Le contrat de la Ville avec Camions Denis Lefebvre sème le doute

Le contrat de la Ville avec Camions Denis Lefebvre sème le doute
Selon Claude Proulx

Pour la deuxième fois en quelques semaines, Michel Beaulieu et son fils Pierre, qui sont déneigeurs professionnels à Drummmondville, sont venus interpeller le conseil municipal lundi soir afin d’obtenir des éclaircissements sur le contrat liant la Ville et la compagnie Camions Denis Lefebvre qui aurait des ramifications avec le présumé criminel Éric Lefebvre arrêté au mois de mai lors d’une imposante opération policière.

Les Beaulieu père et fils, qui ont été en affaire avec la Ville de Drummondville durant une quinzaine d’années, allèguent que la direction générale de la Ville aurait matière à résilier le contrat de déneigement intervenu l’an dernier (et pour une période de trois ans) entre Camions Denis Lefebvre et la Ville de Drummondville. Selon eux, des équipements, qui auraient servis à déneiger les rues de la ville l’hiver dernier, ont été saisis par les policiers le 23 mai dans le cadre d’une dizaine de perquisitions effectuées notamment à Saint-Cyrille-de-Wendover et Drummondville. Depuis lors, Éric Lefebvre, que la SQ a identifié comme le parrain d’un important réseau de voleurs et de receleurs de machinerie de chantiers, est gardé derrière les barreaux.

Michel Beaulieu prétend que la compagnie Camions Denis Lefebvre a utilisé, pour exécuter le contrat de déneigement, des véhicules lettrés et immatriculés au nom de la compagnie Déneigement Lefebvre dont Éric Lefebvre est actionnaire et administrateur. Ce qui, selon eux, est non conforme.

Le directeur général Claude Proulx, avocat de formation, a expliqué que les vérifications qu’il a faites, plutôt deux fois qu’une, n’ont pas permis de déceler des illégalités pouvant mener à l’annulation du contrat. «Il y a un registre particulier au gouvernement du Québec où sont inscrites des entreprises qui ne peuvent obtenir des contrats publics et Camions Denis Lefebvre n’est pas l’une d’elles, selon la vérification que nous avons faite en date du 10 juillet dernier. Quant au lettrage des véhicules, il y a une correction à apporter mais ce n’est pas une raison suffisante», a-t-il déclaré.

Reconnaissant que l’affaire est complexe, Me Proulx a toutefois ajouté que son service entend déposer une requête en Cour supérieur pour connaître les détails de la saisie des véhicules-outils et cherchera à s’assurer que le contrat pourra être respecté l’hiver prochain tel que rédigé.

La mairesse Francine Ruest Jutras, qui a prié M. Beaulieu d’être prudent dans ses propos, a invité l’homme d’affaires drummondvillois à venir rencontrer Me Proulx afin d’éclaircir la situation.

C’est ce que les deux hommes vont faire jeudi matin à l’hôtel de ville.

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