Une lettre envoyée aux médecins fait réagir

Une lettre envoyée aux médecins fait réagir
(Photo : Deposit)

Une lettre, qui a été acheminée aux médecins traitants du Centre intégré universitaire de santé et de services sociaux de la Mauricie et du Centre-du-Québec (CIUSSS-MCQ), soulève de nombreuses questions.

La lettre a été envoyée le 16 février dernier. On peut notamment y lire que la direction du CIUSSS est préoccupée par le taux d’absentéisme, «[…] étant soucieux de la santé de nos intervenants.»

On rappelle également que «la problématique a également des effets très significatifs sur la situation budgétaire de l’établissement», étant donné que l’employeur est responsable d’indemniser ses travailleurs jusqu’à concurrence des 104 premières semaines d’absence.

La facture «[…] a d’ailleurs explosé au cours des dernières années et devrait se chiffrer à plus de 36 millions $ pour l’année budgétaire en cours», peut-on également lire dans la missive.

La lettre acheminée aux médecins traitants.

«À titre de partenaire privilégié dans la réalisation de la mission du CIUSSS-MCQ, nous vous interpellons afin de vous sensibiliser aux impacts aux plans humain financiers que la situation de l’assurance salaire peut avoir sur notre offre de service à la population», est-il écrit dans le document acheminé aux 1000 médecins du CIUSSS.

Réaction des syndicats

Ce document est accueilli avec beaucoup de scepticisme à la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN).

«Je n’interpréterai pas la lettre, mais je peux vous dire que plusieurs personnes la voient comme une invitation à ne plus donner de congés-maladie et d’inciter les gens malades à revenir le plus rapidement possible. Je ne dirai pas aux médecins quoi faire, mais j’espère qu’ils n’embarqueront pas dans ce jeu-là», exprime le vice-président régional, Claude Audy.

Du côté du Syndicat des professionnelles en soins de la Mauricie et du Centre-du-Québec (SPSMCQ), la présidente Nathalie Perron trouve cela «très déplacé».

«C’est complètement inadéquat dans le contexte actuel, quand on sait que les gens rentrent travailler et qu’ils sont à effectifs réduits. Dans certains départements, il y a du temps supplémentaire à tous les jours. L’employeur est aussi responsable du taux d’assurance salaire», exprime-t-elle. Elle ajoute qu’il est certainement possible de prendre des mesures de prévention en ce qui a trait à la santé des travailleurs, mais que cette mesure n’en fait pas partie.

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