Rien ne se perd, rien ne se crée : le cycle d’apprentissage du GARAF

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Par Claude-Hélène Desrosiers
Rien ne se perd, rien ne se crée : le cycle d’apprentissage du GARAF
Sarah Prévost (de dos), gestionnaire de projet chez GARAF, rejoint un groupe d’élèves qui est en compagnie d’un expert en biologie. (Photo: Claude-Hélène Desrosiers)

ÉDUCATION. C’est la signature du GARAF : réaliser des projets tout en éduquant les élèves. Le cycle se poursuit ensuite, car les jeunes développent un savoir-faire qui peut par la suite être transféré ailleurs, pour d’autres étudiants, citoyens ou entités.

Le GARAF a transformé un problème en occasion d’apprentissage. En effet, des travaux d’aménagement extérieurs sont en attente à cause de la présence d’un milieu humide. Le boisé jouxtant la maison GARAF, située sur le boulevard Saint-Joseph dans le secteur Saint-Nicéphore, fait ainsi l’objet d’une caractérisation d’habitat, afin de délimiter les zones du lieu à protéger. La deuxième phase de développement pourra ensuite être déployée : la réalisation d’un réseau de sentiers dans lequel on trouvera des stations d’apprentissage, de même que des plateformes pour installer des yourtes pour faire de la formation de nuit. Tout ceci permettra en retour d’accueillir plus de jeunes et offrira la possibilité de faire plus d’ateliers avec des élèves du primaire et du secondaire.

Sarah Prévost, gestionnaire de projet chez GARAF et Adèle Lamarche, du Groupe Conseil UDA. (Photo: Claude-Hélène Desrosiers)

La maison du Groupe d’aide pour la recherche et l’aménagement de la faune (GARAF) est un lieu privilégié pour expérimenter. «Ça fait une vingtaine d’années qu’on s’active pour avoir des retombées positives sur la qualité des écosystèmes. Nous avons un beau site à nous maintenant, et il faut effectuer des travaux à l’endroit où il y a un milieu humide», explique Pablo Desfossés, coordonnateur du projet. Une firme-conseil en environnement, le Groupe Conseil UDA, a été mandatée pour faire l’évaluation écologique. «Ce problème est en train de devenir quelque chose de fantastique, parce que les élèves, à l’aide des spécialistes du groupe-conseil, vont faire la cueillette de données. On sera ensuite en mesure d’obtenir des autorisations légales du ministère de l’Environnement pour faire les aménagements prévus».

Jeudi 18 mai, ce sont 28 étudiants de secondaire 5 qui ont accompagné les experts de IDA dans deux tâches : déterminer la morphologie du sol et identifier certaines plantes. Sarah Prévost, gestionnaire de projet et technicienne en bioécologie pour le GARAF, explique le travail qui a été fait avant d’aller sur le terrain. «On s’est intéressé aux différents types de milieux humides et on a examiné certaines espèces de végétaux en effectuant des herbiers. C’est notre force : on réalise des projets en éduquant nos jeunes», dit-elle.

Adèle Lamarche, du Groupe Conseil UDA, se montrait ravie de cette occasion de transférer des connaissances à la relève de demain. «On est là pour faire une caractérisation écologique, mais également pour faire une activité pédagogique avec les élèves. Par la suite, on va leur remettre les données et ils pourront continuer à travailler là-dessus», explique-t-elle avec enthousiasme. Une partie de leur mandat sera d’ailleurs réalisée sous forme de don : «Pour nous, c’est important de redonner à la communauté», indique Mme Lamarche.

Laurence Émond-Morin, élève de secondaire 5 au GARAF. (Photo: Claude-Hélène Desrosiers)

Les jeunes rencontrés sur le terrain faisaient preuve de beaucoup d’intérêt. Laurence Émond-Morin, élève de secondaire 5 du programme GARAF était du lot. «On est en train de faire une caractérisation d’habitat, pour définir si c’est un milieu humide ou non. Jusqu’à présent, nos recherches sont assez concluantes. On a creusé à environ 30 cm de profondeur et une nappe d’eau s’est déjà formée. À présent, on finalise la catégorie des herbacés. On fait un inventaire de tout ce qu’on peut trouver. Aujourd’hui, j’ai appris plusieurs choses, comme la différence entre les bouleaux gris et les peupliers faux-trembles. Le pétiole- la tige- de ces derniers, est plat. C’est pour cela qu’avec très peu de vent, les feuilles “tremblent”», expose-t-elle. L’élève affirme aimer le travail de terrain, être dehors, chercher et identifier les espèces.

«On veut que nos étudiants touchent à plein de choses. Dans notre mission, il y a aussi l’éducation et la diffusion. Les jeunes doivent sensibiliser d’autres personnes», ajoute Pablo Desfossés, coordonnateur du programme.

Dans cette optique, soulignons entre autres la collaboration des adolescents avec le CPE Les petits lutins de Drummondville. L’automne dernier, le CPE a demandé au GARAF de l’accompagner dans un projet de verdissement de sa cour extérieure. Un plan d’aménagement a été créé, et le groupe l’a conseillé sur le choix de végétaux durables et les a plantés.

«Le partage de connaissances entre les étudiants et nos tout-petits est une grande richesse. L’éducation par la nature est implantée au sein de notre milieu depuis plusieurs années. Une des orientations et inspirations de cette approche est la collaboration étroite avec la communauté en plaçant l’enfant au cœur d’un projet collectif», conclut Jo-Anne Charest, directrice générale du CPE Les petits lutins de Drummondville.

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