du Québec pour le Centre-du-Québec (AVÉQ), ne sait pas trop si un surplus de bornes sur le territoire canadien convaincra plus de Centricois à se décider à acheter un véhicule électrique. «Je pense que ça peut être un incitatif. Les gens associent toujours le fait de ne pas avoir de bornes disponibles au fait de ne pas pouvoir se déplacer avec un véhicule électrique.»

Il est cependant est convaincu que les Centricois s’ajusteront au marché qui progresse dans le reste de la Belle Province, qui double d’année en année, observe-t-il.

Si on le suit dans son raisonnement, les 13 454 propriétaires d’un VE seront plutôt autour de 27 000 à la fin 2017, puis à plus de 50 000 à la fin 2018 pour finalement atteindre l’objectif fixé par le Premier ministre Philippe Couillard, soit 100 000 propriétaires en 2020. La promesse du PM fait actuellement tiquer bien des observateurs.

Au Centre-du-Québec toutefois, les automobilistes ne se pressent pas pour acheter un véhicule électrique. À la fin de l’année 2015, la SAAQ enregistrait 229 Centricois propriétaires d’un véhicule électrique. Or, le nombre de propriétaires a bougé lentement puisque la SAAQ note un an plus tard 374 véhicules électriques dûment enregistrés au 31 décembre 2016.

Du côté des bornes, un réel effort a été fait. Elles se multiplient au fil des ans. On en comptait 32 en 2015. Et en 2016, 42 bornes au Centre-du-Québec. Dans l’ensemble du Québec, on dénombre 1111 bornes de recharge publiques de 240 volt et 77 bornes de 400 volt.

L’expérience à l’appui

Voilà qui fait bien l’affaire de Jean Gariépy, lui qui est vendu au modèle électrique depuis plusieurs années. Ses activités professionnelles le forçant à conduire de grandes distances quotidiennement, il a vite compris les économies qu’il ferait en se procurant un VE.

Il s’est décidé en 2013. En comptant les 45 000 kilomètres qu’il roule annuellement, il a facilement récupéré 4000 $ d’économies, malgré le coût d’achat plus élevé pour un tel véhicule. Même si son Chevrolet Volt dotée d’une batterie à autonomie de moins de 60 kilomètres, la génératrice à essence dont le véhicule est pourvu prenait le relai.

Dernièrement, il a essayé le modèle de Hyundai, que l’on promet abordable, le Ionique, lequel sera offert en trois options: hybride, hybride rechargeable et le 100 % électrique. Il attend impatiemment leur sortie, prévue d’ici le printemps.

La dernière tendance en matière de véhicules électriques pourrait bien favoriser, selon lui, ce marché encore timide. Les nouvelles batteries électriques installées sur les derniers modèles font beaucoup plus de kilomètres que leur ancêtre, ce qui rend le véhicule encore plus économique, soutient M. Gariépy.

Chez les concessionnaires

Au Garage Montplaisir, ayant pignon sur le boulevard Saint-Joseph, deux modèles de VE sont proposés aux potentiels acheteurs: le Chevrolet Volt et le Chevrolet Bolt, deux modèles reconnus et parmi les plus recherchés sur le marché.

Charles Larocque, le directeur des ventes, assure que la vente de VE est en constante progression au Centre-du-Québec. Son fournisseur ne lui procure qu’une trentaine de véhicules électriques à son magasin annuellement, malgré la liste de clients en attente.

Il attend dix véhicules de modèle Chevrolet Bolt. Ils sont tous vendus avant même d’être arrivés en magasin. «La demande est plus forte que l’offre», note-t-il.

Il y a de plus en plus de modèles, croit-il. Puis ceux qui détiennent un VE profitent de gratuités, tels que la traverse de ponts payants et l’accès aux traversiers, fait aussi remarquer ce dernier.

Chez Drummondville Nissan, pas loin d’une centaine de véhicules électriques ont été achetés depuis 2012. Les ventes se sont faites timides au cours des premières années, mais la tendance à la hausse s’observe depuis 2015, constate Tommy Morin, le directeur des ventes. Il a vendu près de 30 véhicules électriques en 2015, puis une quarantaine, en 2016.

Sur les 40 concessionnaires offrant le modèle LEAF, Drummondville Nissan vient d’être classé en 9e position en termes de volumes de ventes. M. Morin affirme qu’il vend plus de VE que les municipalités environnantes. «On performe bien à Drummondville», indique-t-il.

Rappelons que Québec offre une subvention de 8000 $ à l’achat d’un véhicule électrique, peu importe le prix du modèle choisi.

Partager cet article