Une grève sur fond de solidarité, d’optimisme et de revendications

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Par Louis-Philippe Samson
Une grève sur fond de solidarité, d’optimisme et de revendications
Des centaines de manifestants étaient rassemblés sur le boulevard Saint-Joseph, entre les rues Saint-Édouard et Saint-Jean, lundi matin. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SERVICES PUBLICS. Plusieurs centaines de membres des syndicats du Front commun ont manifesté un peu partout en ville ce lundi matin. Pendant que les négociations se poursuivent avec le gouvernement, l’optimisme régnait chez les manifestants.

«Lorsque je vois l’appui de la population, je suis très optimiste qu’on arrive à une entente, a indiqué Hugues Beaulieu, enseignant au centre de formation aux adultes (CFGA) Sainte-Thérèse depuis huit ans. Je crois que les gens réalisent davantage l’importance des services publics.»

Sifflets, crécelles et sirènes ont résonné en bordure du boulevard Saint-Joseph, entre les rues Saint-Édouard et Saint-Jean. À travers les klaxons des véhicules, un conducteur a offert son soutien à l’aide de la chanson La manifestation des Cowboys fringants jouant à tue-tête dans sa voiture.

«Je nous souhaite de belles conditions de travail avant les Fêtes!», a lancé Huguette Lavoie, enseignante au CFGA Sainte-Thérèse.

Les manifestants ont traversé à répétition le boulevard Saint-Joseph. (Photo : Ghyslain Bergeron)

L’ambiance était bonne chez les manifestants issus des milieux de l’éducation et de la santé. Une surveillance policière discrète a été observée à proximité des différents lieux de manifestations. D’autres ont aussi établi leur quartier devant l’hôtel Le Dauphin, devant l’école La Poudrière, sur le boulevard Lemire et la rue Saint-Pierre pour ne nommer que ces endroits.

«Il y a beaucoup de solidarité ce matin, a témoigné Sophie Couture, technicienne en éducation spécialisée au CLSC. Les gens ont confiance que ces démarches fonctionnent. Ça fait 29 ans que je suis dans le réseau; j’ai vu nos conditions de travail se dégrader, les salaires ne jamais augmenter convenablement et la charge de travail s’accroître. Il faut que le gouvernement fasse la part des choses.»

Rappelons que 420 000 travailleurs de l’État, représentés par le Front commun formé de la CSQ, de la CSN, de la FTQ et de l’APTS, ont manifesté partout dans la province. Chacun d’entre eux y a participé pour différentes raisons.

«Personnellement, je ne serai pas la plus grande gagnante, mais ça va permettre aux jeunes de profiter d’un salaire et d’un travail intéressants qui vont les garder à l’emploi, a dit Mme Lavoie qui cumule 32 ans d’expérience. On s’est toujours fait dire que l’enseignement est une vocation, mais ça ne veut pas dire qu’on doit être sous-payés.»

«La manifestation d’aujourd’hui indique qu’on en a assez d’œuvrer dans des milieux où les conditions ne cessent de diminuer, a dénoncé Sylvie Guilbault, conseillère pédagogique au CSS des Chênes. L’amélioration des conditions va ultimement bénéficier aux élèves. Lorsqu’il manque un professionnel dans une école, ça alourdit la tâche de l’ensemble de l’équipe. Quelle réussite attend un élève en difficulté qui n’a pas accès aux bons services?»

Forte implication

Du côté des chefs syndicaux drummondvillois, on s’est réjoui de voir l’implication des travailleurs. Ils sont plus de 3 000, seulement à Drummondville, à être représentés par l’un des syndicats du Front commun.

Jennifer Rondeau de l’APTS, Guy Veillette du SERD, Kathy Leblanc présidente du personnel de soutien du CSSDC et Olivier Patoine du SPPECCQ. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Une coordination syndicale à grande échelle comme aujourd’hui est assez rare. Les appuis à la grève de plus de 95 % dans chacun des syndicats représentent aussi du jamais vu», a souligné Olivier Patoine, vice-président de l’unité des Chênes du Syndicat du personnel professionnel de l’éducation du Cœur et du Centre-du-Québec (SPPECCQ-CSQ).

«On sent la détermination des gens, a ajouté Guy Veillette, président du Syndicat de l’enseignement de la région de Drummondville (SERD-CSQ). Ils ne sont pas venus ici de reculons; ils manifestent activement. Il y a des gens qu’on voyait rarement sur les lignes de piquetage qui sont ici aujourd’hui.»

Cependant, les attentes demeurent modérées quant à une résolution prochaine du conflit. «On ne s’attend pas, pour le moment, à ce que la journée donne de si gros résultats lors des négociations, a noté Jennifer Rondeau, directrice communication-mobilisation de l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) du Centre-du-Québec. On prévoit déjà la prochaine séquence de grève.»

En matinée, trois journées de débrayage ont été annoncées par le Front commun pour les 21, 22 et 23 novembre.

 

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