«C’est l’assassinat d’une ferme»

«C’est l’assassinat d’une ferme»
Michel Cloutier (Photo : Archives)

JUSTICE. La quatrième journée du procès de Michel Cloutier s’est entamée, jeudi au palais de justice de Drummondville, par la présentation de la preuve de l’avocat de la défense, Me Lacoste. Ce qui teinte cette quatrième journée de procédures? Une indignation palpable des membres de la famille Cloutier, qui considèrent n’avoir rien fait de mal.

En tout, ce sont environ 85 bêtes qui ont été saisies par le ministère de l’Agriculture au mois de septembre 2016 : la majorité d’entre elles appartiennent à Jonathan Bélanger-Cloutier, le fils de l’accusé et propriétaire de la ferme BSC de L’Avenir. Cette situation, selon le témoignage qu’il a livré une bonne partie de l’avant-midi, est préjudiciable pour lui. «L’élevage ovin représente environ 40 % des revenus de la ferme.  C’est un gros coup pour quelqu’un qui débute, c’est un gros stress.»

Jusqu’à présent, Michel Cloutier et la ferme BSC, qui appartient à son fils, s’exposent à des amendes totalisant 111 000 $. Les frais de gardiennage des bêtes saisies, quant à eux, se chiffrent à 68 000 $.

«Ce procès aura certainement des conséquences. C’est une question de vie ou de mort pour une petite entreprise familiale comme la ferme BSC. C’est l’assassinat d’une ferme», estime Me Lacoste d’un ton franc. Il n’a toutefois pas souhaité discuter de sa vision de la suite du procès.

C’est un point de vue partagé par la majorité des membres de la famille de l’accusé, qui sont présents depuis le début des procédures pour soutenir M. Cloutier.

Raymond Cloutier a vivement exposé son point de vue de toute l’affaire devant le juge Paul Dunnigan, alors qu’il a été appelé à la barre des témoins par la procureure de la poursuite, Me Simard. «Le MAPAQ a clairement abusé de son pouvoir. Ça me choque! Ils viennent juste à la fête du Mouton. Si les animaux étaient vraiment maltraités, ils viendraient plus souvent, voyons dont!», s’est-il emporté.

Rappelons que les 21 infractions retenues contre l’homme de 55 ans concernent la Loi sur la protection sanitaire des animaux et la Loi sur la santé et le bien-être des animaux. Le quinquagénaire n’aurait entre autres pas répondu aux besoins de ses bêtes et ne leur auraient pas fourni des installations sanitaires adéquates.

Cependant, les interventions du MAPAQ ont eu lieu la même journée que les festivités de l’Aïd al-Adha. «C’est une coïncidence qui peut porter à confusion. Il s’agit d’un cas très particulier», a tenu à souligner l’avocat de la défense, Me Lacoste.

Le procès de Michel Cloutier se poursuit en principe jusqu’à vendredi à la Chambre pénale de la Cour du Québec. 

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