École de pilotage : la patience s’égraine pour des citoyens (MISE À JOUR)

École de pilotage : la patience s’égraine pour des citoyens (MISE À JOUR)
Une trentaine de citoyens se sont présentés à la séance du conseil municipal, lundi soir, pour exprimer leurs doléances dans le dossier de l’école de pilotage. (Photo : (Photo Lise Tremblay))

DRUMMONDVILLE. Autocollant affichant un avion et un grand X rouge sur leur chandail, une trentaine de citoyens se sont présentés à la séance du conseil municipal de Drummondville, lundi soir, pour faire part de leurs doléances en regard du bruit causé par l’école de pilotage implanté sur le site de l’aéroport régional depuis quelques années déjà.

La citoyenne Henriette Yergeau a ouvert le bal et s’est approchée du micro dédié à la période de questions avec son cellulaire pour faire entendre aux élus le son assourdissant des avions qui décollent et qui atterrissent «à la journée longue», a-t-elle insisté.

«Est-ce que vous trouvez que ce son est dérangeant? Et bien nous, nous entendons ça à toutes heures du jour. Seulement durant la journée du 8 août, j’ai entendu 25 avions (…) Cette école-là doit partir parce que là, on n’est plus capable», a vociféré Henriette Yergeau après que le maire de Drummondville, Alexandre Cusson, ait ordonné à la citoyenne de mettre fin à son enregistrement pour le moins bruyant.

«Ça nous donne rien d’écouter ça plus longtemps. On ne tournera pas ça à la confrontation. Nous ne pouvons pas faire fermer l’école de pilotage comme ça. Les seuls qui peuvent agir dans ce dossier, ce sont les gens de Transport Canada. De notre côté, nous avons demandé un rapport professionnel et nous attendons les recommandations», a indiqué le maire de Drummondville.

Trois autres citoyens ont également fait part de leur exaspération. L’un a mis en relief les décibels générés par la quantité d’avions volant dans le ciel du secteur Saint-Nicéphore, le suivant s’est dit inquiet de l’impact du bruit sur la santé des gens alors qu’un troisième citoyen a soulevé des préoccupations relativement à la qualité de l’air et des polluants générés par les engins volants.

«Nous savons que l’école de pilotage dérange. Si la solution était facile, elle aurait déjà été appliquée. On essaie actuellement de faire les choses correctement. On ne peut pas changer les choses dans un claquement de doigts», a indiqué la conseillère municipale Stéphanie Lacoste, qui réside dans le secteur de l’aéroport.

Si le dossier s’avère complexe parce que la Ville n’a pas la compétence nécessaire pour faire fermer l’école de pilotage, la patience des citoyens vivant à proximité de celle-ci semble s’égrainer de semaine en semaine.

(Photo Lise Tremblay)

«J’aimerais vous parler de santé ce soir (…) excusez-moi d’avance, mais je suis très émotif quand il s’agit de santé…», a exprimé René Bergeron au début de son intervention devant le conseil municipal.

Ce citoyen avait pris soin d’éplucher des études traitant de l’impact du bruit sur la santé et a partagé aux élus ses inquiétudes à l’égard des personnes vulnérables du quartier, c’est-à-dire les personnes âgées et les enfants.

En entrevue à la suite de la séance régulière, Alexandre Cusson a réitéré sa volonté à aider les citoyens du secteur tout en laissant entendre qu’il a besoin de temps.

«Ce n’est pas évident, car les citoyens pensent que nous sommes contre eux alors que ça serait plus facile s’ils étaient derrière nous et qu’ils nous appuyaient dans nos démarches, notamment avec Transport Canada. L’école de pilotage a acheté un hangar en 2010 par l’entremise d’une entreprise à numéros pour s’installer sur le site de l’aéroport. Contrairement à ce que plusieurs pensent, l’école ne s’est pas installée à Drummondville sous l’invitation de la Ville ou de la SDED», a-t-il fait savoir.

Vérification faite, L’Express a obtenu tout récemment une copie de l’acte de vente du fameux hangar qui a permis à l’école de pilotage de s’installer à Drummondville. L’acte a été signé à Drummondville le 28 juin 2010 devant le notaire Daniel Landry par la mairesse de l’époque, Francine Ruest Jutras, et l’entreprise portant le numéro 9218-1072 Québec. Le tout a été vendu à un prix de 16 181,25 $. L’entreprise, qui était représentée à ce moment-là par Jean-François Cusson, a eu deux ans pour réaliser un projet de construction relié à une activité de type «aéroportuaire» et pour signer, notamment, un contrat de service avec la Corporation de l’Aéroport régional de Drummondville ou la SDED.

Pour compléter l’information, il faut ajouter que M. Cusson a vendu l’immeuble à Patrick Richardson, toujours avec la même condition que le bâtiment devait servir à des fins aéroportuaires. M. Richardson y a finalement installé l’école de pilotage. Il aurait pu tout aussi bien acquérir un terrain et y construire son hangar, mais il a opté pour une infrastructure existante.

 

 

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