Mobilibus, une alternative pratique et économique (testé pour vous)

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Par Cynthia Martel
Mobilibus, une alternative pratique et économique (testé pour vous)
Pas moins de 200 points d'embarquement sont répartis dans les 18 municipalités. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TRANSPORT. Un mois après son déploiement, on peut dire que le transport collectif Mobilibus est déjà bien utilisé, enregistrant 266 trajets. En tant que résidente de Saint-Lucien, j’ai voulu expérimenter ce nouveau service, conçu dans le but de simplifier la vie des gens sans voiture et favoriser les déplacements entre les différentes municipalités.

19 janvier, 8 h 30 : je me rends au point d’embarquement situé tout près de chez moi. La réservation est prévue pour 8 h 40, mais le chauffeur arrive trois minutes à l’avance. Il m’accueille avec un large sourire. On se dirige vers les Promenades Drummondville, un lien de transfert me permettant de me rendre à ma première destination : le Momentum à Sainte-Brigitte-des-Saults. À notre arrivée, le second chauffeur m’attend déjà. Je dois souligner ici l’amabilité des deux hommes et leur conversation qui ont rendu le voyage encore plus agréable.

Après avoir démarré ma journée au restaurant en sol brigittois, je me dirige à mon prochain point d’embarquement situé à un jet de pierres du commerce. Une fois de plus, le chauffeur arrive avant l’heure prévue. Celui-ci me conduit jusqu’au centre d’achats afin que je puisse poursuivre ma journée au bureau. Rappelons avant de poursuivre que les utilisateurs ne peuvent pas choisir le lieu de départ et de destination à leur gré. La MRC de Drummond a établi 200 points d’embarquement répartis dans les 18 municipalités. Toutefois, les bénéficiaires du service de transport adapté (clientèle avec handicap), peuvent prendre le service directement à leur domicile et y être déposés n’importe où.

Ainsi, autant pour me rendre au bureau que pour prendre en fin de journée le dernier taxi, j’ai dû faire preuve de débrouillardise.

Mon périple se conclut au supermarché Super C, qui sert de point de départ pour mon retour à la maison. Le chauffeur – le même pour mes deux trajets précédents – me récupère à l’heure et avec sa bonne humeur malgré sa longue journée qui s’achève.

Mon aventure s’est étendue sur une distance de 102 kilomètres pour seulement 14 $ de frais. En comparaison, si j’avais opté pour un service de taxi traditionnel, le même parcours aurait coûté la somme substantielle de 227 $, une économie non négligeable.

Luc Jutras a été mon chauffeur pour trois de mes quatre déplacements. (Photo Ghyslain Bergeron)
Un prix à payer

Pour bénéficier du Mobilibus, des frais entre 5 $ et 7,50 $ sont applicables, selon l’âge de l’usager et la nécessité d’effectuer un transfert entre secteurs. Pour la MRC de Drummond, il était important d’offrir cette équité tarifaire, assurant que chaque résident, quel que soit son point de départ, bénéficie du même accès au service. Je me suis donc questionnée sur sa rentabilité.

Il m’a d’abord été précisé que le budget attribué pour cette année s’élève à 436 783 $, montant requis pour assurer le bon fonctionnement du service. Ces dépenses sont en partie couvertes par une subvention à hauteur de 253 783 $ et la vente de billets estimée à 25 000 $, correspondant à une prévision de 8000 transports.

«Pour chaque aller, il y a un montant d’argent qui provient du ministère du Transport, ajoute en entrevue la préfète de la MRC, Line Fréchette, se disant d’avis qu’un tel tarif constitue un bon incitatif.

«Je tiens à rappeler d’abord qu’au premier appel d’offres, aucun soumissionnaire ne s’est manifesté. On a donc refait un deuxième appel d’offres, en modifiant la formule, et c’est Taxi Central qui a décroché le contrat. C’est une année de projet pilote, donc on découvre en temps réel l’achalandage et l’usage que les gens en font. Évidemment on va suivre l’évolution et on verra en cours d’année s’il y a lieu de s’ajuster, de faire un nouvel appel d’offres pour optimiser les coûts», souligne John Husk, directeur du service de planification et de gestion du territoire.

On m’a également rappelé que Mobilibus est un transport collectif visant à transporter plusieurs personnes à la fois. Dans ce contexte, le coût par déplacement s’avère moins dispendieux pour la MRC.

Le Mobilibus, en plus d’être une alternative économique au taxi, apporte un lot de bénéfices, selon les intervenants de la MRC de Drummond. Cette initiative contribue à la vitalité des milieux ruraux, encourageant les résidents à demeurer dans leurs communautés tout en ayant accès aux services essentiels.

«Je suis d’accord que pour la MRC, il y a un coût à assumer, mais il y a beaucoup de bénéfices. Cela permet aux entreprises en milieu rural d’avoir accès à une main-d’œuvre. Ça favorise aussi la rétention de la population, les gens vont davantage rester dans les villages plutôt que de déménager en ville», fait valoir M. Husk.

Un service attendu

En un mois de service, avec 266 déplacements réalisés entre le 10 janvier et le 10 février, l’engouement pour le Mobilibus est palpable, ce qui rend fiers les intervenants.

Selon les deux chauffeurs, le service attire une clientèle variée, principalement des personnes âgées et des étudiants, tous à la recherche d’une solution de transport abordable pour leurs commissions ou rendez-vous.

«On ne savait pas trop à quoi s’attendre, pour être franche. On souhaitait que les gens y adhèrent. Pour plusieurs municipalités, on savait que c’était très attendu. Cela dit, j’ai été très contente de la première semaine (16 déplacements en 4 jours de service). Et la deuxième semaine, ç’a explosé avec 60 transports», exprime la préfète.

À l’heure actuelle, Taxi Central emploie une trentaine de chauffeurs et possède une flotte d’une vingtaine de voitures. Au lancement du service, le propriétaire Charles Lambert avait fait part de son intention d’embaucher plus de personnel et faire l’acquisition de véhicules supplémentaires si le Mobilibus l’oblige.

«Il y a quelques candidats en attente de leur certification. Ça va aider, car quand on est en train de faire le Mobilibus, la clientèle en ville doit être également servie», m’avait fait laisser entendre un des chauffeurs.

«Je n’y vois qu’un plus pour Taxi central : s’il développe en nous aidant dans notre projet pilote, bien au final, c’est plus de taxis qui se promènent dans la ville. Tout le monde est allé de l’avant dans ce projet en disant qu’on peut en tirer des avantages», conclut avec satisfaction Line Fréchette.

Nombre de déplacements depuis le 10 janvier

Du 10 au 13 janvier : 16

Du 14 au 20 janvier : 61, dont 4 pour le transport adapté

Du 21 au 27 janvier : 48, dont 4 pour le transport adapté

Du 28 janvier au 3 février : 62, dont 6 pour le transport adapté

Du 4 au 10 février : 79, dont 10 pour le transport adapté

GRAND TOTAL = 266 déplacements

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