Séance de sudation mortelle à Durham-Sud : place aux représentations sur sentence

Séance de sudation mortelle à Durham-Sud : place aux représentations sur sentence
Les trois individus ont été reconnus coupables en décembre 2014 de négligence criminelle causant la mort de Chantal Lavigne et des lésions à Julie Théberge. 

(Avec la collaboration de Ghyslain Bergeron)
JUDICIAIRE. Les trois individus reconnus coupables de négligence criminelle causant la mort de Chantal Lavigne et des lésions à Julie Théberge lors d’une séance de sudation à Durham-Sud, en 2011, connaîtront leur sentence prochainement.

Gabrielle Fréchette, Gérald Fontaine et Ginette Duclos étaient de retour au palais de justice de Drummondville, mercredi, pour leurs représentations sur sentence.

Celle qui était à la tête du groupe, Gabrielle Fréchette, a été la première à être entendue, en matinée. Elle a affirmé devant la juge Hélène Fabi qu’elle n’avait peut-être pas la formation adéquate pour diriger ce type d’activités, mais que, jamais, elle n’aurait pensé que les séances pouvaient mener à un décès. «Si on avait connu les risques, on n’aurait jamais pratiqué la sudation. On n’a pas vu les dangers.»

La principale accusée a admis qu’au moment des faits qui lui sont reprochés, elle était «dans son monde». Elle a raconté avoir fait une prise de conscience à la suite de rencontres avec un psychologue et un agent de probation. C’est à ce moment-là que ses fondements se sont effondrés. Elle se dit maintenant beaucoup plus terre-à-terre et souhaite réorienter sa carrière.

Gabrielle Fréchette a également raconté qu’après la journée fatidique du 28 juillet 2011, elle est tombée dans une profonde dépression, allant jusqu’à penser au suicide.

L’accusée a continué d’accompagner des clients de façon discontinue pendant les mois qui ont suivi, sans toutefois organiser des séances de sudation. La dernière rencontre avec un client remonte à la fin août 2015.

Son avocat, Richard Dubé, a mentionné à la juge que toutes les options devaient être envisagées avant de penser à la prison. Il a mentionné que le caractère était accidentel, que le risque de récidive était peu élevé, voire inexistant, et que le geste posé n’était pas illégal ni violent. «C’était un acte isolé et maladroit.»

Gérald Fontaine et Ginette Duclos

L’accusé Gérald Fontaine a indiqué n’avoir jamais souhaité la mort d’un des participants de la séance. Il a aussi dit avoir beaucoup de compassion pour la famille de la victime.

«Je n’ai jamais cru que ça pouvait arriver», a dit M. Fontaine après avoir fondu en larmes en évoquant la possibilité de se retrouver en prison.

L’avocat de M. Fontaine, Me Jean-François Lauzon, a misé sur le fait que son client avait été aveuglé et qu’il ne dirigeait pas le groupe.

En après-midi, Ginette Duclos a été appelée à la barre. Celle-ci a indiqué qu’elle avait participé à la séance par bonté. «Je voulais aider les gens», a laissé tomber celle qui dit ne jamais avoir eu affaire à la justice auparavant.

Son avocat, Me René Duval, a dit que la médiatisation des événements avait déjà puni indirectement l’accusée et que celle-ci ne méritait pas de se retrouver derrière les barreaux.

Les avocats de M. Fontaine et de Mme Duclos ont, eux aussi, évoqué le risque de récidive quasi nul.

Les représentations sur sentence se poursuivront jeudi alors que ce sera au tour de la Couronne d’être entendue.

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