ITINÉRANCE. Avec l’arrivée des grands froids durant le week-end, la halte-chaleur de Drummondville a été très sollicitée. Ce service d’hébergement d’urgence, géré par l’organisme d’aide aux personnes sans-abri L’Ensoleilvent, connaît d’ailleurs une forte croissance au niveau des demandes.
En tout, 11 personnes ont bénéficié de la halte-chaleur – située au 472, rue Saint-Jean – samedi dernier. Le lendemain, ce total est passé à 15.
Du 6 novembre 2023 au 15 janvier dernier, c’est un total de 598 admissions qui a été recensé par L’Ensoleilvent, avec une moyenne de 8,5 demandes par nuit.
De plus, 614 interventions ponctuelles et de crise ont été effectuées sur place durant cette période.
Les visiteurs peuvent se réchauffer, se reposer et socialiser, tout en prenant une collation ou un breuvage chaud, et ce, sept jours sur sept entre 23h15 et 6h45 jusqu’au 31 mars. Un gazebo chauffé et deux minimaisons peuvent également dépanner en cas de besoin.
«Les demandes sont plus nombreuses car il y a une saturation des places en hébergement d’urgence. On doit diriger les gens vers la halte-chaleur pour quelques jours, avant d’être en mesure d’offrir une place pour dormir», explique François Gosselin, directeur général de L’Ensoleilvent.
M. Gosselin mentionne que bien que des projets intéressants sont sur la table au niveau de la construction du logement, quelques nuages se dessinent actuellement à l’horizon avec la hausse de l’itinérance et de l’errance.
Le gouvernement Legault a dévoilé récemment qu’une somme de 205 465 $ a été allouée au Centre-du-Québec. Mais c’est nettement insuffisant selon lui.
«La halte-chaleur pourrait fermer ses portes dès avril si le ministère de la Santé et des Services sociaux ne consent pas une somme supplémentaire pour le fonctionnement. Il nous faut au moins 85 000 $ afin d’assurer sa survie. L’unité de débordement de Victoriaville est d’ailleurs également menacée, avec un manque à gagner d’environ 400 000 $», affirme-t-il.
Une rencontre avec les députés André Lamontagne (Johnson) et Sébastien Schneeberger (Drummond), qui a eu lieu lundi après-midi, a redonné un peu d’espoir à M. Gosselin.
«J’ai senti que nos deux députés étaient à l’écoute. On prévoit que l’itinérance sera en hausse jusqu’à 2026 et c’est donc urgent d’agir. Ce n’est pas évident de répondre à toutes les demandes, mais on travaille très fort afin d’aider le plus de gens possible», conclut-il.
M. Schneeberger affirme être sensibilisé depuis longtemps au problème de l’itinérance et à l’importance de la halte-chaleur.
«La rencontre avec M. Gosselin a été très positive. On souhaite bien sûr en arriver à des solutions permanentes. Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a fait de la lutte à l’itinérance une priorité et, de mon côté, je vais transmettre les demandes de M. Gosselin aux gens concernés en espérant avoir prochainement de bonnes nouvelles à annoncer», dit-il.
André Lamontagne, qui est également ministre responsable de la région du Centre-du-Québec, abonde dans le même sens.
«L’Ensoleilvent joue un rôle très important en lien avec les enjeux liés à l’itinérance. L’organisme peut compter sur mon soutien dans ses efforts pour venir en aide aux personnes vulnérables de la communauté drummondvilloise», indique-t-il.
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