Pour Suzie Jean, l’être humain passe avant tout

Pour Suzie Jean, l’être humain passe avant tout
Depuis quatre ans, Suzie Jean agit comme directrice générale du Réseau d’aide Le Tremplin. (Photo : Photo gracieuseté)

Par Jean-Claude Bonneau

C’est reconnu. La santé mentale n’a rien d’une cause populaire. On pourrait même avancer qu’elle fait plutôt partie des enfants pauvres du réseau de la santé. À Drummondville, quand on aborde le sujet, un nom nous vient immédiatement en tête : le Réseau d’aide Le Tremplin, une référence en santé mentale.

Depuis quelques décennies, cet organisme alternatif et communautaire sans but lucratif s’est donné comme mission d’offrir aux personnes qui ont besoin d’aide des services qui s’appuient sur le potentiel aidant des gens de notre communauté. L’organisme dispense des services d’accueil, d’information et de documentation, de relation d’aide individuelle, d’accompagnement et de soutien dans la communauté, des logements partagés avec supervision légère, un service d’entraide et un centre de jour de même qu’un programme d’hébergement thérapeutique.

Le Réseau d’aide Le Tremplin, c’est une équipe de 14 personnes qui, tous les jours, mettent leurs connaissances, leur expérience au service d’autrui. Des valeurs comme le respect, l’ouverture, l’honnêteté animent les membres de cette équipe dynamique dirigée aujourd’hui par Suzie Jean. Et pour tout un chacun, l’être humain passe avant tout.

Un défi professionnel

À Drummondville, quand on parle du Réseau d’aide Le Tremplin, on associe immédiatement cet organisme à un nom : Guy Châteauneuf. M. Châteauneuf est l’un de ceux qui ont façonné Le Tremplin, qui lui a donné ses lettres de noblesse. Il y a un peu plus de quatre ans, il a décidé de s’accorder une période de repos à long terme bien méritée, laissant derrière lui un organisme en santé et bien reconnu. Visionnaire, Guy Châteauneuf a toutefois réalisé un dernier coup de maître avant de quitter le navire, celui de suggérer au conseil d’administration l’embauche de Suzie Jean, un geste qu’il ne doit pas regretter tout simplement parce que cette dernière a su assurer la relève de brillante façon.

La «grande famille» du Tremplin est composée de trois corporations sœurs, soit le Réseau d’aide, la Fondation Le Tremplin et Les Habitations SM Drummond. En plus de son poste à la direction générale du Réseau d’aide, Mme Jean occupe le poste de secrétaire de la Fondation. Ici, elle est entourée des responsables de la Fondation Le Tremplin, soit Isabelle Desmarais, vice-présidente; Alexandre Kitzatidis, administrateur; David Audet, président, et Jacques Bernier, trésorier. (Photo gracieuseté)

De prendre la direction du Réseau Le Tremplin se voulait un défi professionnel de haut niveau pour Suzie Jean et cette femme originaire de Rimouski, qui a travaillé une quinzaine d’années pour un organisme similaire, mais plus petit dans la région de Chaudière-Appalaches, l’avoue sans détour.

«Je savais que j’avais à chausser de grands souliers, mais, dès notre première rencontre, Guy a su trouver les bons mots. Le côté humain nous a unis et il m’a rapidement fait confiance, tout comme les autres membres de l’équipe», laisse entendre Suzie Jean. «J’ose espérer qu’après quatre ans, il est encore aussi fier du choix de son successeur».

Lentement mais sûrement, celle qui a déménagé toute la famille à Drummondville a su faire sa place.

«La santé mentale, c’est un volet qui me passionne depuis vingt ans. Et quand j’ai visité la région pour la première fois, je suis rapidement tombée en amour avec elle. Donc, c’était un match parfait. Si j’ajoute à cela que je me décris comme une femme de défi, il n’en fallait pas plus. Direction Drummondville, direction Réseau d’aide Le Tremplin.

Dès mon arrivée ici, j’ai été impressionnée, même intimidée par l’expérience des membres de l’équipe. Je peux dire qu’il y avait de grosses pointures au sein du personnel. Après quelques semaines, tout s’était placé, en ce sens que je me sentais bien entourée, bien appuyée. Et après quatre années, je peux dire que je ne regrette pas la décision que j’ai prise de faire de moi une Drummondvilloise d’adoption», précise cette mère de deux enfants dont la famille s’agrandira sous peu à la suite de l’adoption d’une petite fille de quelques mois.

De grands défis

Parlant du Réseau d’aide Le Tremplin, Suzie Jean ne se faufile pas et avoue que les prochaines années seront importantes, tout comme les défis à relever.

«Le Réseau Le Tremplin a toujours été considéré comme LA référence en santé mentale et il faut le demeurer. Il faut rester centré sur l’humain et continuer à offrir, tout en les améliorant, des services de première ligne. L’organisme se veut ni plus ni moins qu’un filet social important. De plus en plus, il faudra aller vers M. et Mme Tout-le-Monde, que ce soit pour du soutien au logement, de l’hébergement, de la relation d’aide. On peut également offrir une certaine aide aux entreprises de la région, particulièrement au niveau des ressources humaines», renchérit Suzie Jean.

Dès qu’elle a mis les pieds en sol drummondvillois, Suzie Jean a eu un coup de cœur pour sa future ville. Se qualifiant d’une femme de plein air, elle aime bien, en famille, participer à plusieurs activités extérieures, comme la course des Chênes-toi. (Photo gracieuseté)

Regardant vers l’avenir, la DG de l’organisme local précise qu’il est nécessaire pour le Réseau d’établir des alliances avec d’autres organismes, d’autres partenaires. «Que ce soit au niveau du Réseau d’aide lui-même, de la Fondation du Tremplin ou de Les Habitations SM Drummond, trois corporations sœurs, il faut aller de l’avant, s’ajuster constamment, aller dans la communauté. Chaque année, nous accueillons entre 250 et 300 personnes. Une chose est sûre : ça n’ira pas en diminuant. Donc, il faut se préparer à offrir encore plus et pour ce faire, il faut aller chercher les ressources nécessaires», ajoute celle qui a compris depuis longtemps que les préjugés n’ont pas leur place dans notresociété.

Depuis quatre ans, Suzie Jean s’est attachée au milieu drummondvillois, que ce soit sur le plan personnel ou professionnel.

«Mon travail est très valorisant et ce n’est jamais un fardeau pour moi d’entrer au Réseau le matin. Loin de là. J’ai été accueillie à bras ouverts et rapidement un lien de confiance s’est établi avec tous les membres de l’équipe. Sur un plan plus personnel, c’est un peu la même chose en ce sens que j’ai rapidement eu un coup de cœur pour Drummondville. En fait, dès ma première visite ici, j’ai su que j’allais m’y plaire. Ici, il est possible d’avoir un bel équilibre travail-famille, une belle qualité de vie. On retrouve tout localement et on s’attache très vite à la ville», conclut Mme Jean qui a également décidé de s’engager dans quelques organismes communautaires de la région, ce qui démontre hors de tout doute que l’être humain demeure au centre de ses priorités.

 

 

 

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