Conscient que les riverains de Saint-Lucien acceptent difficilement les augmentations de taxes, le maire Robin Doré les invite ni plus ni moins à contester l’évaluation de leur résidence auprès de la MRC de Drummond.
«Moi-même, j’ai été surpris d’apprendre que des terrains ont passé 34 000 $ à 90 000 $. Même si le conseil a abaissé le taux de taxation, je comprends que des citoyens doivent composer avec d’importantes augmentations. Je leur ai dit qu’il existe un recours au sein de la MRC. Je les invite à contester, s’ils se sentent lésés», a indiqué M. Doré.
Le maire de la Municipalité a cependant rappelé que les prix des terrains riverains, partout en province, sont en augmentation. «Cette augmentation était prévisible, car il y a un phénomène de rareté des terrains en bordure des cours d’eau. Il est important de préciser que dans le village, les augmentations ne sont pas aussi importantes», a-t-il précisé.
D’ailleurs, selon Marc Lagueux, évaluateur agréé de la MRC, le nouveau rôle d’évaluation ne fait que refléter les règles et l’évolution du marché. «Il ne faut pas oublier que cette augmentation ne s’est pas fait sur une période d’un an. L’ancien rôle date de 2003, soit avant le boom immobilier. La Loi sur la fiscalité municipale du Québec est claire : nous devons évaluer la propriété selon sa juste valeur réelle à une date donnée. De plus, les citoyens doivent savoir que la valeur des propriétés riveraines augmente plus rapidement qu’ailleurs étant donné qu’il y a une rareté de propriétés à vendre. Il s’agit de la loi de l’offre et de la demande», a-t-il expliqué.
Malgré ces explications, les citoyens rencontrés par L’Express, qui trouvent leur compte de taxes trop salé, se demandent toujours si des «gens ordinaires» auront les moyens de conserver leur propriété sur le bord de la rivière. «Ça fait des années que je vis ici. Je n’ai pas envie de vendre, mais je me pose de sérieuses questions quant à l’avenir», a exprimé Raynald Filion, qui habite près de la Saint-François.