Éduc’alcool recommande d’augmenter le nombre de barrages policiers

Éduc’alcool recommande d’augmenter le nombre de barrages policiers
(Photo : Archives)

CENTRE-DU-QUÉBEC. Augmenter le nombre de barrages policiers au Centre-du-Québec afin que les conducteurs de la région, considérés comme les moins responsables de la province, changent leur comportement. Voilà la principale recommandation faite par l’organisme Educ’alcool à la suite de la plus vaste enquête sur les Québécois et l’alcool jamais réalisée.

Donnant un portrait détaillé de la consommation d’alcool région par région, cette enquête a été rendue publique cette semaine par Educ’alcool. On y apprend que les conducteurs du Centre-du-Québec ne sont pas un exemple à suivre en matière de conduite responsable. En effet, 12 % d’entre eux ont admis avoir conduit un véhicule après avoir consommé de l’alcool au-delà de la limite permise. C’est le double de la moyenne québécoise, qui se situe à 6 %.

L’étude démontre par ailleurs que seulement 17 % des Centricois ont passé par un barrage policier au cours de la dernière année, contre 25 % ailleurs au Québec. À peine 24 % d’entre eux ont aperçu un tel dispositif, comparativement à 33 % ailleurs.

Dans l’esprit du directeur général d’Educ’alcool, Hubert Sacy, il y a un lien direct à établir entre ces deux statistiques.

«Les chiffres sont drastiques, mais l’explication est très simple. Quand une personne prend la décision de conduire après avoir bu, c’est qu’elle juge qu’elle ne risque pas de se faire prendre dans un barrage. Or, le Centre-du-Québec est la région où il y a le moins de chances de se faire épingler pour conduite avec les facultés affaiblies. Il n’est donc pas étonnant que l’on y retrouve la plus grande proportion de conducteurs prenant le volant avec un taux d’alcoolémie supérieur à la limite légale», fait-il valoir.

«Pour renverser cette tendance, il importe donc au plus haut point d’augmenter la perception que l’on va se faire arrêter si on dépasse les limites légales, poursuit Hubert Sacy. Pour ce faire, il faut augmenter considérablement le nombre et la fréquence des barrages routiers dans la région du Centre-du-Québec.»

Plus de 550 arrestations par an

Du côté de la Sûreté du Québec (SQ), on a refusé de commenter les recommandations d’Educ’alcool. «Nous ne commentons pas ce type d’étude, ne connaissant pas sa méthodologie, ses paramètres, son cadre, son échantillonnage, son contexte et ses autres considérants», a précisé la sergente Éloïse Cossette, porte-parole de la SQ.

Il a également été impossible de connaître le nombre de barrages policiers effectués au Centre-du-Québec. «Nous comptabilisons le nombre d’arrestations, pas le nombre de barrages. Chaque intervention faite sur le réseau routier, chaque interception d’un véhicule, peut permettre une arrestation pour alcool au volant. Concernant le nombre d’interceptions, on parle de dizaines de milliers par an au Centre-du-Québec. Et on parle de plus de 550 arrestations par année pour alcool ou drogue au volant.»

Limite trop sévère?

Parmi les autres points soulevés par l’enquête d’Educ’alcool, on apprend que 5 % des Centricois trouvent que la limite d’alcoolémie fixée à 0,08 % par le Code criminel est beaucoup trop sévère, comparativement à 2 % pour le reste des Québécois.

Néanmoins, de manière générale, la majorité des Centricois consomme de manière équilibrée et modérée. Dans la région, 78 % des habitants ont consommé de l’alcool au cours des 12 derniers mois, soit 4 % de moins que la moyenne du Québec.

Les Centricois boivent principalement à la maison (80 %) ou chez des amis (77 %). Un peu plus de la moitié d’entre eux (62 %) boivent au restaurant et moins du quart (21 %) dans des bars. Leur boisson de prédilection est le vin (32 % en consomment une fois par semaine ou plus) suivi de la bière avec 24 %, à l’instar de la moyenne québécoise.

Certains Centricois boivent toutefois de manière excessive; 18 % le font une fois par mois et 5 %, deux à trois fois par mois. D’ailleurs, 4% des répondants ont noté que leur consommation avait nui à leur santé.

Enfin, l’enquête d’Éduc’alcool démontre que 98 % des gens de la région connaissent le slogan «La modération a bien meilleur goût». L’organisme est par ailleurs considéré comme étant crédible par 92 % des gens d’ici.

«La modération a bien meilleur goût»

Né en 1989, Éduc’alcool est un organisme indépendant qui s’est donné pour mission d’informer les Québécois en matière de consommation d’alcool de manière à susciter chez eux un comportement modéré et réfléchi. L’organisme fait la promotion de la culture de la dégustation au détriment de la culture de l’ivresse. Il vise à améliorer la relation des Québécois à l’alcool.

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