À peine inaugurée, Entosystem se place parmi les leaders mondiaux

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Par Louis-Philippe Samson
À peine inaugurée, Entosystem se place parmi les leaders mondiaux
Entosystem produira 400 millions d’insectes chaque jour dans son usine de Drummondville.(Photo : Ghyslain Bergeron)

USINE. L’entreprise spécialisée dans la production d’insectes Entosystem a inauguré sa nouvelle usine mardi. Grâce à cette infrastructure, celle-ci se place désormais auprès des grands joueurs de la planète.

Bien qu’il s’agisse de l’aboutissement d’un grand projet pour Entosystem, le président Cédric Prévost signale qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir. L’entreprise cherche à effectuer un changement de paradigme en repensant le secteur agroalimentaire afin de mettre l’économie circulaire au centre du système.

Cédric Provost, président et co-fondateur d’Entosystem. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«Cette inauguration est l’aboutissement de six ans de travail. Je crois que nous prenons un rôle de leadership mondial avec cette usine qui est parmi les trois plus grande au monde. Notre objectif est aussi de créer une filière en appuyant tous les éleveurs d’insectes qui souhaitent commencer. Nous aurons besoin de plusieurs partenaires pour bâtir celle-ci», a exposé M. Provost.

Cette filière passera également par l’implantation de nouvelles usines au Québec, mais aussi en Ontario et aux États-Unis. «Drummondville est une belle vitrine pour nous afin d’apprendre et continuer d’innover. Ensuite, nous voudrons répliquer le modèle de cette usine un peu partout», a indiqué le président et co-fondateur.

Entreprises innovantes

La ministre fédérale de l’Agriculture et de l’Agroalimentaire, Marie-Claude Bibeau, se réjouissait de l’inauguration. Pour son ministère et elle, la nouvelle usine d’Entosystem permettra de lutter contre le gaspillage alimentaire tout contribuant au progrès des protéines alternatives, des engrais naturels, de l’économie circulaire et de l’agriculture durable.

«Nous savons à quel point les entreprises doivent être innovantes afin de faire face à la crise climatique. Lorsque nous visitons des entreprises comme Entosystem, nous avons beaucoup plus espoir que nous atteindrons nos objectifs. Il nous faut beaucoup d’entreprises innovantes pour que nous réussissions notre transition vers une économie plus verte et une agriculture plus durable», a indiqué Mme Bibeau.

Les ministres de l’Agriculture Marie-Claude Bibeau du Canada et du André Lamontagne du Québec. (Photo : Ghyslain Bergeron)

Le député de Johnson et ministre de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec, André Lamontagne, était lui aussi présent à l’inauguration 14 mois après avoir participé à l’annonce de la construction. Il s’est dit encouragé par le génie humain et la vision qu’a déployée l’équipe d’Entosystem à travers ses projets.

«Je crois que nous assistons aujourd’hui au début de quelque chose qui deviendra très grand. Nous voyons ici une vision et des moyens technologiques pour attaquer toute la question des résidus organiques alimentaires. Une jeune entreprise qui montre autant de vision me donne confiance que des choses extraordinaires peuvent être faites pour résoudre des problèmes et des défis qui peuvent sembler insolubles», a élaboré le ministre Lamontagne.

Quant à elle, la mairesse de Drummondville, Stéphanie Lacoste, s’est dite fière de voir se concrétiser un tel projet dans sa ville, qui est d’une envergure rarement vue. Mme Lacoste espère qu’il en attirera beaucoup d’autres. «Entosystem incarne concrètement la différence qui peut être faite face à une problématique de plus en plus pressante. Tout en diversifiant notre économie régionale, elle joue un rôle important sur le plan environnemental et dans le développement de l’économie circulaire», a-t-elle souligné.

En bref

L’installation de 100 000 pieds carrés, sur la rue Marie-Curie, produira plus de 400 millions d’insectes chaque jour. Ceux-ci se nourriront de matières organiques, 100 % végétales, issues du gaspillage alimentaire. Chaque jour, ce sont 250 tonnes de matières qui seront consommées par les insectes, ce qui représente le poids de 60 éléphants. Les larves seront ensuite transformées en engrais pour l’agriculture ou en farine protéinée et en huile pour la consommation animale.

La construction de l’usine a nécessité un investissement de près de 66 millions de dollars. De ce montant, Agriculture et Agroalimentaire Canada a prêté 6 M$ à l’aide du programme Agri-innover, puis une subvention additionnelle de 2 M$ a été octroyée à l’aide du programme des technologies propres en agriculture. Investissements Québec a injecté 7,3 M$ grâce au programme Essor et un montant de 7,3 M$ additionnel des fonds propres. Quelques travaux restent à réaliser avant que l’installation ne soit entièrement opérationnelle.

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