Faire du savon pour gagner sa vie, pourquoi pas?

Faire du savon pour gagner sa vie, pourquoi pas?
Shirley-Anne Goguen a démarré Savon de campagne en 2012 et n'a pas arrêté de produire depuis.

Fabriquer des savons et des produits pour le corps à la main pour gagner sa vie et rester près de ses enfants : c’est la voie qu’a empruntée Shirley-Anne Goguen en 2012 et qu’elle suit encore aujourd’hui, en dirigeant son entreprise Savon de campagne.

C’est souriante dans sa robe colorée que Shirley-Anne Goguen a accueilli L’Express Week-end chez elle, à Sainte-Brigitte-des-Saults. La météo chaude et très humide donnait envie de se tremper un peu dans le bain qu’il y a à l’entrée de la propriété et qui sert d’emblème à Savon de campagne.

Une odeur florale flotte dans l’air du petit atelier de la dame. Crèmes pour le corps, savons, bombes effervescentes et sels de bain, entre autres, ornent les étagères un peu rustiques. «J’ai une quarantaine d’odeurs, qui varient selon les saisons», explique la propriétaire. Elle a même confectionné des barres de savon à la carotte et une autre à la betterave. Toutefois, tous ses produits ont un point en commun : ils sont à base de lait de chèvre (qui broutent tranquillement dans l’enclos d’à côté) et de produits naturels. Les huiles utilisées sont souvent de l’huile de coco ou de l’huile d’olive.

Pourquoi avoir décidé de confectionner des savons pour gagner sa vie? «À la fin de mes études en agriculture, je suis partie faire un stage de quatre mois à l’Île-du-Prince-Édouard dans une chèvrerie. J’ai adoré ça! Les propriétaires nous ont laissé, aux autres stagiaires et à moi, beaucoup de liberté et d’autonomie. Quand j’ai quitté, je me suis rendue compte que c’est ce que je voulais faire dans la vie», raconte-t-elle, l’air passionné. Elle a un bon coup de main de sa belle-mère, Lucie Rousseau, qui confectionne un peu de tout et l’encourage beaucoup.

Il ne lui en fallait pas plus : en 2012, en plein congé de maternité, Shirley-Anne Goguen a démarré Savon de campagne dans sa cour arrière et n’a pas arrêté de produire depuis. Même que, depuis environ un an, elle note un véritable engouement pour les produits naturels faits à la main. «Il y a une grande sensibilisation à la fois en ce qui concerne les produits chimiques dans les produits de grande surface et tout ce qui est fait localement. Avant, mes clients achetaient pour le temps des fêtes ou pour les cadeaux. Maintenant, c’est au quotidien», fait remarquer la propriétaire, en précisant que la tendance touche aussi l’achat zéro-déchet.

Pas facile d’ouvrir une boutique

Malgré les difficultés que peut rencontrer une jeune entreprise en tentant de se faire connaître et d’étendre ses ventes, Shirley-Anne Goguen estime qu’il n’est pas évident de démarrer une boutique à Drummondville. «Combien de mes amis ont tenté de s’ouvrir une boutique et ont fermé après un an? On n’est pas Montréal ou Québec, c’est moins évident. Je leur souhaite tout le bonheur et le succès du monde, mais ce n’est pas pour moi», soupire-t-elle, en spécifiant que sa priorité d’être près de ses deux enfants (et du troisième en route) y est aussi pour quelque chose.

Ses produits sont en vente notamment chez Rose Drummond, le Grenier des petits et l’Atelier québécois, en plus de vendre via Internet.

Quoiqu’il en soit, Shirley-Anne Goguen a un seul but. «Je veux guérir la peau des gens de façon plus naturelle possible», exprime-t-elle d’un ton décidé.

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