Projet de loi 23 : «Tout le monde se plaint» -Martin Damphousse, président de l’UMQ

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Par Louis-Philippe Samson
Projet de loi 23 : «Tout le monde se plaint» -Martin Damphousse, président de l’UMQ
L’UMQ a fait parvenir une liste de revendications au gouvernement concernant le projet de loi 23. (Photo : archives, Ghyslain Bergeron)

MUNICIPALITÉS. De passage à Drummondville, le 7 juin, le président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Martin Damphousse, persiste et signe: le projet de loi 23 doit corriger la pression insoutenable qui pèse actuellement sur les Municipalités de la province.

D’abord, il faut savoir qu’il incombe actuellement aux municipalités de trouver et fournir les terrains répondant aux critères pour la construction d’une école primaire ou secondaire au ministère de l’Éducation. Le tout aux frais des administrations locales; sans compter les constructions d’infrastructures.

«En 2020, le gouvernement a ajouté, en pleine nuit, sous bâillon et surtout sans consulter le milieu municipal, une nouvelle disposition dans la loi qui permet d’imposer aux Municipalités le terrain qu’il veut pour la construction d’une nouvelle école. Le tout entièrement aux frais des Villes; ce qui est insensé», a élaboré M. Damphousse, rappelant au passage que l’éducation n’est pas une responsabilité municipale.

Martin Damphousse affirme que plusieurs maires ont transmis à l’UMQ leurs doléances quant à la situation actuelle. «Avec le projet de loi 23, on souhaite gagner notre point et que l’on revienne en arrière. En ce moment, tout le monde se plaint», a-t-il poursuivi.

L’UMQ a d’ailleurs envoyé une liste de revendications dans le cadre de la commission parlementaire, qui s’est terminée le 7 juin. Celle-ci est demeurée sans réponse. Dans ces circonstances, les membres de l’UMQ ne se sentent pas du tout écoutés.

«Nous avons fait des revendications en espérant être entendus et nous n’avons même pas reçu un simple accusé de réception. On en déduit que nous ne sommes pas encore entendus. C’est une situation que nous dénonçons. C’est inacceptable. L’une des conditions sine qua non, avant la négociation du prochain pacte fiscal, est que l’on veut que le gouvernement paie son dû pour les écoles primaires et secondaires», a indiqué le président de l’UMQ tout en reconnaissant que la situation a été réglée pour les cégeps et les universités.

Appréhensions

À Drummondville, la mairesse Stéphanie Lacoste soutient que la Ville et le Centre de services scolaire des Chênes (CSSDC) ont une belle entente. Historiquement, des échanges de terrains ont été faits entre les deux entités pour différents projets.

Stéphanie Lacoste, mairesse de Drummondville, et Martin Damphousse, président de l’UMQ et maire de Varennes. (Photo : Louis-Philippe Samson)

«Nous travaillons bien ensemble. Pour la prochaine école, que le CSSDC veut construire, nous n’avons plus de terrains à leur offrir dans le secteur ciblé. Il faudra exproprier certains immeubles et ce sont des coûts que la Ville devra assumer pour pouvoir y installer l’établissement», a annoncé Mme Lacoste.

À l’heure actuelle, la mairesse dit ne pas avoir de raison de se plaindre de la situation. Cependant, elle dit appréhender le moment où le CSSDC demandera à construire une école dans un secteur où il n’y aura aucune possibilité.

«Nous avons quatre nouvelles écoles en chantier, en plus de l’école secondaire, et ça se poursuit. Le CSSDC continue de déposer des projets et nous aurons encore de nouvelles écoles. À l’avenir, ça deviendra plus compliqué», a commenté la première citoyenne.

Par ailleurs, elle ajoute que l’emplacement d’une école est prévu lorsque la Ville planifie le développement de nouveaux quartiers résidentiels.

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