NATIONAL. En marge du caucus de pré session du Parti québécois et dans le contexte de la perte de 547 emplois à l’antenne de TVA, dont 19 à Saguenay, ainsi que de la fin de l’impression des journaux de la Coopérative nationale de l’information indépendante, le chef du Parti Québécois, Paul St-Pierre Plamondon, propose au gouvernement un plan décliné en sept mesures réalisables à court terme pour dénouer la crise que traversent les médias d’information du Québec.
«L’idée aujourd’hui, c’est de rattraper plusieurs années d’inaction dans le dossier fondamental de l’information et du journalisme. La crise que ces entreprises vivent, en fait, tous les Québécois la vivent, puisque notre démocratie se fonde notamment sur des médias et du journalisme en santé et capables de couvrir ce qui se passe chez nous. On a le devoir d’agir maintenant avant qu’il soit trop tard pour sauver l’information locale. Nous savons que tous les partis sont d’accord, mais personne n’avait proposé un véritable plan jusqu’à présent», déclare Paul St-Pierre Plamondon.
Le plan du Parti québécois se décline en sept actions à mettre en place dès que possible. Selon la formation indépendantiste, l’objectif est de répondre aux besoins immédiats des entreprises, puis de mettre en place des mesures structurantes pour l’écosystème médiatique québécois :
- Mettre en place une politique officielle du gouvernement du Québec pour mettre fin aux dépenses publicitaires du gouvernement, de ses organismes et des sociétés d’État auprès de toute entreprise qui refuse de convenir ou de reconduire une entente de redistribution avec les médias ;
- Appliquer le décret gouvernemental de 1994 incitant les organismes gouvernementaux à dépenser 4 % de leur budget publicitaire au sein des médias communautaires et adopter une politique d’achat publicitaire dans les médias locaux ;
- Débloquer des fonds pour soutenir la transition de la distribution des hebdos touchés par la fin du Publisac.
- Élargir le crédit d’impôt pour soutien à la presse d’information écrite aux dépenses de journalisme des entreprises médiatiques radio et télévisuelles ;
- Mettre en place un fonds pour faciliter la conversion des modèles d’affaires et technologiques des entreprises de presse ;
- Déposer un projet de loi jetant les bases d’un Conseil de la radiodiffusion et télécommunication québécois.
- Par ailleurs, le Parti Québécois est d’avis que le gouvernement doit évaluer la faisabilité de modifier le régime fiscal afin ajouter des incitatifs aux dépenses publicitaires faites auprès de partenaires québécois et limiter la déductibilité d’impôt des publicités achetées par les entreprises lorsque les dépenses ne sont pas  faites auprès de partenaires québécois;
Citant notamment l’exemple des hebdos, Paul St-Pierre Plamondon est d’avis que certaines mesures sont pressantes. «Le gouvernement n’a aucun plan pour accompagner les journaux qui dépendent de la distribution du Publisac, alors que cet hiver ils devront s’être munis d’entrepôts et avoir trouvé des livreurs pour des centaines de milliers de copies par semaine. Le gouvernement n’a pas l’air de comprendre l’urgence de la situation, ni le coût que ça représente.»
«Il faut impérativement offrir à court terme aux médias une chance de s’adapter, puis faire des changements de fond dans le modèle à moyen terme. C’est la raison pour laquelle nous voulons que le gouvernement donne suite à notre demande répétée de créer un Conseil de la radiodiffusion et télécommunication québécois, entre autres. Il faut que le Québec s’approprie le pouvoir de déterminer ses propres orientations en la matière, faute de quoi, nous sommes condamnés à l’intransigeance et la rigidité du CRTC», affirme Paul St-Pierre Plamondon.
Enfin, le chef péquiste conclut en réaffirmant que le Parti québécois maintient sa décision de ne pas faire de publicité sur Meta et appelle de nouveau toutes les formations politiques à faire preuve de solidarité avec les médias québécois. (LT)