La Commission scolaire des Chênes réclame une Politique «avec un grand P»

La Commission scolaire des Chênes réclame une Politique «avec un grand P»
Jean-François Houle

ÉDUCATION. Le conseil des commissaires de la Commission scolaire des Chênes considère que la réussite éducative doit être un enjeu «gouvernemental».

Le conseil a en effet récemment déposé son mémoire pour une «politique de la réussite éducative», dans le cadre de la consultation menée par le ministre de l’Éducation, du Loisir et du Sport, Sébastien Proulx. Il en ressort que le conseil soumet respectueusement au ministre, et de façon unanime, l’importance de positionner la réussite éducative dans l’ensemble des ministères et de ne pas limiter une éventuelle politique sur le sujet au seul ministère de l’Éducation.

Le président de la commission scolaire, Jean-François Houle, précise la pensée des membres du conseil.

«Dans les éléments qui nous ont été soumis, si ce n’est que d’un lien entre les ministères de la Famille et de l’Éducation, nous ne percevons pas un mouvement gouvernemental, mais seulement une intention ministérielle. Pourtant, en octobre, le premier ministre du Québec dévoilait la Politique gouvernementale de prévention en santé et y signifiait l’engagement de 15 ministères et organismes, provenant de divers secteurs d’activité, de même que l’importance de favoriser la complémentarité, la synchronisation et la cohérence de leurs interventions. Nous sommes d’avis que la réussite éducative mérite le même traitement. Elle doit être un enjeu, une priorité du gouvernement dans son ensemble et la politique envisagée devrait y faire écho.»

Ce dernier estime que, malgré le mérite de plusieurs propositions qui sont mises de l’avant par le Ministère, il semble que le document de discussion confond «politique» et «plan d’action». «La conversation devrait d’abord nous amener à formuler une politique avec un grand "P"», ajoute le président.

Trois axes

Rappelons que la consultation proposée au monde de l’éducation, dont les commissions scolaires, s’articulait autour de trois axes : l’atteinte du plein potentiel de tous les élèves; un contexte propice au développement, à l’apprentissage et à la réussite et des acteurs et des partenaires mobilisés autour de la réussite.

Dans son mémoire, le conseil des commissaires a tenté de tenir compte des différents points de vue et commentaires exprimés, pour chacun des axes de la consultation (voir encadré).

Peu de temps, peu de concertation locale

Bien que le conseil des commissaires se soit prêté à cet exercice de consultation avec sérieux et qu’il en reconnaisse la légitimité, il déplore le fait que les différentes instances ont dû oeuvrer en silo.

«Il aurait été opportun, selon nous, d’avoir la possibilité, localement, d’échanger avec nos différents partenaires (syndicats, parents, etc.) afin de partager nos visions respectives de la réussite, nos dénominateurs communs ou nos différences. Or, l’exercice qu’on nous a proposé ne nous laissait que très peu de temps pour préparer et déposer un mémoire. Par ailleurs, il ne nous permettait pas de réunir les forces du milieu autour d’une même table», affirme M. Houle.

Au dire du président, le milieu de l’éducation doit sortir de ses ornières corporatistes. «Les groupes d’intérêts réfléchissent chacun de leur côté et essaient d’influencer le ministre. Il faut trouver un moyen de rassembler toutes les forces vives et les guider vers une meilleure compréhension de leurs complémentarités», estime-t-il en guise de conclusion.

Les thématiques

De façon générale, le conseil s’est penché attentivement sur les différentes thématiques proposées dans les trois axes, nommément :

– l’intervention dès la petite enfance,

– la réponse adaptée aux élèves ayant des besoins particuliers,

– l’accompagnement tout au long du parcours scolaire,

– la qualité de l’enseignement et des pratiques pédagogiques,

– l’importance de la littératie et de la numératie,

– l’univers des compétences du 21e siècle et la place grandissante du numérique,

– la préparation adéquate à la transition au marché du travail ou aux études supérieures,

– l’école inclusive,

– l’engagement parental,

– l’appui des partenaires et de la communauté 

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