TENNIS. C’est un véritable vent de changement qui souffle sur le tennis au Québec. En l’espace d’à peine deux ans, quatre femmes ont été nommées dans un poste de direction : trois à la tête des principaux tournois professionnels de la province et l’autre au sommet de la fédération québécoise.
Quelques mois après avoir été désignée directrice générale des championnats Banque Nationale de Granby, Patricia Simard a hérité des mêmes fonctions au Challenger de Drummondville. Plus tôt cette année, Tennis Canada a également procédé à la nomination de Caroline Delisle comme directrice du Challenger de Saguenay.
L’an dernier, Valérie Tétreault a quant à elle succédé à Eugène Lapierre à la tête du prestigieux Omnium Banque Nationale de Montréal. En 2021, Andréanne Martin devenait pour sa part directrice générale de Tennis Québec. Ces quatre pionnières sont devenues les premières femmes à prendre les guides de leur organisation respective.
«Les hommes ont longtemps régné sur le sport. Pour les femmes, ça a été plus difficile d’entrée de jeu, fait valoir Patricia Simard en marge du Challenger de Drummondville. Là, tout d’un coup, on se retrouve avec quatre femmes nommées dans des postes de haute direction. Je pense que ça mérite d’être souligné. On parle de plus en plus d’équité dans le tennis au Canada, mais je pense qu’il y a encore du chemin à faire.»
Ayant joint l’équipe du tournoi de Granby il y a six ans, Patricia Simard pourra désormais vivre du tennis à temps plein en dirigeant également le Challenger drummondvillois.
«La réussite de nos tournois repose beaucoup sur nos bénévoles, fait remarquer la gestionnaire de 45 ans. C’est un défi de les recruter, mais c’en est un autre de les garder. On leur transmet notre passion. Une fois qu’on réussit à les recruter, ils reviennent d’année en année parce qu’ils ont du plaisir à s’impliquer. Il y a vraiment un gros sentiment d’appartenance qui se crée.»
Professionnelle en chef au club de tennis de Saguenay depuis plusieurs années, Caroline Delisle a dirigé son premier Challenger en octobre dernier.
«J’ai encore plein de trucs à apprendre, mais ça se passe bien. C’était la 16e édition de notre tournoi, alors on a quand même un bon bagage d’expérience. Sur le comité organisateur, il y a cinq hommes et cinq femmes. On se partage bien les tâches. C’est à nous de continuer afin de léguer cet héritage à celles qui vont nous suivre», explique Caroline Delisle.
L’ex-joueuse professionnelle souligne que les tournois de type Challenger représentent une belle source de motivation pour la relève du tennis québécois. «À l’époque où je jouais, il n’y avait pas autant de tournois au Québec. Pour les jeunes joueurs qui en sont à leurs débuts professionnels, c’est une chance de se mesurer à des adversaires de leur niveau. Non seulement ils jouent devant leur foule, mais ça leur permet de diminuer les coûts reliés à leur participation.»
Un travail multitâche
Faisant partie de l’équipe de Tennis Québec depuis sept ans, Andréanne Martin a pris la relève de Jean-François Manibal, qui avait été dg de la fédération pendant 32 ans. La gestionnaire originaire de Québec souhaite augmenter le nombre de femmes à tous les niveaux, tant chez les entraîneuses que chez les officielles et les joueuses.
«On essaie vraiment de pousser les femmes en ce moment, parce qu’il en manque. Je pense qu’on est assez choyées, étant donné que le tennis est un milieu assez ouvert. Ce n’est pas un milieu fermé. Je n’ai jamais senti de résistance au fait que j’étais pro en chef dans un club à Montréal, ni quand j’ai été nommée directrice générale. Maintenant, c’est à nous de bien faire les choses et d’essayer d’être des modèles pour la relève, parce qu’il n’y a encore rien de gagné», affirme Andréanne Martin, en faisant remarquer que le conseil d’administration de Tennis Québec a désormais atteint la parité. C’est d’ailleurs une femme, Christiane Bergevin en l’occurrence, qui occupe le siège de présidente.
«Il y a vraiment une belle énergie féminine dans le tennis au Québec en ce moment», ajoute-t-elle.
Ancienne joueuse professionnelle ayant atteint le 112e rang mondial en 2010, Valérie Tétreault est aussi analyste des matchs de tennis à TVA Sports. À seulement 35 ans, la femme native de Saint-Jean-sur-Richelieu se retrouve aujourd’hui à la tête de l’un des plus anciens tournois de tennis de la planète.
«Valérie est une grande inspiration pour beaucoup de monde. C’est impressionnant de la voir aller! Elle est jeune, mais elle fait tout ça avec une telle facilité et une telle humilité. C’est vraiment une fille d’équipe», exprime Andréanne Martin.
Selon les quatre femmes d’influence du tennis québécois, l’organisation d’un tournoi professionnel représente un véritable travail multitâche. Il en va de même pour la gestion d’une fédération sportive.
«Le premier élément que ça prend, c’est de la passion. Il faut que tu sois passionnée par ton sport et par le sport en général. Ça nécessite aussi la capacité de porter plusieurs chapeaux. Il faut faire en sorte que le tennis continue de se développer, mais pas juste au niveau compétitif de haute performance. Il faut aussi que le sport grandisse au niveau participatif. Il faut que ta vision soit très large pour répondre aux besoins de tous les joueurs», conclut Andréanne Martin.
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