HOCKEY. Tout semblait en place pour que les Voltigeurs accèdent au carré d’as, mais tel un oiseau qui renaît de ses cendres, le Phoenix est venu jouer les trouble-fêtes, vendredi soir, semant ainsi la consternation dans les gradins du centre Marcel-Dionne.
Dans un duel émotif et fertile en rebondissements, les Drummondvillois ont échappé une avance de 3-0 pour s’avouer vaincus 4-3 devant leurs jeunes, mais tenaces rivaux sherbrookois. Le match s’est joué en milieu de troisième période, quand les hommes de Sylvain Favreau ont commis deux revirements monumentaux en zone défensive qui ont mené à deux buts des visiteurs en l’espace de 26 secondes. Dans une fin de rencontre endiablée, le Phoenix a vaillamment tenu le coup, évitant l’élimination pour un deuxième match consécutif.
«Ce soir, c’est l’exemple parfait que quand tu ne gères pas bien la rondelle, tu peux donner le match, a lâché Sylvain Favreau devant les micros des médias. C’est ce qui est arrivé ce soir : on a commis trois revirements majeurs qui nous ont coûté trois buts. On a joué un bon match dans l’ensemble, mais on a payé cash.»
Questionné sur les raisons derrière cet effondrement, Sylvain Favreau s’est dit à court d’explications. «Un de nos meilleurs défenseurs a commis une bévue. Ça arrive : tout le monde fait des erreurs. Ensuite, on a commis un deuxième revirement qu’on a payé cash. Ce sont des flottements qu’il faut définitivement resserrer pour le prochain match. Il faut avoir un peu plus de sang-froid avec la rondelle. Il faut être capable de mettre des rondelles derrière leurs défenseurs plutôt que de faire des revirements.»
Après avoir remporté les trois premières parties de cette série quatre-de-sept, voilà que les Rouges viennent d’échapper les deux derniers affrontements. Contre toute attente, il y aura donc un match numéro 6 dimanche, au palais des sports Léopold-Drolet.
«À chaud, personne ne veut perdre des matchs, surtout quand tu mènes au score. Ceci étant dit, ce sont de bonnes leçons à tirer pour nous, a fait valoir Sylvain Favreau. En même temps, on mène toujours cette série. La pression de la survie, elle est sur l’équipe adverse. De notre côté, il faut juste continuer à jouer de la bonne manière, parce qu’on a fait de très belles choses ce soir.»
Visiblement fouettés par leur défaite de 5-1 dans le match numéro 4 et transportés par leurs bruyants partisans, les Drummondvillois avaient attaqué le match avec aplomb, se forgeant une avance de 3-0 en début de deuxième période. Refusant d’abdiquer, le Phoenix est revenu de l’arrière petit à petit pour finalement causer la surprise.
«C’est une équipe qui n’a rien à perdre, a fait remarquer Alexis Gendron à sa sortie du vestiaire. Ils font face à l’élimination. En fin de match, ils ont poussé fort et on a mal géré la rondelle. Ces trois erreurs nous ont coûté la partie. C’est de notre faute. On doit encaisser le coup et revenir en force dans le prochain match.»
«On reste positif, a ajouté l’attaquant de 20 ans. C’est une série qui se joue au meilleur de sept matchs. On en a gagné trois : il nous en reste une à gagner. Maintenant, il va falloir rebondir fort et jouer à notre manière pendant 60 minutes.»
Un groupe qui refuse d’abandonner
À l’autre bout de l’aréna, Gilles Bouchard a salué la résilience de son groupe de joueurs.
«Les gars ont démontré beaucoup de caractère, a affirmé le pilote du Phoenix. C’est l’histoire de ce match. On a un groupe de joueurs qui n’abandonnent pas. Ils ont accepté l’identité et la culture de l’équipe. Les gars ont confiance en eux. Tout ce qu’ils font, c’est pour l’équipe en premier plutôt que pour leur personne. Quand ils embarquent sur la glace, ils ont la même façon de penser. C’est pour ça qu’on en est là aujourd’hui.»
Comme lors du match précédent, les Voltigeurs ont dominé leurs rivaux au chapitre des lancers, mais Jacob Brochu s’est montré à la hauteur de la situation. La recrue de 18 ans a repoussé 39 des 42 tirs décochés vers lui. Son vis-à-vis Riley Mercer a été victime de quatre buts sur 30 lancers.
