La conversion de Bolduc force des Chênes à refaire ses devoirs

Par Gerard Martin
La conversion de Bolduc force des Chênes à refaire ses devoirs

Le changement de discours du ministre Yves Bolduc forcera en quelque sorte la CSDC à trouver ailleurs les 110 000 $ qu'elle comptait épargner en coupant en deux le budget pour l'achat des livres. (Photo d'archives TC Media - Ghyslain Bergeron)

COMMISSION SCOLAIRE DES CHÊNES. Le changement de cap radical du ministre Yves Bolduc dans le dossier d’achats des livres forcera vraisemblablement la Commission scolaire des Chênes (CSDC) à faire un effort additionnel de 110 000 $ pour respecter son budget.

C’est qu’à la lumière des premières déclarations du ministre de l’Éducation voulant qu’il n’avait pas objection à ce que les commissions scolaires coupent dans les allocations dédiées à l’achat de livres pour réaliser les économies réclamées en ces années de compressions, des Chênes s’était résignée à affecter à d’autres fins les 110 000 $ lui étant ainsi octroyés par le Ministère pour cette mesure.

En contrepartie, la CSDC puisait sans ses coffres le montant de 90 000 $ exigé par le Ministère pour obtenir l’aide financière découlant de cette mesure, faisant ainsi un compromis pour permettre tout de même aux écoles de renouveler tant soit peu leur bibliothèque.

Au dire de Carmen Lemire, directrice générale adjointe et directrice des Ressources financières, la Commission scolaire des Chênes consacre environ 200 000 $ par année depuis longtemps pour tenter de maintenir les bibliothèques de ses écoles à un niveau intéressant.

Cette année, face à l’ampleur des nouvelles compressions, l’organisme avait exceptionnellement décidé en quelque sorte de couper la poire en deux pour en arriver aux efforts exigés par M. Bolduc.

Pour faire une histoire courte, la CSDC pu récupérer l’équivalent de 731 099 $ en allocations en sacrifiant en tout ou en partie 14 mesures comme l’aide aux immigrants, écoles en forme, l’aide aux devoirs et le plan d’action sur la violence, et ce, pour en arriver à ce total.

Toujours est-il que face à la vague de mécontentements résultant de ses déclarations sur l’utilité des bibliothèques scolaires, pour lesquelles M. Bolduc s’est d’ailleurs excusé, le ministre a non seulement fait un virage à 180 degrés pour forcer les commissions scolaires à utiliser le budget dédié à l’achat de livres à cette fin, mais il a également mis en place une nouvelle mesure de reddition de comptes pour s’assurer que les commissions scolaires suivront le ministre dans sa conversion.

Au dire de Carmen Lemire, qui avait pris connaissance de la mesure la journée même où nous l’avons joint pour obtenir ses commentaires, il y a tout lieu de croire que des Chênes n’aura d’autres choix que de s’attaquer à une autre mesure pour récupérer le montant de 110 000 $ pour les livres qu’elle avait l’intention de consacrer ailleurs.

Autrement dit, il faudra déshabiller Ti-Paul pour habiller Ti-Pierre.

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