Grossesse : une infirmière trouve une solution pour aider les femmes… et sa clinique

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Par Cynthia Martel
Grossesse : une infirmière trouve une solution pour aider les femmes… et sa clinique
Virginie Senécal pratique à la clinique de la Marconi depuis novembre dernier. (Photo : Ghyslain Bergeron)

SANTÉ. Depuis quelques mois, la clinique médicale de la Marconi priorise les rencontres de groupe pour le premier rendez-vous de suivi des femmes enceintes. Une initiative unique en région qui améliore l’accessibilité de même que l’efficacité du personnel.

Vers sept semaines de grossesse, la future maman doit généralement consulter son médecin ou un autre professionnel de sa clinique. Il s’agit du premier rendez-vous d’une longue série de suivis. Mais à la clinique de la Marconi, il en a été décidé autrement.

«C’est l’idée de ma collègue infirmière Geneviève Cardinal, actuellement en congé de maternité. C’est une fille super allumée et dynamique. Elle a mis sur pied ces rencontres en solution à la pénurie de main-d’œuvre, notamment. J’ai ensuite pris le relais et depuis, je ne cesse d’améliorer le contenu. J’ai même créé un document PowerPoint pour que ce soit encore plus intéressant», indique fièrement Virginie Senécal, infirmière clinicienne.

Qu’elles soient quatre ou dix, accompagnées ou non de leur conjoint, les femmes enceintes se réunissent le moment venu dans la salle de conférence de la clinique. Elles sont d’abord invitées à remplir un questionnaire permettant au médecin ou à l’infirmière clinicienne responsable de leur suivi de mieux les connaître sur leurs situation familiale et condition de santé, entre autres.

Virginie Senécal prend ensuite la parole en leur transmettant diverses informations.

«Je leur explique comment se dérouleront les rendez-vous de suivi ici à la clinique pour qu’elles sachent à quoi s’attendre. Le but aussi est de leur transmettre plein d’informations sur la grossesse en général, dont les malaises qu’elles peuvent rencontrer afin qu’elles aient les solutions en main et soient le plus autonomes possible. Je leur fournis des sources fiables sur le web pour qu’elles puissent s’y référer en cas de besoin», détaille l’infirmière.

Celle-ci estime que cette rencontre prépare davantage les femmes.

«Durant la séance, il y a une portion plus interactive durant laquelle les participantes sont invités à répondre à un sondage sur leur téléphone. À chaque question, les résultats apparaissent à l’écran à l’avant. C’est l’occasion de démystifier certaines situations. Ça porte beaucoup à la discussion, ça éveille d’autres questions. Parfois, en suivi individuel, les femmes n’osent pas poser telle ou telle question, mais en groupe, souvent on parvient à répondre à toutes les interrogations», fait valoir Mme Senécal.

Si cette rencontre de groupe est d’abord destinée aux femmes enceintes de leur premier enfant, Mme Senécal fait savoir que n’importe quelle maman peut y participer.

«Je pense entre autres à une femme qui vient d’emménager ici. D’ailleurs, j’ai eu à quelques reprises des mamans qui en étaient à leur deuxième enfant. Il s’agit d’une belle occasion pour les participantes de créer des liens entre elles, d’élargir leur réseau, je trouve. Ça rapproche aussi les communautés, car nous avons de plus en plus une clientèle multiculturelle.»

L’infirmière spécialisée en obstétrique n’y voit que des avantages.

«En plus de bien préparer les mamans, ça libère des ressources, le service est alors plus accessible. On se crée de la place où il n’y en a pas!» lance-t-elle.

«Le fait aussi que les femmes remplissent le questionnaire nous sauve beaucoup de temps pour les prochains rendez-vous, car ça évite bien des questions de notre part et beaucoup moins de paperasse. Bref, ça nous permet de réduire le temps accordé avec chaque patiente, mais tout en restant attentionné», soutient-elle, soulignant l’ouverture des médecins vis-à-vis cette initiative.

Emballée par toutes ces retombées, Virginie Senécal souhaite maintenant mettre sur pied une deuxième rencontre en prévision du troisième trimestre.

«Ça servirait à démystifier la prise en charge à l’hôpital. Aussi à trouver des techniques d’apaisement de la douleur, pour que les mamans soient prêtes pour l’accouchement. De cette façon, ça facilite le travail du personnel, mais aussi de la femme», conclut-elle.

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