La traversée du Canada, un rêve qui deviendra réalité

La traversée du Canada, un rêve qui deviendra réalité

Les voyages forment la jeunesse. Combien de fois avons-nous entendu cette phrase devenue célèbre au fil des ans ? Pour Solange Nicol et Juana Élustando, on peut toutefois avancer que les voyages forgent l’amitié.

Se connaissant depuis une dizaine d’années, à l’époque où elles étaient membres du club des Cyclophiles de Drummondville, Solange Nicol et Juana Élustando ont tissé des liens qui les ont amenées à rouler souventes fois ensemble, principalement lors de randonnées de deux ou trois jours.

Mais, depuis deux ans, ces deux femmes caressent un rêve… celui de traverser le Canada sur deux roues. Ce rêve qui mijote dans leur tête depuis 2006 prendra forme à compter du 9 août prochain.

En raison de certaines contraintes de temps, mesdames Nicol et Élustando ont décidé, d’un commun accord, de réaliser leur rêve en deux étapes. La première se déroulera du 9 août au 20 septembre. Les deux cyclistes prendront le départ de Victoria, Colombie-Britannique, pour se rendre à Thunder Bay, en Ontario, une petite balade d’environ 3500 kilomètres. Puis, l’an prochain à peu près aux mêmes dates, elles partiront de Thunder Bay pour se diriger vers Saint-Jean, Terre-Neuve, une autre excursion d’environ 4000 kilomètres. «Nous aurions bien aimé faire la traversée en une seule étape, mais c’était impensable. Il aurait fallu partir environ trois mois. Solange aurait pu se le permettre puisqu’elle est une jeune retraitée. Moi, je ne le pouvais pas car je travaille toujours», de dire Juana Élustando.

Un beau défi

Pour Solange Nicol, qui a fait carrière chez Osram Sylvania, et pour Juana Élustando, une agronome au service de l’entreprise Fafard et Frères de Saint-Bonaventure, la traversée du Canada en vélo se veut un défi de taille.

«On en parle depuis plusieurs années. En fait, ça fait plus de cinq ans qu’on veut partir pour une longue ¨ride¨. Puis, il y a deux ans, on a fixé août 2008 comme date de départ pour cette traversée du Canada. Plus les semaines et les mois s’écoulaient, plus notre projet devenait très sérieux. À la fin 2007, nous avons commencé à préparer tout le trajet. On se rencontrait une fois par semaine. Ce périple nous permettra de mesurer nos forces, de voir du pays et de prendre aussi du bon temps, car nous voulons visiter quelques villes comme Victoria, Vancouver, Régina, Banf, Calgary, Saskatoon et autres. Nous le faisons aussi pour notre croissance personnelle», de dire Solange Nicol.

Quant à Juana Élustando, elle ne se cache pas pour dire que sa compagne de trajet et elle vont vivre les journées une à la fois. «À la fin de chaque journée, nous voulons être fières de ce que nous venons de faire et du trajet que nous aurons parcouru. En fait, nous voulons rouler une centaine de kilomètres par jour. Rien ne nous arrêtera, sauf la grêle et les très gros orages. Une pluie fine ne nous empêchera pas de rouler. Nous avons comme principal objectif de ne pas nous donner trop de misère. Nous allons coucher sous la tente, parfois peut-être à la belle étoile, mais nous nous permettrons à l’occasion quelques motels. Après tout, nous voulons que ce soit un voyage plaisant, des vacances bien agréables».

Vivre le moment présent

Pour Solange Nicol et Juana Élustando, la taversée du Canada en vélo est devenue au fil des ans un grand classique.

«C’est un projet, une activité d’endurance qui est tout de même à la portée de bien des gens. Il faut être en bonne condition physique, il faut aimer faire du vélo et il faut aimer l’aventure. Lors de ce voyage, nous allons décrocher complètement; nous allons vraiment vivre le moment présent. Il faudra aussi lâcher prise sur certaines choses, comme le fait d’être loin des nôtres», de dire les deux aventurières.

Pour ces deux mères de famille ( chacune a deux enfants ), il était important de trouver la bonne partenaire pour réaliser un tel projet. À ce niveau, Juana Élustando est catégorique. «Ça fait longtemps qu’on roule ensemble. Nous avons appris à nous connaître, à nous respecter. Nous nous entendons très bien et nous avons développé beaucoup d’affinités. Nos caractères sont aussi très bien assortis. Nous avons bien hâte de vivre ce grand rêve».

Même si cette grande traversée du Canada représente le summum, ces deux mères de famille n’en seront pas à leur première aventure. En effet, Solange Nicol, qui parcourt entre 5000 et 7000 kilomètres par année, a déjà réalisé des «randonnées» comme Toronto-Niagara Falls ou la Baie Georgienne alors que Juana Élustando, qui pédale de son côté entre 3000 et 4000 kilomètres par année, a sillonné les routes du Portugal en plus de faire la marche du Chemin de Compostelle. Ensemble, elles ont également fait le tour de la Gaspésie, le trajet Toronto-Drummondville et bon nombre de sorties de quelques jours.

De passage au bureau de L’Express, elles avaient un langage qui se ressemblait étrangement. «Les projets de ce genre nous alimentent, nous motivent, nous enrichissent, nous permettent de découvrir autre chose et nous donnent le goût de vivre au quotidien. Ce genre de projet, on le fait quand on est prêt à le faire et dans notre cas, nous sommes prêtes. Nous nous sentons très sereines, calmes, bien préparées. Depuis six ou sept mois que nous regardons des cartes, des sites Internet ou autres; il est maintenant temps de vivre toute cette grande préparation, ce même si nos familles, nos amis vont nous manquer. C’est tout un périple, toute une aventure, mais elle en vaut pleinement la peine», de renchérir Solange et Juana qui enfourcheront leur vélo le dimanche 9 août, à Victoria, pour la première partie de leur périple.

Même si elles auront à vivre loin de chez elles durant six semaines, Solange et Juana pourront échanger régulièrement avec les membres de leur famille respective, soit par téléphone ou par Internet, puisque Rochefort Bell Mobilité a accepté de fournir aux deux aventurières un Blackberry. «Pour nous, l’appui de M. Rochefort se veut un encouragement. Un tel appareil nous permettra non seulement de contacter nos proches de façon régulière mais aussi de vivre l’expérience d’une façon plus sécuritaire. Si nous avons besoin d’aide, ce sera plus facile pour nous d’appeler des secours. Donc, dans ce sens, nous partons avec des soucis en moins », rassurent ces deux amies qui nous permettront également de vivre l’expérience de cette traversée en nous écrivant de façon hebdomadaire sur le www.journalexpress.ca

Pour ces deux femmes, la traversée du Canada se veut une excellente occasion de réaliser un projet qui leur trotte dans la tête depuis bon nombre d’années. Mais il y a plus. À 50 ans, cette traversée leur permettra de raffermir des liens d’amitié que le vélo leur a permis de créer, et ça Solange Nicol et Juana Élustando le savent fort bien.

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