L’expérience de Martin Raymond répond aux critères des Tigres

L’expérience de Martin Raymond répond aux critères des Tigres
Martin Raymond dit avoir apprécié son entretien avec Daniel Fréchette. (Photo d'archives – TC Media

HOCKEY. Martin Raymond disait récemment en entrevue que sa conjointe, pour l’occuper, lui avait fait repeindre la cuisine. «Il me reste encore quelques pièces à faire», lance-t-il aujourd’hui à la blague en entrevue au www.lanouvelle.net, lui qui figure parmi les plus sérieux candidats dans la course à la succession de Bruce Richardson chez les Tigres.

La rencontre entre l’homme de hockey de 48 ans et le directeur général Daniel Fréchette a eu lieu mardi. C’est passé officiellement dans le domaine public lorsque le patron des Félins l’a confirmé en toute transparence, le nom de Raymond revenant sans cesse dans les rumeurs de toute façon.

C’est la première fois que l’ex-pilote des Voltigeurs de Drummondville se retrouve au cœur d’un processus d’embauche au sein du circuit Courteau depuis qu’il a été congédié en novembre dernier par Dominic Ricard. Raymond dit avoir discuté, depuis le temps, avec certaines formations en dehors de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, mais les astres n’ont jamais été alignés.

Le pilote de carrière n’a pas eu à envoyer son curriculum vitae aux Tigres. C’est le directeur général qui l’a approché. Conscient que les critères d’embauche lui siéent à merveille, il demeure néanmoins prudent quant à son avenir dans les Bois-Francs.

«J’ai apprécié ma rencontre. Je ne suis cependant pas le seul candidat. On doit laisser le temps à Daniel de faire ses devoirs. De mon côté, je dors là-dessus. Je ne l’aurais certainement pas rencontré si je n’étais pas intéressé, mais j’ai aussi une réflexion à faire. Plusieurs facteurs entre en jeu dans ce genre de situation, que ce soit la famille ou tout simplement peser le pour et le contre. Les médias doivent laisser Daniel faire son travail», lance-t-il en rigolant.

Raymond présente une feuille de route bien garnie. Natif de Pierrefonds, il possède une maîtrise en éducation physique du l’Université McGill. L’ancien attaquant a joué pour les Redmen de 1987 à 1991 avant de poursuivre sa carrière en Allemagne. De retour à McGill pour y enseigner, il est ensuite devenu le pilote du programme de hockey masculin de l’établissement, où il a connu Guy Boucher. Durant ses 14 saisons derrière le banc des Redmen, il a savouré plusieurs championnats. Il a ensuite fait ses débuts chez les professionnels en 2009, alors qu’il a accepté de seconder Guy Boucher avec les Bulldogs de Hamilton. Les deux grands amis se sont retrouvés avec le Lightning de Tampa Bay durant les trois saisons suivantes. En mars 2013, Raymond a été réassigné dans les mêmes fonctions chez le Crunch de Syracuse, dans la Ligue américaine. Son équipe s’est inclinée en finale de la coupe Calder.

Puis, en juin 2013, il a été nommé entraîneur-chef des Voltigeurs, où il aura passé un peu plus de deux saisons. Il a été congédié en novembre alors qu’il lui restait deux saisons à écouler à son contrat. Il n’y a donc pas urgence de se dénicher du boulot. Il attend l’occasion souhaitée.

Entre diriger de jeunes patineurs de 16 à 20 ans ou des professionnels, Raymond dit ne pas avoir de préférence. «Je suis un entraîneur dans l’âme, peu importe le niveau. J’ai vécu une période d’ajustement à mon arrivée chez les Voltigeurs. Le hockey professionnel et la LHJMQ n’ont pas la même réalité. Les joueurs ont des besoins différents. Aujourd’hui, je me sens beaucoup plus confiant de diriger des jeunes joueurs», a-t-il partagé.

Hockey Canada avait fait de Raymond l’un des entraîneurs adjoints au début de la saison au sein de sa prestigieuse équipe des moins de 20 ans. Il a finalement abandonné sa fonction en octobre, prétextant vouloir se concentrer sur sa famille et les Voltigeurs. Après son congédiement, les bonzes de la fédération nationale l’ont rappelé pour lui confier les rênes de la formation canadienne lors des Jeux de la jeunesse, à Lillehammer, en Norvège. «J’ai adoré cette expérience. D’ailleurs, je n’ai pas cessé de voir du hockey depuis mon congédiement. J’ai vu des matchs de la LHJMQ, de la LNH, du junior AAA et même du bantam AAA. J’aime le hockey. Je tente d’en voir le plus possible», a-t-il raconté.

Raymond répond aussi pleinement au critère d’embauche de la philosophie recherchée. Il est réputé dans le milieu pour être un rigoureux tacticien, fervent de la qualité de la structure défensive. Il dit aussi être en mesure de s’adapter à la jeunesse d’aujourd’hui. «Dans la vie de tous les jours, je suis assez vieux jeu. Ça ne m’a jamais empêché de m’adapter à la réalité d’aujourd’hui. Tout entraîneur doit être en mesure de le faire», a-t-il raconté.

Quant à ses liens avec Guy Boucher, Raymond ne cache pas sa grande amitié. Les deux hommes se parlent régulièrement. L’un n’attend cependant pas de connaître le sort réservé à l’autre pour se faire un plan de carrière. Plusieurs personnes croient à tort que Boucher est intimement lié à Raymond sur le plan professionnel. «Je comprends que les gens fassent cette connexion, mais j’ai ma carrière, Guy la sienne. Nous sommes toujours à un coup de fil près d’un conseil, mais personne ne sent de pression de la part de l’autre quand vient le temps d’embaucher des adjoints», a-t-il conclu.

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