VQA : le dg se fait rassurant malgré tout

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Par Jean-Pierre Boisvert
VQA : le dg se fait rassurant malgré tout
Guy Bellehumeur et Hélène Sauvageau

TOURISME. La sortie de Pierre Levasseur au sujet de l’inclusion du tourisme au sein de la SDED, telle que L’Express l’a mise en relief hier, n’aurait pas été aussi virulente si le Village québécois d’antan (VQA) n’avait pas connu une si mauvaise année en 2017.

C’est essentiellement la réaction qu’a livrée Guy Bellehumeur, directeur général du VQA, lors d’une rencontre aujourd’hui avec le journal en compagnie de la nouvelle présidente du conseil d’administration du VQA, Hélène Sauvageau, celle qui succède à Pierre Levasseur.

«Il y a eu le décès d’Alain Côté (à titre de directeur général intérimaire) et on a connu une mauvaise expérience l’été dernier avec le Village Invisible, qui nous laisse avec une poursuite (de 600 000 $) sur les bras, de sorte que l’année 2017 s’est terminée avec un déficit de 387 000 $. C’est énorme sur un budget de 4,2 millions $», admet M. Bellehumeur.

Il ne pourra s’étendre davantage sur le procès qui se tiendra à Sherbrooke, sinon pour dire que «le gros bon sens l’emportera».

Le portrait du principal attrait touristique du Centre-du-Québec ne s’est pas embelli avec l’achalandage. «Pour l’été 2017, on a eu une baisse de 5 %, pour le Village hanté, on a connu une baisse malgré la troisième meilleure performance, pour le Village illuminé, il y a eu 3000 visiteurs de moins qu’en 2016, mais on a fait plus d’argent. Pour le Village sucré, on a enregistré 13 visiteurs de moins. Il ne faut pas penser que c’est une tendance et que le Village s’essouffle (comme l’a laissé entendre M. Levasseur). Nous avons procédé à une restructuration, de nouveaux projets s’en viennent et nous avons de nouveaux appuis financiers. Le Village plaît et nous sommes loin d’être sur une pente savonneuse», d’affirmer Guy Bellehumeur, non sans enthousiasme.

Selon lui, il est inexact de dire, comme le veut une rumeur, que la Ville de Drummondville a refusé d’éponger le déficit de 2017. «Je n’ai pas eu une connaissance d’une telle demande à la Ville et encore moins d’un refus. Le déficit de 387 000 $ s’ajoutera à la dette totale qui était d’un million $ il y a quelques années et que les administrateurs avaient réussi, grâce à des surplus, à abaisser autour de 600 000 $. Notre dette remonte donc à près d’un million $», a précisé le DG.

Celui-ci a aussi raconté avoir rencontré hier au Centre des congrès de Québec la ministre du Tourisme Julie Boulet dans le cadre d’une assemblée de 450 intervenants sur l’identité touristique du Québec. «Elle m’a demandé des nouvelles du Village et je lui ai indiqué que des projets seront déposés en octobre ou novembre prochain. Nous avons déjà obtenu une subvention du ministère du tourisme pour l’embauche d’une chargée de projet qui est en train de monter des études de faisabilité sur quatre projets porteurs. Et nous aurons des projets de développement à annoncer le 15 mai lors de notre conférence de presse pour la nouvelle saison. Il est vrai que nous demandons de l’argent pour la rénovation et l’entretien de nos bâtiments, 7M$ en fait, mais nous demandons par ailleurs des subventions pour développer notre offre. Ça ne se fera pas par la même porte», explique-t-il.

Selon lui, le potentiel d’augmentation des revenus est réel, citant entre autres les soirées corpo, la location des salles, la location d’équipement, les conférences, les repas, la vente de biens et même un éventuel festival trad.

Guy Bellehumeur est pressenti pour présider le comité consultatif sur le tourisme et grands événements dans le cadre de la nouvelle gouvernance de la SDED, qui sera annoncée lors de l’AGA de mardi prochain.

«Je vous le dis, nous avons le vent dans les voiles. Quant à l’appréciation évoquée par Pierre Levasseur, il n’est pas dans mon mandat de l’évaluer. Je suis dans une situation où je veux tirer le maximum des ressources disponibles pour faire avancer le VQA. C’est tout ce qui m’importe pour le moment», a fait valoir M. Bellehumeur.

Nouvelle gouvernance

Le fait d’imbriquer le commerce et le tourisme au sein de la SDED avait déjà été souhaité par la Chambre de commerce et d’industrie de Drummond en 2015. Le président de la CCID à l’époque, André Komlosy, avait ciblé cet enjeu de réévaluer le rôle des mandataires de la Ville.

Dans une allocution du 29 avril 2015, le président de la CCID avait déclaré : «Il existe d’autres enjeux importants au niveau du développement économique. Parmi ceux-ci il y a certes celui d’avoir en place les structures les plus adaptées afin de maximiser nos ressources et résultats. Monsieur le Maire Cusson, en mars dernier, vous nous avez rappeler que l’argent ne pousse pas dans les arbres et que la Ville se doit de réévaluer le rôle de ses mandataires. La CCID ne peut qu’appuyer une telle démarche. Le développement économique, ce n’est pas seulement l’affaire du secteur industriel. Cela concerne également le secteur touristique et le secteur commercial».

M. Komlosy explique aujourd’hui qu’il n’est pas d’accord avec Pierre Levasseur. «Il faut une SDED forte. C’est d’ailleurs cette force qui l’a empêchée de couler lorsque le gouvernement du Québec a coupé les subventions au CLD. La SDED a perdu quelques emplois c’est vrai, mais elle n’a pas été ébranlée. Les trois piliers de l’économie seront toujours l’industrie, le commerce et le tourisme. Les faire évoluer au sein d’une même entité, c’est un modèle qu’on trouve un peu partout, aux États-Unis comme au Canada.

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