Des compagnons poilus sèment la joie

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Par Claude-Hélène Desrosiers
Des compagnons poilus sèment la joie
De la belle visite. (Photo : Ghyslain Bergeron)

ZOOTHÉRAPIE. Quand Francine Raymond arrive avec son chat au Centre d’hébergement Frederick-George-Heriot, employés et résidents sont attirés comme des aimants. Les bénévoles de la Société de zoothérapie de Drummondville créent des moments de pure joie chez les personnes âgées.

À la fin des années 1980, une dame qui travaillait à l’entretien du CHSLD est venue un midi avec son petit chien dans son panier de vélo. Une résidente, Louise Paré (aujourd’hui décédée) lui demande si elle peut le prendre et aller le montrer aux autres à l’intérieur. C’est grâce à elle que l’organisme, à ce moment-là appelé Les amis fidèles, voit le jour. La présidente de la Société de zoothérapie de Drummondville, Francine Raymond venait alors de temps en temps faire des visites bénévoles.

Francine Raymond et Sophie Sylvain, en compagnie de Anna le chat. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Tandis qu’elle raconte son histoire, une employée vient flatter Anna, le chat sphinx de Mme Raymond. «C’est important ce qu’ils font. Ils apportent beaucoup de support aux résidents, ça les rend heureux. Même nous, le personnel, on a le sourire quand on les voit arriver avec les animaux. Francine s’investit tellement! Elle y met tout son cœur», souligne Sophie Sylvain, qui travaille à la réception. La dynamique présidente s’arrête à chaque fois à la réception. «Quand on a un nouvel animal, on leur présente, ça nous donne une idée de la sociabilité», s’exclame Francine Raymond.

Avec la pandémie, tout s’est arrêté. Mme Raymond était employée aux loisirs dans les CHSLD comme éducatrice spécialisée. Elle s’est fait apostropher par la doyenne des bénévoles, Pauline, 83 ans, qui fait encore ses visites toutes les semaines. Bouleversée, elle lui dit que le centre veut fermer la zoothérapie. «Vu qu’il n’y avait plus de visites pendant la pandémie, on avait perdu des volontaires… Il fallait repartir ça de presque rien», raconte-t-elle. Les dames se sont retroussé les manches et sont reparties de zéro, en mettant sur pied un conseil d’administration, et en revoyant complètement l’identité visuelle de l’organisme.

Quand les visites ont pu reprendre, l’aquarium a été remplacé dans le salon. L’Animalerie Aquarium Drummond, partenaire depuis les débuts, leur a fourni un très gros aquarium où nagent paisiblement des poissons aux couleurs vives.

Il y en a ainsi pour tous les goûts. Outre ces derniers, des chiens et des chats de races variées les visitent, de même qu’un furet, un cochon d’Inde, un lapin et un hérisson. «Nos gens dans les résidences sont curieux, ils aiment la nouveauté», indique Mme Raymond.

Arrivé sur un étage, le chemin est bloqué : un résident est agité. Francine Raymond s’avance avec assurance avec Anna dans les bras. Au contact du chat, il se calme. Voilà, la crise est passée.

Un peu plus loin, des dames âgées sont assises, l’air perdu. Mme A. semble confuse. Quand elle flatte Anna, elle se met à sourire. «Il y a des résidents qui ont déjà eu des animaux avant, souvent, ils vont dire «oh, c’est comme le mien» et ils le prennent dans leur bras comme si c’était le leur», explique Virginie Duranleau, qui travaille à cet étage.

Francine Raymond, présidente. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Francine Raymond prend les devants avec la voisine de Mme A. «Regardez, un beau chat! Elle s’appelle Anna. Voulez-vous y toucher?». Elle quitte l’unité en disant aux employés : «Plus on va avoir de bénévoles, plus vous allez avoir de visites, alors parlez de nous!».

En chemin vers le local de la Société de zoothérapie de Drummondville, situé au sous-sol du CHSLD de la rue Saint-Georges, une autre employée approche Mme Raymond et Anna. «Tu vois les sourires des gens qui prennent le petit animal. C’est attirant et ça donne de la joie aux résidents. C’est un être vivant, ce n’est pas une poupée», explique Pascale Daignault.

À part les CHSLD, l’OBNL se déplace dans plusieurs types de milieux : résidences privées et organismes divers. Le tout est rendu possible par une quarantaine de bénévoles. Leurs visites visent l’aspect socioaffectif : briser l’isolement, favoriser les liens sociaux, stimuler les sens et rappeler des souvenirs heureux.

Il y a aussi un programme de prévention des morsures qui sera déployé auprès des petits, soit en garderie ou au 1er cycle du primaire.

Besoin de bénévoles

La demande est grande pour les services de la Société de zoothérapie de Drummondville. Ce sont des bénévoles qui sont recherchés. «Les liens humains, les sourires reçus, le sentiment d’être utile; c’est que du bonheur. Tu ressors avec plus d’énergie que quand tu es arrivé. Il y a aussi de beaux moments de silence, où la personne est tellement dans un moment magique qu’on n’ose pas le briser».

Francine Raymond se remémore particulièrement deux visites. La première concerne une femme grabataire. «J’ai pris la main de la dame avec ma main, et je lui ai fait flatter le chat. Après j’ai retiré ma main et elle a continué à le flatter. Je pouvais percevoir une petite réaction dans son visage». Une autre dame, avec le félin sur ses genoux, posait des questions sur l’animal. Une préposée a assisté à la scène, incrédule : elle ne parlait pas habituellement. «L’animal vient vraiment réveiller des choses qu’on ne soupçonne pas», conclut Mme Raymond.

 

Pour obtenir plus d’informations sur la Société, on peut écrire à l’adresse suivante : info@zootherapie.com ou composer le 819-477-0527 #66285.

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