CULTURE. La nouvelle année commence en force chez Axart. Pas moins de 14 artistes membres de la coopérative ont osé sortir des sentiers battus en participant à une exposition collective sous le thème de l’abstraction.
L’abstraction – ou l’art abstrait – est en rupture avec la conception traditionnelle de l’art comme imitation de la nature. Il ne cherche pas à représenter des sujets ou des objets. Il se situe plutôt du côté de la suggestion, par la présence de formes ou de couleurs.
Que ce soit par les textures, les teintes ou les formats, les artistes ont sorti de leur zone de confort en explorant différents univers.
L’abstraction représente un défi pour Karolann St-Amand, alors qu’elle travaille principalement avec la photographie argentique. «C’est très concret ce que je fais. Je prends des photos du réel. Ça fait quelques années que je réfléchis à l’abstraction. J’aime travailler à partir du hasard, des erreurs et des accidents. Je viens les transformer», explique-t-elle.
L’artiste présente une œuvre tirée d’une série qui n’a jamais été exposée. De prime abord, n’importe quel photographe aurait écarté la photographie à cause de ses défauts. C’est ce qui a charmé Karolann St-Amand. Elle a même décidé de la retoucher, question de mettre en valeur certains éléments.
Pour sa part, Michel Desroches se passionne pour l’art abstrait depuis 40 ans. La nature est au cœur de son travail. L’œuvre Météore est tirée d’une photographie qui a été prise lors d’un voyage à Terre-Neuve.
La pratique de l’artiste multidisciplinaire est évolutive, ce qui l’a amené à utiliser les outils numériques. «Je fais l’échographie du vivant. Je vais chercher des détails pour les amener ailleurs. J’utilise mon téléphone cellulaire. Je retravaille les photos comme si c’était une esquisse ou une peinture», fait-il savoir.
En peinture, Nathalie Dupont a fait preuve d’une grande liberté, en exprimant ouvertement ses émotions sur la toile. «Dans l’abstraction, il y a forcément deux dimensions, la raison et l’intuition. Elles collaborent constamment en nous. Un moment donné, la raison lâche et l’affectif se manifeste. On crée selon notre état, l’instant présent, l’émotivité et le choix des couleurs. Tout ça fait en sorte que l’œuvre se construit.»
Nathalie Dupont a réalisé deux tableaux, soit La partie insoupçonnée ainsi que Ascension. Le premier témoigne du bonheur partagé avec le public et le deuxième s’intéresse aux épreuves qui peuvent nous aider à grandir.
Certains artistes en sont à leur première exposition collective chez Axart, comme c’est le cas de Renée Sylvain. La Drummondvilloise est bien connue pour ses personnages qui ont un journal à la main. Cette fois, elle s’est montrée sous un autre jour.
Renée Sylvain s’est prêtée au jeu de l’abstraction, en s’attaquant à un grand format. «J’ai fait le tableau pendant la période où Karl Tremblay est décédé. On en parlait beaucoup dans les médias. J’ai écouté de la musique des Cowboys Fringants. Je voulais faire quelque chose de joyeux. Pendant les funérailles, les gens parlaient des bons souvenirs qu’ils avaient avec lui. C’était important pour moi d’intégrer des journaux pour qu’on reconnaisse ma marque de commerce. J’ai mis des titres de chansons dans les bulles de couleur», indique-t-elle.
L’artiste peintre s’est éclatée en utilisant des couleurs vives, ce qui contraste avec les toiles figuratives qu’elle peint à l’habitude.
Chez Axart, les œuvres de l’exposition cohabitent ensemble, formant un tout cohérent. Certains tableaux ont été regroupés, racontant différentes histoires.
Les visiteurs sont invités à découvrir le travail de Geneviève Allaire (Gail), Françoise Charbonneau, Hélène Courchesne, Sylvain Croteau, Linda Cyrenne, Francis-Régis Fournier, Francine Laplante, Émilie Larose, Evelyn Losier et Françoise Rainville (Kaboiz).
L’exposition Abstraction est présentée jusqu’au 3 mars. L’accès au centre de diffusion et de développement artistique est gratuit.
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