Les jeunes doivent privilégier l’école, selon le Carrefour jeunesse emploi

FÉLIX GALLANT
Les jeunes doivent privilégier l’école, selon le Carrefour jeunesse emploi
Isabelle Meilleur et Vicky Lauzier travaillent au CJED depuis quelques années. (Photo : Félix Gallant)

DOSSIER. Le Carrefour Jeunesse Emploi Drummond (CJED) applaudit la décision du gouvernement de mettre en place le projet de loi 19. Pour la directrice générale, Isabelle Meilleur, c’est l’école avant tout pour les jeunes âgés de 12 à 14 ans.

«Un projet de société». C’est ce que Mme Meilleur a martelé à maintes reprises, plaidant qu’il faut garder les enfants sur les bancs d’école. Pour clarifier ses propos, elle demande l’aide de la population. Que ce soit la famille ou bien le gouvernement, tout le monde est invité à faire de la sensibilisation pour éviter le décrochage scolaire et le manque de motivation chez les jeunes.

«Je pense que tous ensemble, il faut faire en sorte que ces jeunes-là restent sur les bancs d’école. C’est ce qui va faire de bons citoyens plus tard», lance-t-elle.

Sa collègue, qui est conseillère ressource parents-élèves pour le CJED, Vicky Lauzier, raconte que les enfants de 12 et 13 ans qui se retrouvent sur le marché du travail affichent un enjeu de persévérance scolaire.

«Les jeunes habitent chez leurs parents pour encore longtemps. Donc, ils font de l’argent et c’est beaucoup pour eux, car ils n’ont rien à payer. Cependant, ils n’ont pas d’éducation financière au niveau de leur gestion. C’est facile pour eux de se dire qu’ils font de l’argent et qu’ils vivent bien», croit la dame.

Parlant de société, la présidente du comité de parents du Centre de services scolaire Des Chênes, Marie Pier Bessette, est d’avis que les attentes de la population devront être revues à la baisse envers le milieu de la restauration.

«On est peut-être allé trop loin avec les Tim Hortons qui devaient être ouverts 24h sur 24 et le McDonald’s qui devait donner ta commande en moins de deux minutes. Donc, on est sûrement allé trop loin dans cette expérience-là et je pense qu’en tant que société, on a besoin de revoir nos normes», est d’avis la mère de six enfants.

Questionnée sur le fait d’envoyer un jeune ou non sur le marché du travail, Mme Bessette juge que le gouvernement fait bien de mettre son pied à terre.

«C’est important qu’il y ait des normes et le gouvernement fait bien. C’est le même principe avec les limites de vitesse. Ça prend une limite quelque part. La majorité des gens respectent les lois, mais pour ceux qui ne le font pas, ça prend un filet de protection de sécurité.»

Les avantages du travail

Malgré le fait que le comité de parents et elle-même soient en accord avec le projet de loi 19, celle-ci reste tout de même consciente qu’il y a des avantages pour un jeune d’être sur le marché du travail.

«Aller passer ta première entrevue au McDonald’s fait que tu brises la glace et la journée que tu vas débarquer de l’université parce que tu veux être professeur et que tu vas aller passer une vraie entrevue dans un centre de services scolaire, alors tu vas en avoir déjà fait des entrevues dans ta vie», donne en exemple, Mme Bessette.

Malgré qu’elle soit consciente que le travail peut amener quelques expériences de vie, Isabelle Meilleur croit plutôt qu’il y a des alternatives à exploiter pour les enfants.

«Il y a d’autres choses qui sont en place dans le réseau communautaire ou qui sont mises autour du jeune pour lui permettre de vivre des expériences et de se découvrir comme individu», termine-t-elle.

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