Inflation : les restaurants font preuve d’adaptation et d’inventivité

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Par Alain Bérubé
Inflation : les restaurants font preuve d’adaptation et d’inventivité
Les restaurateurs, déjà aux prises avec la pandémie et la pénurie de main-d’œuvre depuis quelques années, doivent aussi composer avec l’inflation. Ils réussissent toutefois, dans plusieurs cas, à sortir la tête de l’eau grâce à leur persévérance et à leur inventivité.

RESTAURATION. Après la pandémie et la pénurie de main-d’œuvre, l’inflation représente un obstacle pour les propriétaires de restaurants, à Drummondville comme partout ailleurs. L’ingéniosité et la persévérance sont plus que jamais nécessaires afin de traverser toutes ces tempêtes.

Stéphane Proulx, un des instigateurs du Baboune Bar Tapas – inauguré en 2015 – connaît fort bien la nécessité de s’adapter. Il a géré au même endroit, soit sur la rue Marchand, le magasin Disques et Rubans international, victime de l’ère numérique.

«Heureusement, je n’ai pas eu besoin du prêt complet de 60 000 $ consenti par le gouvernement fédéral durant la pandémie. Mais on doit tout de même faire face à la hausse des matières premières et des coûts d’exploitation en général. Nous réussissons malgré l’inflation à offrir les mêmes choix sur nos menus classiques, au meilleur prix possible», raconte-t-il.

Sylvie Nadeau, cofondatrice du Looba en compagnie de Stéphane Giguère, admet que la facture en hausse des fournisseurs force le restaurant à ajuster le tir.

«Nos prix étaient assez bas et même actuellement, nos plats demeurent malgré tout abordables. Mais avec l’inflation, les potentiels clients sont plus sélectifs. On travaille très fort afin d’attirer les gens, entre autres avec des spectacles de qualité dans une ambiance intimiste qui favorise un bon contact avec les artistes», souligne-t-elle.

De son côté, le Roy Jucep, une véritable institution à Drummondville, affirme ne pas trop souffrir des bouleversements des dernières années.

«Nous servons la même chose depuis 1964, alors que Jean-Paul Roy inventait la poutine. Il n’est donc pas question de se réinventer. Pour se démarquer et garder sa place de choix dans le cœur des gens de Drummondville, Jucep a décidé de réinvestir une partie de ses profits dans la communauté à travers les œuvres de la Tablée populaire et du Comptoir alimentaire, en plus du soutien au football scolaire. Comme les choses vont bien pour nous, on essaie de redonner le plus possible», affirme le propriétaire Laurent Proulx.

Pénurie de main-d’œuvre

En plus de l’inflation, la pénurie de main-d’œuvre continue de faire mal à plusieurs restaurateurs de Drummondville.

«Ce n’est pas évident de trouver une main-d’œuvre qualifiée. Mon conjoint et moi devons mettre souvent la main à la pâte. Nous réussissons à trouver des serveurs, mais c’est plus difficile pour les employés affectés à la cuisine», confie Sylvie Nadeau, du Looba.

«Ça va un peu mieux qu’auparavant et on reçoit quand même pas mal de curriculum vitae, mais les clients ne doivent pas s’attendre à voir six serveurs sur le plancher en soirée. On doit faire preuve de prudence au niveau de l’embauche», soutient Stéphane Proulx, du Baboune Bar Tapas.

Chez Roy Jucep, on réussit à faire des miracles malgré les défis que pose la pénurie de main-d’œuvre.

«Grâce à l’appui de nos clients, nous sommes capables de garantir des horaires stables à nos employés, ce qui est bien sûr important pour eux», indique M. Proulx.

L’Établi Brasserie Urbaine ne vit pas de grandes difficultés en lien avec la main-d’œuvre, selon la directrice générale Vicky Boisvert.

«Nous avons la chance de compter sur une équipe stable, ce qui fait notre grande force. Ce sont des gens de métier et de talent, qui ont à cœur le succès de l’Établi. L’ambiance est par ailleurs géniale et avec en plus la présentation de spectacles, on continue à recevoir plein de gens de tous les âges. Et nous sommes constamment à l’écoute de la clientèle. L’année 2023 a été très bonne et je prévois que ce sera la même chose en 2024», affirme-t-elle.

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