Procès Corson : l’âge et le consentement comme principaux arguments de la Couronne

Procès Corson : l’âge et le consentement comme principaux arguments de la Couronne
Noah Corson est accusé d’agression sexuelle sur une mineure de 15 ans, lors d’un événement qui a eu lieu en 2016. Deux autres hockeyeurs, mineurs à l’époque, sont également impliqués dans ce qui pourrait être un viol collectif. (Photo : Ghyslain Bergeron)

JUSTICE. Le procès de Noah Corson, ex-hockeyeur accusé d’agression sexuelle, s’est poursuivi au palais de justice de Drummondville ce jeudi avec la plaidoirie de la Couronne.

Le procureur de la Couronne a débuté son plaidoyer en mettant en relief que l’accusé n’a pas pris tous les moyens raisonnables pour connaître l’âge de la présumée victime lors des événements survenus en 2016.

En plus de ne pas avoir fait les démarches nécessaires pour connaître son âge, Noah Corson ne s’est pas assuré du consentement de celle-ci, selon la Couronne.

«Il n’y avait pas de consentement parce que M. Corson n’était pas invité dans la chambre. La porte était fermée. Il s’est donc invité lui-même dans la chambre», a expliqué Me Marc-André Roy, procureur à la Couronne.

Durant sa plaidoirie, ce dernier a aussi fait valoir au juge que M. Corson a seulement révélé les détails qui «favorisaient sa thèse» durant son témoignage.

Pour clarifier ses propos, Me Roy a nommé un exemple tiré du témoignage de l’un des présumés complices. Lors de sa prise de parole, le présumé agresseur avait expliqué que la plaignante avait sorti de la chambre en pleurs, les yeux bouffis et que du mascara avait coulé le long de son visage. Cependant, Noah Corson a mentionné pour sa part qu’il n’avait jamais été témoin de cela et que l’ambiance était bonne entre les différentes personnes présentes dans l’appartement.

Le fils de l’ancien joueur du Canadien Shayne Corson ne s’est également jamais demandé si le domicile était vraiment celui de la présumée victime ou à son amie.

Me Roy a ajouté que «Noah Corson voulait croire seulement ce qu’il voulait croire» lors des événements.

Il est d’avis que si l’accusé avait pris la peine de discuter avec la victime alléguée lors de cette fameuse soirée, il aurait assurément su son âge.

Il estime aussi que M. Corson a fait preuve «d’aveuglement volontaire» lors de cette soirée. Il poursuit en disant que «toute personne raisonnable aurait questionné la présumée victime sur son âge».

Me Marc-André Roy a soulevé une autre question lors de sa plaidoirie : «Pourquoi une fille qui boit de l’alcool n’a-t-elle pas offert de bières aux garçons lorsqu’ils étaient à l’appartement?» Selon lui, de gros doutes sont soulevés quant au témoignage de l’ancien porte-couleur des Voltigeurs qui avait raconté que la plaignante sortait dans les bars et qu’elle buvait de l’alcool.

Pour ces raisons, le procureur à la Couronne croit que la version de l’accusé ne devrait pas être crue et qu’elle ne devrait pas semer de doutes dans l’esprit du juge Paul Dunnigan.

La défense contre-attaque

Concernant les démarches pour prendre en compte l’âge de la plaignante, l’avocat de Noah Corson, Me Jasmin Laperle, a réitéré que son client était certain «à 100 %» que la victime alléguée était majeure au moment des faits.

Aux yeux de Me Laperle, il était raisonnable pour son client de penser que la victime alléguée étudiait au cégep puisqu’elle fréquentait l’ami de Noah Corson, qui est l’un des présumés agresseurs. Ce dernier avait 17 ans à l’époque et étudiait au Cégep.

De plus, l’avocat de la défense a raconté que la présumée victime était sur le point d’avoir 16 ans lors de cette soirée. Donc, elle était près de pouvoir consentir.

Me Jasmin Laperle a d’ailleurs tenu à rappeler au juge qu’il devrait écarter complètement la version de la plaignante puisqu’elle manque de fiabilité et de crédibilité. Selon ce dernier, la dame ne voulait tout simplement pas reconnaître lors de son témoignage le fait qu’elle voulait participer à une activité sexuelle de groupe.

La défense et la Couronne s’entendent néanmoins sur un point. Il y a bel et bien eu une relation sexuelle de groupe impliquant Noah Corson, la présumée victime et deux autres hockeyeurs, dans l’appartement de la plaignante.

Le juge devrait rendre sa sentence le 9 février prochain.

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