«Nos membres sont en colère»

«Nos membres sont en colère»
Des membres du Front commun étaient devant l'Hôpital Sainte-Croix

SECTEUR PUBLIC. Le front commun syndical du secteur public s’apprête à déclencher une première d’une série de six journées de grève légale afin de faire davantage de pression sur le gouvernement qui ne semble pas répondre aux demandes des représentants déposées il y a presque un an.

«On est autour de la table de négociations depuis octobre 2014 et il n’y a eu aucune avancée. Nos membres sont en colère», a lancé

Denis Bastarache, coordonnateur de la CSQ Mauricie-Centre-du-Québec et responsable du Front commun régional lors d’une mobilisation, lundi midi, devant l’Hôpital Sainte-Croix.

«Ça fait une quinzaine d’années qu’on vit des reculs constants dans le réseau de la santé et qu’on négocie des conditions de travail qui gardent le statu quo. On n’avance plus, c’est de l’appauvrissement pour l’ensemble de la classe ouvrière. Il faut que le gouvernement nous entende et respecte les travailleurs», a renchéri Loraine Dugas, vice-présidente au Conseil central CSN du Cœur du Québec.

Les représentants syndicaux étaient sur place afin d’informer la population des raisons du rejet des offres du gouvernement dans la présente ronde de négociations collectives du secteur public. Ils ont expliqué comment ils seront bientôt contraints de «faire la grève par l’application aveugle des politiques d’austérité du gouvernement synonyme d’appauvrissement des salariés de l’État et d’une diminution de l’ensemble des services à la population.»

«Les coupures du gouvernement n’ont pas juste un impact sur le personnel, mais aussi sur la population parce qu’elles perturbent tous les services, a martelé Claude Audy, vice-président de la Fédération de la santé et des services sociaux Cœur-du-Québec (FSSS-CSN). Heureusement, la population est de plus en plus derrière nous! Elle comprend les conséquences.»

Revendications

Le Front commun a plusieurs revendications. Sur le plan salarial, il demande de mettre un terme au retard salarial des employés en revendiquant une convention collective d’une durée de trois ans, comprenant des augmentations de 4,5 % par année.

«Actuellement, nous ne pouvons pas accepter ce que le gouvernement nous propose, soit un gel salarial les deux premières années et une indexation de 1 % par année pour les trois suivantes. C’est inacceptable, car ça ne suit même pas le coût de la vie», a déploré M. Bastarache.

Des solutions à la réduction de la précarité, les protections contre l’érosion de l’autonomie professionnelle et une révision à la hausse de la prime d’isolement et d’éloignement sont d’autres revendications.

«On ne peut pas laisser les choses aller, parce qu’à force de couper dans les services publics, la génération qui nous suit aura moins de services publics de ce que nous aurons nous-mêmes reçu», soutient le président du Front commun Mauricie-Centre-du-Québec.

Grèves

Les six jours de grève, qui commenceront dès le 28 octobre, émanent d’une proposition adoptée à 88 % (santé) et 80 % (éducation) lors de la tenue des assemblées générales. Au dire de M. Bastarache, rares sont les mandats de grève qui ont obtenu autant d’appuis.

«Ça vous donne une idée comment les gens en ont ras-le-bol!» expose-t-il.

Selon les représentants syndicaux, si, à la suite de cette journée, les négociations n’évoluent pas, il y aura deux autres journées de grève les 12 et 13 novembre. Finalement, s’ils estiment être toujours dans une impasse, une grève nationale sera déclenchée les 1er, 2 et 3 décembre prochain.

D’autres moyens de pression

Outre la grève, d’autres moyens de pression sont utilisés. Par exemple, les enseignants et professionnels en éducation refusent de faire du temps supplémentaire ne se restreignant donc qu’à leur journée de travail. De leur côté, les infirmières de Drummondville ont cessé, pendant une journée, la production de statistiques (relevé quotidien de la situation à l’urgence et au centre hospitalier). Selon des informations obtenues, la direction du CIUSSS Mauricie-Centre-du-Québec aurait réagi en demandant l’arrêt de ce moyen de pression. Certaines des infirmières troquent même leur uniforme pour des pantalons de style armé et ne portent pas leur carte d’identification.

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