«C’est un gars qui est tellement compétiteur, a exprimé Gilles Bouchard au sujet de son homme masqué. Il veut tout le temps faire la différence. Il n’a pas peur des défis. Il est apprécié de ses coéquipiers.»
La rondelle tombera en jeu sur le coup de 15 h, dimanche, pour le sixième duel de cette palpitante série.
«On est deux équipes qui se battent pour gagner quatre matchs, a répété Gilles Bouchard. Pour l’instant, personne n’en a encore quatre. On a trouvé un moyen de gagner ce match, mais il ne faut pas s’endormir. Il faut se concentrer sur la tâche et non pas sur le résultat.»
«En séries, c’est l’équipe qui est la meilleure dans le moment présent qui ressort avec le meilleur résultat, a ajouté l’homme de hockey. Ça va être la même chose dimanche. Chaque jour, c’est un nouveau jour : il faut être prêts.»
L’histoire du match
Les Voltigeurs entament le match en lion. Profitant d’une pénalité imposée à Frantisek Dej, Alexis Gendron accepte une passe d’Ethan Gauthier à l’embouchure du filet pour ouvrir le pointage dès la troisième minute de jeu.
Après avoir résisté à ce départ canon, le Phoenix connaît de bons moments en territoire drummondvillois, mais Riley Mercer veille au grain. Avec une trentaine de secondes à écouler à l’engagement, le tir de Charles-Antoine Beauregard touche le poteau de plein fouet. Les Rouges retraitent au vestiaire avec une avance d’un but.
Les favoris de la foule amorcent la deuxième période comme ils avaient entamé la première : avec beaucoup d’aplomb. Mikael Huchette saute sur un deuxième retour de lancer pour doubler l’avance des siens à la 62e seconde de jeu.
Quelques instants plus tard, Alexis Gendron fonce au filet et redirige habilement un tir de la pointe de Marc-Olivier Beaudry pour inscrire son deuxième but du match. C’est 3-0.
Acceptant une savante passe de Mavrick Lachance, Lewis Gendron s’échappe et bat Riley Mercer du côté de la mitaine. Le Phoenix réduit l’écart à 3-1 en milieu de match.
Punition coûteuse de quatre minutes imposée à Sam Oliver pour bâton élevé. Dès la mise en jeu, Andrew Belchamber en profite pour marquer : l’écart n’est soudainement que d’un but.
Vsevolod Komarov se moque de la défensive adverse avant de déjouer Jacob Brochu avec un tir du revers qui aboutit dans le haut du filet… mais ce but est aussitôt refusé en raison d’un hors-jeu. Toujours 3-2 Drummondville, qui résiste à un désavantage numérique en fin d’engagement pour retraiter au vestiaire avec cette mince avance.
Confusion en zone des Voltigeurs alors que Mikael Diotte, couronné défenseur défensif par excellence de la LHJMQ quelques heures plus tôt, remet la rondelle directement sur la palette d’un adversaire. Olivier Dubois marque : le Phoenix crée l’égalité 3-3 avec neuf minutes à écouler en troisième période!
QUELLE force de caractère du @PhoenixSherbroo !
Le Phoenix perdait 3-0 ; 4 buts sans riposte, dont 2 en 26 secondes lors de la 3e période! 🤯
Marque finale : 4-3. Il y aura Match #6 contre les Voltigeurs à Sherbrooke, dimanche!#RouteVerslaCoupeMemorial pic.twitter.com/NglgxWLiCO
— Ligue canadienne de hockey (@LCHhockey) April 20, 2024
Autre revirement très coûteux le long de la bande en zone des Voltigeurs : le Phoenix marque un deuxième but en l’espace de 26 secondes, celui de Lewis Gendron. Sherbrooke prend les devants 4-3! Fouettés, les Voltigeurs cherchent à répliquer immédiatement, mais Jacob Brochu tient le coup. Riley Mercer est retiré au profit d’un sixième patineur, en vain. Le Phoenix réalise l’impensable!
D’autres photos signées Ghyslain Bergeron à voir plus bas…
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