«Je vais me souvenir de ce voyage toute ma vie»

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Par Emmanuelle LeBlond
«Je vais me souvenir de ce voyage toute ma vie»
Un groupe composé d’étudiants en soins préhospitaliers d’urgence du Collège Ellis et de paramédicaux de Dessercom ont réalisé une mission humanitaire au Bénin dans la ville de Cotonou. (Photo : gracieuseté)

COMMUNAUTÉ.  Douze étudiants en soins préhospitaliers d’urgence du Collège Ellis de Drummondville ont vécu une aventure hors du commun, alors qu’ils se sont envolés en direction du Bénin pour réaliser une mission humanitaire.

Une dizaine d’ambulanciers paramédicaux employés de l’entreprise Dessercom ont également fait partie du voyage. Les deux organisations avaient le désir d’aider la communauté internationale et d’offrir des possibilités d’apprentissage aux professionnels et élèves. La mission humanitaire, parrainée par l’organisme Feed Needs Bénin, s’est déroulée du 14 au 30 janvier.

La délégation a visité les installations béninoises. (Photo: gracieuseté)

Durant le séjour, les membres du groupe ont partagé leurs connaissances avec les équipes médicales béninoises. Plusieurs sujets ont été abordés comme la manipulation d’une civière, la conduite de l’ambulance, l’utilisation d’un moniteur cardiaque et les notions de premiers soins. Ils ont aussi donné une formation sur les manœuvres de dégagement des voies respiratoires en cas d’étouffement pour les bébés, les enfants et les adultes. Ces derniers se sont adressés à des mères qui attendaient la vaccination de leur enfant.

Grâce à cette expérience, ils ont pu en apprendre davantage sur les mœurs et coutumes de la communauté. «Il y a des sage-femmes qui nous ont expliqué comment réaliser un accouchement naturel au Bénin. Pendant les fins de semaine, on faisait des activités pour découvrir la culture, au-delà du système de santé. C’est un bagage de connaissances qui est pertinent pour les paramédics, étant donné qu’on est dans un travail de relations humaines. Ça nous a permis de nous ouvrir sur le monde», soutient Francis Brisebois, paramédic de la mission et coordonnateur du service des communications et des relations gouvernementales chez Dessercom.

De plus, l’équipe a suivi des stages d’observation dans des hôpitaux et auprès des sapeurs-pompiers affectés aux transports ambulanciers. Les étudiants ont assisté à cinq accouchements. Ils ont vécu des expériences cliniques uniques.

Une ambulance a été expédiée pour améliorer les soins de santé de la communauté. (Photo: gracieuseté)

Par exemple, la future ambulancière Julie Andrade Garcia a fait face à son premier cas traumatique. «On a été appelé sur un accident impliquant une moto et un camion. Notre patient était le conducteur de la moto. Il s’était fait happer. À notre arrivée, l’homme était sur le sol, inconscient. Il avait une lacération au niveau de la tête. Les sapeurs-pompiers nous ont demandé de les aider, raconte celle qui est âgée de 26 ans. J’ai fait un bandage au niveau de la tête. Les soins ne se sont pas faits sur place parce que la rue n’était pas sécurisée. On a mis le patient sur une planche et on l’a embarqué dans l’ambulance.»

Les accidents de la route sont fréquents au Bénin, précise Francis Brisebois. Leur code de sécurité routière n’est pas comme celui du Québec. «Le port du casque est plus ou moins respecté, tout comme la signalisation.»

Une livraison attendue

Quelques jours après leur arrivée, les membres de la délégation ont participé au déchargement des conteneurs, alors qu’ils ont été livrés tôt le matin. «Les deux conteneurs ont été expédiés au courant du mois d’octobre. On a fait les préparatifs à Drummondville. On est parvenu à expédier une ambulance et des équipements médicaux. Il y avait pas moins de 600 boîtes», mentionne Francis Brisebois, en ajoutant que l’aboutissement du projet a demandé plusieurs mois de préparation.

Des lits d’hôpitaux, des civières, des moniteurs cardiaques, des jouets, des livres et des vêtements : tous ces items répondaient aux besoins des Béninois.

Pas moins de 600 boîtes ont acheminées. (Photo: gracieuseté)

Notons qu’une première mission humanitaire a été réalisée en 2020. Une ambulance avait été remise à la communauté. Ce don a été d’une grande utilité. Encore aujourd’hui, le véhicule est utilisé quotidiennement. «La deuxième ambulance va permettre de faire les transferts interhospitaliers. Elle va aussi aider le groupe de sapeur-pompier qui manque de véhicule et de ressources matérielles», commente-t-il.

Une expérience enrichissante

D’après Julie Andrade Garcia, l’expérience s’est révélée enrichissante sur le plan humain. «Je vais me souvenir de ce voyage toute ma vie. La résilience des Béninois m’a marqué. Ils sont débrouillards. Les gens sont gentils et accueillants. On a vraiment fait de belles rencontres», souligne-t-elle, avec enthousiasme.

L’étudiante Julie Andrade Garcia a rencontré des élèves de l’école Dorcas. (Photo: gracieuseté)

En compagnie de quelques membres du groupe, l’étudiante a eu la chance de visiter les classes de l’école Dorcas. «Les élèves ont chanté des chansons. On leur a montré des photos de nous au Québec. C’était un bel échange. J’ai pris le temps de demander le nom de chacun des enfants. Pour moi, c’était vraiment important. C’était un moment touchant», raconte-t-elle.

Questionné à savoir si une troisième mission humanitaire est dans les plans, Francis Brisebois répond qu’il y a un souhait de répéter l’initiative. «On ne sait pas si ça va être au Bénin ni le ‘’où, quand, comment’’. C’est notre volonté. Par contre, ça demande beaucoup de financement. On a eu la chance d’avoir des commanditaires et partenaires de qualité», termine-t-il.

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