Le milieu des courses en deuil de Jacques Lalancette

Le milieu des courses en deuil de Jacques Lalancette
L'ex-pilote Jacques Lalancette s’est éteint à l’âge de 80 ans. (Photo : collection Rachel Lalancette)

DÉCÈS. La communauté des courses de stock-car sur terre battue est en deuil à la suite du décès de Jacques Lalancette.

Le légendaire pilote originaire de Saint-Guillaume, qui résidait à Drummondville depuis plusieurs années, s’est éteint à l’âge de 80 ans, mardi. Sa nièce en a fait l’annonce par l’entremise de Facebook.

Les amateurs de courses se souviennent du terrible accident dont Jacques Lalancette a été victime à l’Autodrome Drummond, le 14 juillet 1990. Sous la force de l’impact, sa ceinture de sécurité n’avait pas tenu le coup, lui causant des fractures aux vertèbres. Depuis, il devait se déplacer en fauteuil roulant, mais il a toujours continué de suivre les courses avec beaucoup d’assiduité.

Après une absence de plusieurs années, Jacques Lalancette avait effectué un retour émotif en piste à l’Autodrome Drummond en 2007. Celui qu’on surnommait monsieur Spectaculaire conduisait une voiture Sportsman adaptée à sa condition, le volant étant muni d’une manette reliée aux pédales lui permettant d’accélérer et de freiner.

Jacques Lalancette a fait la pluie et le beau temps sur les circuits de course. (Photo d’archives, L’Express)

«Mon objectif, ce sera de m’amuser… et de gagner, avait-il confié dans une entrevue accordée à L’Express quelques jours avant son grand retour. Même si je n’ai plus 20 ans et que les autres pilotes en piste sont très bons, je pense toujours de la même façon qu’avant. Je vais y aller une étape à la fois, mais je vais toujours regarder vers la victoire. Si je ne pensais pas comme ça, ça ne vaudrait même pas la peine que je revienne.»

Jacques Lalancette a fait ses débuts en 1961, à l’âge de 18 ans, en pilotant le bolide numéro 80 de Gilles Dutilly, un Modifié 409 p.c. Chevrolet. Au cours de sa fructueuse carrière ponctuée par 72 victoires chez les Modifiées, il a été nommé coureur de l’année à deux reprises à l’Autodrome Drummond, en 1978 et en 1982. En 1986, il a remporté le championnat de la classe Modifiée sur l’ovale drummondvillois.

En 2015, Jacques Lalancette avait été le premier coureur intronisé au Mémorial de la terre battue. Au Stadiaume de Saint-Guillaume, une course avait été nommée en son honneur.

Ce qu’ils ont dit :

 – Priscilla Plamondon Lalancette : «Au ciel, ils t’attendaient au fil d’arrivée en criant «Here comes crazy Jack Lalancette». C’était ton dernier tour de piste. Pour bien des gens tu seras toujours Monsieur Spectaculaire, pour moi tu resteras Mononc Jacques. Celui qui aimait mettre la pédale au fond… mais que la vie, avec tous ses détours, a forcé à mettre la pédale douce. Tes sprints se sont transformés en marathons, une longue course pour continuer à vivre dans la dignité malgré ton handicap et tes souffrances. Jeudi dernier, tu avais encore ton beau sourire. Louis t’avait fait un dessin significatif. Ta dernière voiture de course, celle de mes souvenirs d’enfance, le fameux #99. Tu étais heureux et ému. De la piste de Saint-Guillaume, en passant par celles de Drummondville, Granby, Syracuse et j’en passe… tu as été un champion, un champion jusqu’à la fin.»

– Yan Bussière (Autodrome Drummond) : «Jacques, tu as été une source d’inspiration pour nombreux d’entre nous. Je me souviens encore, à l’âge de 12 ans, quand je me suis assis dans ta voiture, puis dans celle de René Clair, ce soir-là j’ai commencé à rêver… Tes voitures superbes avec leurs petites touches qui attiraient tous les regards m’ont également inspiré. Je me souviens d’un soir où j’étais à l’Autodrome et tu es arrivé juste à temps pour la finale et tu nous en as mis plein la vue, c’était spectaculaire.»

–  Autodrome Granby : «Salut Jacques! Un des plus grands du sport motorisé nous a quittés aujourd’hui, celui qu’on surnommait M. Spectaculaire aura définitivement marqué l’histoire de notre sport.»

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