Feux de forêt : un Drummondvillois quitte son confort pour prêter main-forte

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Par Cynthia Martel
Feux de forêt : un Drummondvillois quitte son confort pour prêter main-forte
Dave Déragon en sera à son premier déploiement. (Photo : Ghyslain Bergeron)

FEU. Dave Déragon célébrera son 40e anniversaire de naissance d’une façon bien particulière et différente de ce qu’il avait prévu. Le réserviste s’envolera lundi vers Sept-Îles pour aider à combattre les feux de forêt qui sévissent depuis le 31 mai.

Membre du 12e Régiment blindé du Canada de Trois-Rivières depuis deux ans, Dave Déragon en sera à son tout premier déploiement et il y plonge tête première sans trop savoir à quoi s’attendre. Il faut dire qu’il n’a pas levé la main lorsqu’il a reçu l’appel au volontariat.

«Le nombre minimum de jours d’engagement demandé est de 14 jours consécutifs. Avec la belle saison qui s’amorce, j’avais plusieurs balades à moto de planifiées, un spectacle lundi et mes 40 ans le 1er juillet avec des amis. Bref, j’étais très occupé, en plus du travail, et veut veut pas, je suis bien dans mon petit confort. Malgré tout, ça me trottait dans la tête. J’ai mûri tout ça durant le dernier week-end et mardi, j’ai décidé de faire des compromis et de me lancer! J’ai vraiment senti l’appel d’aider», raconte le Drummondvillois.

Tant qu’à partir, Dave Déragon a décidé d’aller aider pour un mois, peut-être plus. «Je peux rester jusqu’à 45 jours si je décide de prolonger», fait-il savoir, tout en exprimant sa reconnaissance envers son employeur, la Ville de Drummondville, pour son ouverture.

Avec d’autres collègues militaires, il prêtera main-forte sur la deuxième ligne de combat.

«On a très peu de détails pour le moment sur comment ça va se traduire sur le terrain, mais j’ai l’impression qu’on sera là pour assurer une certaine surveillance, faire du nettoyage et des tranchées. Par contre, autant nos tâches que notre endroit d’affectation peuvent changer à tout moment, selon l’évolution des différents feux», indique l’opérateur de machinerie aux travaux publics.

Dès demain jusqu’à son départ, le jeune militaire recevra une formation accélérée de la Société de protection des forêts contre le feu (SOPFEU).

S’il est motivé à participer à cet effort collectif et que physiquement, il se sent prêt, M. Déragon avoue ressentir un certain stress devant tout cet inconnu.

«Nous avons des entraînements réguliers tout au long de l’année et nous recevons des formations, donc de ce côté, je me sens prêt. Nous nous sommes même déjà entraînés avec des masques à gaz, mais les conditions extrêmes vécues ces derniers jours, on ne les avait pas. Je ne sais pas quel sera mon niveau de tolérance et comment je vais réagir, mais j’ai hâte d’y être», affirme-t-il avec fébrilité.

L’homme de 39 ans voit ce déploiement comme un dépassement personnel.

«C’est là que je vais savoir si être sur le terrain, c’est fait pour moi. C’est sûr qu’en décidant d’y aller, je fais des compromis, comme j’ai dit, mais je vais gagner autre chose sur le plan personnel et ce n’est rien à côté de tous ces gens qui subissent les conséquences de ces feux. Quand on rentre dans les Forces armées, c’est un peu pour ça : servir le peuple, pas juste pour les sessions de combat. C’est ma motivation pour les jours à venir», termine-t-il.

Pas moins de 146 incendies de forêt sont actuellement actifs au Québec, d’après la SOPFEU.

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