Cannabis : le maire Cusson préoccupé

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Par Cynthia Martel
Cannabis : le maire Cusson préoccupé
Le maire de Drummondville Alexandre Cusson. (Photo : Archives - Ghyslain Bergeron)

CANNABIS. Le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, avoue avoir certaines préoccupations quant à l’implantation éventuelle d’une succursale de la Société québécoise du cannabis (SQC) à Drummondville.

S’il est encore trop tôt pour la Société des alcools du Québec (SAQ), qui gérera la SQC, de se prononcer sur l’emplacement des futurs points de vente partout au Québec, M. Cusson se questionne tout de même sur deux points, notamment. Le premier concerne l’aménagement du territoire.

«Habituellement, lorsqu’une société d’État décide de s’établir sur un terrain en particulier, il n’y a pas grand-chose à faire. Elle a un très grand pouvoir décisionnel. Dans ce dossier, nous (les municipalités) réclamons que notre compétence d’aménagement du territoire soit respectée, qu’on ait un plus grand rôle à jouer.»

Le premier magistrat s’interroge également sur le financement.

«Comment serait financée la succursale? De plus, cela va engendrer de nouvelles dépenses, qu’on pense à la formation des policiers et de certains employés municipaux, dont ceux au service d’urbanisme. Il va également falloir se doter de nouveaux outils. Pour moi, il n’est pas question de taxer les contribuables sur une base municipale afin de respecter une promesse fédérale. À mon avis, un partage des coûts un tiers (fédéral) / un tiers (provincial) / un tiers (municipal) serait la bonne solution.»

Une «bonne répartition géographique»

Par ailleurs, L’Express a communiqué avec la SAQ afin de connaître les futures localisations des points de vente et de s’informer sur le fonctionnement.

Geneviève Ferron, porte-parole, a d’abord affirmé que la Société d’État «souhaite garantir une bonne répartition géographique du réseau».

Conformément au cadre proposé, la SQC ouvrira une quinzaine de points de vente dès l’été 2018. Les premières succursales se concentreront d’abord dans les zones urbaines les plus denses, par exemple Montréal et Québec.

«La SAQ prendra également en considération les mesures réglementaires énoncées par le gouvernement, notamment sur la distance minimale qui devra séparer un point de vente de cannabis de lieux qui sont fréquentés par des mineurs ou des clientèles vulnérables», précise-t-elle dans un courriel.

Les magasins seront autonomes et ne vendront que du cannabis. «Cela concorde avec les recommandations du Groupe de travail sur la légalisation et la réglementation du cannabis établi par le gouvernement du Canada. D’ailleurs, le projet de loi au Québec est clair à cet effet.»

Le service en ligne sera quant à lui fonctionnel à compter du 1er juillet 2018, date choisie par le gouvernement du Canada pour légaliser la substance.

Qui plus est, la filiale se conformera à la loi qui indique clairement qu’un mineur ne peut être admis dans un point de vente de cannabis et sa présence ne peut y être tolérée, indique Mme Ferron. Ainsi, toute personne qui désire être admise dans l’une ou l’autre des succursales sera tenue de prouver qu’elle est majeure sur demande d’un préposé de la filiale.

«D’ailleurs, la SQC veillera à ce que son personnel ne vende pas de cannabis à des personnes mineures ou dont le comportement est manifestement altéré par les effets de l’alcool ou de la drogue, ni aux personnes qui essaient d’acheter pour elles. C’est une responsabilité que la SAQ prend très au sérieux. La SAQ a développé cette expertise au fil des ans et elle est très performante pour faire respecter son éthique de vente.»

«La SAQ s’assurera de partager à la SQC son expertise en formation, contrôle et mise à jour de la compétence des employés en matière de vente responsable, en tenant compte de la mission particulière de la filiale», conclut-elle.

Avec la collaboration de Jean-Pierre Boisvert

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