Élections municipales 2025 : Drummondville souhaite participer au projet de vote par Internet

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Par Cynthia Martel
Élections municipales 2025 : Drummondville souhaite participer au projet de vote par Internet
L’introduction du vote par Internet s’inscrit dans la foulée des différentes mesures mises en place pour faciliter l’accès au vote. (Photo : Deposit)

ÉLECTIONS. À l’instar de plusieurs municipalités, la Ville de Drummondville a manifesté son intérêt à Élections Québec afin de prendre part au tout premier essai de vote par Internet, dans le cadre du prochain scrutin municipal de 2025.

Les élections municipales demeureront sous la responsabilité des présidents d’élection tandis qu’Élections Québec sera responsable du vote électronique, et ce, afin que l’expérience soit uniforme d’une ville à l’autre et qu’elle respecte les exigences rigoureuses de l’institution.

Lors de cette première expérience, Élections Québec souhaite utiliser une plateforme web de vote fiable, robuste et sécuritaire, conçue par une entreprise spécialisée.

Un meilleur accès au vote

L’introduction du vote par Internet s’inscrit dans la foulée des différentes mesures mises en place pour faciliter l’accès au vote. Néanmoins, notons que toutes les façons habituelles de voter seront maintenues. Ainsi, le vote par anticipation et le jour des élections, entre autres, se dérouleront comme à l’habitude.

Soulignons qu’une quinzaine de municipalités québécoises de plus de 20 000 habitants participeront à ce projet, lequel sera déployé uniquement dans un seul district, qui sera à identifier d’ici le scrutin.

Élections Québec privilégie ces villes pour deux raisons. D’une part, il y a moins d’élections sans opposition; les électeurs doivent donc voter plus fréquemment, une condition essentielle pour tester le vote par Internet.

D’autre part, ces villes sont toutes divisées en districts électoraux ou en arrondissements, contrairement aux municipalités moins populeuses. Leur carte électorale permet de cibler plus facilement les électeurs qui pourront voter par voie électronique.

Un conseiller municipal préoccupé

À l’occasion de la séance du conseil de ville lundi soir, le conseiller municipal du district 10, Mario Sévigny, a émis quelques réserves envers ce projet. Il s’inquiète notamment pour l’aspect sécurité et la protection des renseignements personnels.

«Dans le document du gouvernement qui nous a été remis et qu’on a analysé, on y fait mention de plusieurs villes, comme Toronto, qui se sont retirées du vote par Internet pour des raisons de sécurité, après l’avoir expérimenté. En Estonie, 760 000 citoyens ont été piratés dans leur ordinateur privé en allant voter électroniquement pour leurs élections municipales. C’est assez préoccupant! Page 69 du document : on rapporte que des étudiants de l’Université du Michigan ont démontré qu’ils étaient capables d’attaquer les systèmes pour pouvoir changer les résultats», énumère-t-il.

M. Sévigny soulève également l’enjeu de la fraude électorale.

«Ce projet est dans le but d’améliorer l’accès au vote, mais dans les faits, où ç’a été expérimenté, il n’y a pas eu d’augmentation d’électeurs alors que les risques de manipulation électorale ont augmenté, informe-t-il. Une autre problématique : la compagnie privée qui aura la responsabilité d’élaborer la plateforme. Qu’est-ce qui nous dit qu’elle ne déciderait pas de prendre complètement possession des résultats d’une ville? On a aucun contrôle de lui en empêcher ni de vérifier le tout. Bref, je ne suis pas contre l’idée, mais à mon avis, c’est trop rapide de se lancer dans ce projet compte tenu de tous les risques. Je souhaite qu’on ne soit pas une des villes prototypes, car je crois en la démocratie en direct.»

De son côté, le conseiller du district 8, Yves Grondin, a tenté de se montrer rassurant.

«Le document reçu traduit des bons coups, des inquiétudes et des espérances. Après l’avoir analysé, Élections Québec a décidé de faire un premier pas là-dedans pour être capable de valider tout ce qui en est. Les services de la Ville veulent aussi être au fait et à l’affût de ce qui se passe, c’est pour cette raison qu’on a accepté d’y participer, pour voir comment ça fonctionne et dans le but de s’assurer que nos préoccupations soient adressées. Ça va être bien fait», a-t-il précisé, soulignant que la Ville a le droit de se retirer du projet à n’importe quel moment.

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