Harcèlement : la réintégration d’un contremaître à la Ville fait réagir

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Par Cynthia Martel
Harcèlement : la réintégration d’un contremaître à la Ville fait réagir
Selon le syndicat, les comportements sont généralisés et perdurent depuis une quinzaine d'années. (Photo : d'archives Ghyslain Bergeron)

DRUMMONDVILLE. Le syndicat des cols bleus de la Ville de Drummondville a appris avec consternation la réintégration d’un contremaître aux travaux publics malgré le fait qu’il a été mis en cause pour harcèlement, incivilité et discrimination au printemps dernier.

En octobre 2022, plus de 25 employés cols bleus se sont plaints d’avoir subi à maintes reprises les comportements inacceptables de l’individu en question. Ce dernier avait été mis en congé avec solde de mars à juillet 2023, le temps que l’employeur mène deux enquêtes distinctes sur l’ensemble des faits. Puis, il a été suspendu sans solde pour 20 jours ouvrables le 10 juillet dernier.

Malgré plusieurs suivis faits auprès du directeur des ressources humaines, ce n’est que le 23 août, lors d’une rencontre de relations de travail, que le syndicat a appris que cette personne pourra rependre ses fonctions d’autorité auprès des cols bleus le 2 octobre prochain.

«Chaque fois que je relançais le directeur des ressources humaines, il me disait que l’enquête suivait son cours. Voilà qu’on apprend le retour du gestionnaire alors que nous n’avons jamais eu accès au rapport», communique avec insatisfaction Alain Savignac, conseiller syndical au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP).

«Nous avions pourtant été très clairs avec l’employeur comme quoi le retour de cette personne dans un rôle d’autorité auprès des cols bleus serait absolument inacceptable. Dans certains dossiers, on peut donner une dernière chance à quelqu’un, mais dans celui-ci, on parle de comportements généralisés qui ont eu lieu de façon continue depuis une quinzaine d’années», dénonce-t-il.

Le représentant demeure dans l’incompréhension.

«Vu la lourdeur du dossier, il n’est donc pas normal ni acceptable que cet individu soit réintégré. Nous ne comprenons pas pourquoi la Ville a commis cette erreur. Elle doit maintenant s’en expliquer et la corriger. Après tout, elle a une politique contre la discrimination, le harcèlement et l’incivilité : il faut bien que ça veuille dire quelque chose», soutient M. Savignac.

Celui-ci réclame que la Ville applique sa politique, comme elle le fait pour d’autres employés.

«Durant l’année, différents cas sont survenus entre des travailleurs et chaque fois, la politique a été appliquée. Les employés concernés ont été pénalisés selon leurs actes. Ce qui est bon pour pitou est bon pour minou! Ça fait quand même 15 ans que ça perdure. Avant, ça passait dans le tordeur, car il n’y avait rien qui encadrait ça, mais maintenant, en 2023, ça n’a plus sa raison d’être», insiste le représentant syndical.

De son côté, la Ville de Drummondville s’est limitée à dire ceci tout en affirmant être à la disposition du syndicat : «La Ville de Drummondville traite avec sérieux toute plainte déposée en vertu de sa politique visant à prévenir la violence, le harcèlement et l’incivilité au travail, et ce, pour que les droits de tous les employés, quels qu’ils soient, soient respectés. Des démarches rigoureuses et objectives sont toujours entreprises. Par respect pour les parties impliquées, nous ne formulons pas de commentaires sur des dossiers précis.»

Pour M. Savignac, cette affaire est loin d’être close.

«J’attends un retour du directeur des ressources humaines pour une rencontre. Je souhaite m’entretenir aussi avec le directeur général et la mairesse. S’il le faut, dans l’éventualité où je n’aurais pas de réponse, nous nous présenterons à une séance du conseil municipal», laisse-t-il entendre, sur un ton décidé.

La section locale 5223 du SCFP représente plus de 190 employés cols bleus de la Ville de Drummondville.

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