Paiement par carte dans les autobus : un litige coupe les élans de la Ville… et des usagers

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Par Cynthia Martel
Paiement par carte dans les autobus : un litige coupe les élans de la Ville… et des usagers
Les usagers n’ont d’autre choix à l’heure actuelle que d’opter pour la vieille méthode. (Photo : Ghyslain Bergeron)

TRANSPORT EN COMMUN. Finalement, payer par carte dans les autobus de Drummondville coûtera cher aux citoyens.  

À l’automne 2020, la Ville a octroyé un contrat de gré à gré de 731 000 $ pour doter 13 autobus de lecteur numérique permettant de payer son droit de passage par carte à puce. En plus, la Ville a investi 65 248 $ pour l’ajout d’un système d’information aux passagers.

Se questionnant aujourd’hui sur la non-utilisation de cet équipement, des usagers s’interrogent sur cet investissement.

«C’est de l’argent public gaspillé», s’inquiète Pierre Leblanc, usager depuis 20 ans, qui partage cette préoccupation avec d’autres citoyens.

«Ça n’a jamais marché cette affaire-là. Dans mon cas, on l’a même enlevé pour remettre l’ancienne borne», a lancé un chauffeur sur le vif.

Le projet fait l’objet d’un litige juridique entre la Ville de Drummondville et le fournisseur Itsmax solutions.

En février 2023, la Ville a même dû faire appel à la firme de consultants GCM pour la production d’un rapport d’expertise. Un service au coût de 56 000 $.

Après vérification auprès du service des communications, la Ville a versé au fournisseur, à ce jour, 50 % du montant total, soit un peu plus de 440 000 $. S’ajoutent maintenant à cela les frais juridiques ainsi que le coût pour la production du rapport.

Cette borne a été installée en 2020 mais est non fonctionnelle. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Les sous ont été investis de bonne foi»

Du côté de la Ville, on comprend les inquiétudes que peut avoir la population, mais le projet tel que présenté ne s’est pas déroulé comme l’avait souhaité l’organisation municipale.

«Nous avons rencontré un certain nombre d’écueils. Nous avons donc préféré le mettre sur la glace afin de regarder toutes les avenues possibles, plutôt que de continuer à investir dans un projet qui ne va pas rondement. Les sous ont été investis de bonne foi, parce que comme le guide notre plan de mobilité durable, nous voulons améliorer tous les aspects du service de transport en commun, incluant le côté technologique», explique Dominic Villeneuve, directeur du service des communications et marketing à la Ville de Drummondville.

Celui-ci se veut rassurant en précisant que chaque dollar investi jusqu’à ce jour sera maximisé et non perdu.

Ainsi, les appareils étant hors d’usage, les usagers du service de transport en commun n’ont d’autre choix à l’heure actuelle que d’opter pour la vieille méthode, soit celle de payer en argent comptant ou se procurer des billets et des laissez-passer mensuels chez les dépositaires participants.

Notons que L’Express a fait une demande d’entrevue à Itsmax solutions, mais au moment d’écrire ces lignes, celle-ci demeurait sans réponse.

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