Avec un taux d’occupation de 184 % à l’urgence, la collaboration des patients est demandée

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Par Cynthia Martel
Avec un taux d’occupation de 184 % à l’urgence, la collaboration des patients est demandée
Une proche aidante soutient un patient qui se trouve dans un corridor, qui est aussi une zone de circulation. En cas d’urgence, il serait difficile d’y faire passer une civière. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. L’urgence de l’hôpital Sainte-Croix ne dérougit pas. Comme un peu partout en province, la situation est très difficile. Le taux d’occupation se situe à 184 %.

Selon le dernier rapport publié à 13 h 45 par le CIUSSS de la Mauricie-et-du-Centre-du-Québec, 35 civières sont occupées sur une capacité de 19. Parmi celles-ci, 19 personnes patientent depuis 12 heures et 6 au-delà d’une journée.

La salle d’attente compte 67 personnes, dont 33 attendent de voir un médecin et cinq pour être hospitalisés.

Lundi, 139 patients ont visité l’urgence. Sur ce nombre, 32 sont arrivés en ambulance et 6 présentaient des problèmes de santé mentale.

Le temps moyen d’attente des gens couchés sur civière s’établissait à 11 heures et 41 minutes tandis qu’il fallait patienter près de 6 heures dans la salle d’attente.

Pas moins de 31 usagers ont quitté l’urgence avant d’avoir rencontré le médecin.

Le taux d’occupation moyen au Centre-du-Québec se situe mardi à 142 %. Au Québec, il s’établit à 131 %.

Un temps des Fêtes difficile prévu

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Christian Dubé, flanqué du directeur national de santé publique, Dr Luc Boileau, et de Dr Gilbert Boucher, urgentologue et président de l’Association des spécialistes en médecine d’urgence, a fait le point mardi après-midi sur la situation critique dans les urgences du Québec, tout en demandant l’aide de la population.

«Nous avons besoin à ce moment-ci de l’année de la collaboration de la population pour limiter la pression sur nos urgences. Il y a une grande proportion des personnes qui consultent à l’urgence, mais qui n’ont pas de problèmes urgents, donc qui ne devraient pas s’y rendre», a insisté le ministre.

«C’est très difficile depuis les six dernières semaines. Il y a beaucoup d’établissements qui sont à 150 % et même 200 % de capacité. Plus de 1000 Québécois attendent sur des civières. Il n’y aura pas de solution miracle, on ne règlera pas les problèmes demain matin, mais les membres de la cellule de crise, on va se rencontrer chaque semaine pour les 10 prochaines semaines, pour essayer d’optimiser les services. Et toute de suite cette semaine, on va regarder pour augmenter les plages horaires dans les GMF, les cliniques privées et les CLSC», a fait savoir le Dr Boucher.

Comme chaque année, à l’approche de la période des Fêtes, un ensemble de facteurs exerce une grande pression sur le réseau de la santé, comme l’augmentation de la propagation des différentes infections respiratoires et les congés du personnel, additionnés à la pénurie de main-d’œuvre. Cette année, le contexte des grèves et de ses effets sur les soins et services ajoute de la pression sur un réseau de santé déjà fragilisé et mis à rude épreuve, notamment avec la pandémie et le vieillissement de la population des dernières années.

«Notre priorité, c’est d’avoir un meilleur accès possible aux services au cours des prochaines semaines. Pour ce faire, des mesures concrètes sont mises en place. Par exemple, 28 cliniques d’hiver dans dix régions sont disponibles (NDLR : la Mauricie et le Centre-du-Québec n’en comptent pas). D’autres pourraient ouvrir leurs portes au cours des prochains jours. La prise de rendez-vous se fait via le 811. De plus, pour désengorger les urgences et améliorer la fluidité hospitalière, on a mis en place une mesure centrale pour libérer plus de 500 places d’hébergement supplémentaires, d’ici les premiers mois de l’année, afin que des patients, souvent des personnes aînées, qui se retrouvent à l’hôpital et qui n’ont plus besoin d’y être, puissent être dans un milieu de vie adapté à leurs besoins. Par ailleurs, une équipe consacrée aux urgences, en continuité avec les recommandations de la cellule de crise sur les urgences, est en place pour que les opérations soient mieux coordonnées partout au Québec», a détaillé Christian Dubé, précisant que le délestage est écarté pour le moment.

En vue des nombreux rassemblements des Fêtes, le Dr Boileau a tenu à rappeler les bonnes habitudes à prendre afin de réduire la transmission des virus tout en réitérant son invitation à se faire vacciner contre la COVID-19 et l’influenza.

«Pour protéger les autres, surtout les personnes vulnérables, si on fait de la fièvre, on reste chez soi. Si on est malade, on porte un masque jusqu’à la fin des symptômes. Le lavage des mains et l’étiquette respiratoire sont recommandés. Restez vigilants auprès des personnes à risque et attentifs à vos symptômes en cette période de festivités.»

L’an dernier, le sommet des infections, notamment pour l’influenza, a été atteint au mois de janvier.

Les alternatives à l’urgence

  •  Par téléphone 
    • 811, option 1 (Info-Santé et ligne pédiatrique)
    • 811, option 2 (Info-Social)
    • 811, option 3 (GAP)
  • Sur le web 
    • Le GAP numérique  dirige les Québécois vers le service de santé qui répondra le mieux à leurs besoins.
    • Pour obtenir un rendez-vous, il est possible de consulter Rendez-vous santé Québec  (RVSQ) ou d’autres plateformes (Clic Santé, Bonjour Santé, etc.).
  • En personne 
    • Il est toujours possible de consulter son pharmacien ou son médecin de famille.

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