Une bonne frousse n’a jamais fait de mal à personne…

Une bonne frousse n’a jamais fait de mal à personne…
Le Village hanté promet une atmosphère terrifiante.

C’était la première fois que je mettais les pieds au Village hanté. Ma fille y était déjà allée, avec son père. Chaque fois, elle en redemandait! Moi, je préférais rester à la maison avec mon fils cadet, croyant à tort que l’expérience était proscrite aux tout-petits comme le mien.

Lorsque les membres de la presse ont été invités à venir y faire un tour, cette année, j’ai sitôt levé la main. Après tout, une bonne frousse n’a jamais fait de mal à personne…

En traversant le tunnel du temps, à l’entrée du Village, je me suis permis un face-à-face avec moi-même. À la grande question, me demandant si j’étais peureuse, je ne savais quoi répondre.

Bon. Comme la plupart des enfants, j’évitais, quand j’étais plus jeune, la noirceur de mon sous-sol. Et j’ai encore des frissons quand je pense à ce fameux cadre de clown, dont les gros yeux me suivaient du regard. Mais j’estime avoir pris ma revanche en vieillissant, où j’ai organisé pratiquement tous les thèmes de soupers meurtriers lancés sur le marché. J’adorais! Et ces soirées de cinéma d’horreur dans le théâtre de mon salon. Bouhhhhhhhh!

Dans mon élément

Au Village hanté, je me suis donc vite sentie dans mon élément. Surtout que l’expérience commençait par un souper qui mettait l’eau à la bouche. J’ai même cru apercevoir des objets flottants non identifiés dans ma soupe, comme si des vers de terre s’y étaient noyés!

Pendant ce temps, les terrifiants personnages revenaient à la vie. Leur âme déchue et leur carcasse ensanglantée hantaient désormais le village. Le tout dans une ambiance sonore qui donnait froid dans le dos.

En arpentant les rues, illuminées aux flambeaux, je survolais l’impressionnant décor des yeux, sans savoir dans quelle maison mon corps atterrirait en premier. J’ai alors senti l’appel du cimetière des morts-vivants. Et j’ai osé m’aventurer seule dans les sentiers de la forêt macabre squattée la nuit par les loups-garous.

Jusque-là, je tenais le coup! Il faut dire que chaque attrait du site est bien identifié. Des zones féériques sont spécialement aménagées pour les jeunes enfants, alors que d’autres secteurs s’adressent au public averti. Et j’en étais un…

Un fantôme (ainsi que mon collègue photographe) a néanmoins réussi à me voler un voire deux sursauts lorsque j’attendais l’autorisation d’entrer dans la chapelle, où était célébré le mariage bizarroïde d’une dame et… d’une tête tranchée. Ne me demandez pas de résumer. Pour rien au monde je ne souhaiterais que mon nom figure comme témoin.

Plutôt, je vous inviterais à questionner monsieur le boucher qui semble aimer la viande fraîche des humains. Et je vous l’assure : il n’aura pas réussi à avoir la mienne.

J’ai passé le test

J’étais en même temps rassurée. Je craignais que la peur, avec les années, se soit emparée de moi comme le vertige l’avait fait, le jour où j’ai eu le souffle coupé en montant dans la grande roue, ce manège qui n’était déjà plus de mon âge.

Le temps n’avait donc pas fait de moi une "poule mouillée", si bien que j’ai continué ma visite en solo. Il faut dire qu’avant de franchir le seuil de chaque maison, on me jumelait à un groupe. Tantôt, le cri de mes prédécesseurs m’avertissait d’un danger. Tantôt, c’était à mon tour de me faire prendre au piège. Je l’avoue : mon cœur a presque cessé de battre lorsqu’un cadavre s’est soudainement mis à avoir de puissantes secousses, à mes côtés, dans la maison de l’infirmerie, que j’ai quittée à toutes jambes.

À l’inverse, je serais demeurée des heures à entendre la petite fille qui jouait au piano, dans l’entrée d’une maison voisine. J’étais subjuguée par son air mystérieux. Une ambiance machiavélique régnait dans la demeure, comme si ses habitants étaient possédés. Leurs visages maquillés. Le regard vide. Leur voix cassée. Non, personne n’avait envie d’accepter, à la sortie, les bonbons du joueur d’accordéon.

Et pour arriver à l’Halloween en même temps que tout le monde, je devais déjà quitter, sans même avoir expérimenté l’animation gore de la salle de l’horreur. Je vous réserve ainsi la surprise! Vous m’en reparlerez.

Certes, je me suis promis de revenir avec ma famille. Mon petit doigt superstitieux me dit que cette 7e saison nous procurera, comme à tous les autres visiteurs, la chance de nous en sortir vivants!

(À LIRE EN DÉBUT DE SEMAINE : LE REPORTAGE DE JESSICA EBACHER SUR L’ENVERS DU DÉCOR)

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