Bernard Nault a l’école des 2 Rivières tatoué sur le coeur

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Par Cynthia Martel
Bernard Nault a l’école des 2 Rivières tatoué sur le coeur
Bernard Nault (Photo : Ghyslain Bergeron)

TÉMOIGNAGE. Les émotions de Bernard Nault étaient à leur comble, mardi, lors de l’inauguration officielle de l’école des 2 Rivières. À la tête du comité de survie de l’établissement scolaire de l’époque, l’événement a brassé des souvenirs tout en lui procurant un sentiment de fierté.

1992. La menace de fermeture plane sur l’école primaire de Saint-Lucien. Le nombre insuffisant d’élèves est la raison évoquée. Devant la situation, des parents décident de se lever pour protester contre, jugeant que leurs enfants sont en droit d’avoir une école près de chez eux. Bernard Nault et son épouse Micheline, parents de quatre enfants, font partie de ce groupe.

«On s’est sentis interpellés. Vous savez, si dans une municipalité tu perds ton école, tu perds tout, l’église, le bureau de poste, etc. L’année qu’elle a été fermée, il n’y avait plus de vie. Mon épouse m’a donc demandé d’aller à une rencontre où j’ai été élu président du comité de survie de l’école, à ma grande surprise», se rappelle M. Nault, alors cultivateur.

Les parents avaient très vite décelé son leadership.

Malgré cette forte opposition, la commission scolaire des Chênes a procédé à la fermeture de l’école. Mais les parents, eux, n’ont pas baissé les bras.

«Nous avons fait des pieds et des mains pour la rouvrir. J’ai eu l’aide d’un certain Jean-Claude Ratté. Il avait travaillé pendant longtemps pour le gouvernement. Il m’a donné un coup de main pour remplir de nombreux formulaires et des trucs pour négocier avec les élus. Nous avons multiplié les rencontres avec les ministres et les entrevues dans les médias. Pendant trois ans, on consacrait tout notre temps, je dirais presque 24 heures sur 24, à ce dossier, jusqu’au jour où le ministre [Jean] Garon accepte de rouvrir l’école. Mais à une seule condition, que ce soit moi qui coordonne tout», raconte les yeux imbibés d’eau M. Nault.

C’est ainsi que l’école des 2 Rivières est née, tout en étant ce qu’on appelait à l’époque une «école du ministre». Mais le travail était loin d’être terminé pour les parents et la Municipalité : il fallait recommencer à zéro, de l’ameublement à la recherche d’enseignants.

«On partait de zéro avec aucune connaissance et des moyens financiers très limités. La commission scolaire avait tout vidé l’école; il a fallu tout racheter. Ce n’est pas tout. Il a fallu trouver un directeur et embaucher des professeurs. Pour quatre professeurs recherchés, on avait quand même reçu 100 CV. On a également trouvé des autobus et des chauffeurs», explique l’homme, soulignant la grande mobilisation et solidarité des citoyens.

Leurs efforts remarquables ont été payants puisqu’on connaît la suite de l’histoire. M. Nault a sans contredit joué un rôle clé dans cette aventure pleine de rebondissements.

Mardi, il était heureux de voir cette belle grande école pleine de vie, gage d’une municipalité florissante.

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