À bout de souffle, les groupes communautaires réclament un meilleur financement

Photo de Cynthia Martel
Par Cynthia Martel
À bout de souffle, les groupes communautaires réclament un meilleur financement
Mélanie Létourneau, directrice générale de la CDC Drummond, entre autres, a pris la parole lors du point de presse. (Photo : Ghyslain Bergeron)

REVENDICATIONS. Ne tolérant plus l’inaction du gouvernement, des représentants d’organismes communautaires de la région se sont rassemblés devant le bureau du ministre André Lamontagne, lundi matin, pour réclamer haut et fort un rehaussement du financement et le respect de l’autonomie des groupes.  

Les organismes se disent à bout de souffle. Ils en ont assez «d’endurer» le sous-financement de leurs activités. Malgré la crise sanitaire et la dégradation du filet social causée par des années d’austérité, ils doivent pourtant faire face aux besoins croissants de la population.

Ce matin, à l’instar de centaines d’autres collègues de la province, une dizaine de représentants locaux ont donc déposé un document au pas de la porte du bureau du ministre responsable du Centre-du-Québec, André Lamontagne. Il s’agit d’un décret qui appelle à l’urgence d’améliorer le financement à la mission globale de tous les organismes communautaires, une action symbolique rappelant les décrets du gouvernement tout au long de la pandémie de COVID-19. Cette mobilisation provinciale s’inscrit dans le cadre de la campagne «Engagez-vous pour le communautaire» visant à rappeler au gouvernement du Québec les demandes que les organismes de tous les secteurs de l’action communautaire autonome ont déposées aux partis politiques pendant la dernière campagne électorale.

Les différents représentants ont signé de façon symbolique un panneau avec les demandes des organismes. (photo Ghyslain Bergeron)

Précisément, ils réclament un rehaussement du financement à la mission globale pour tous les groupes du Québec d’un montant de 460 millions de dollars. De plus, que le financement de tous les secteurs d’action communautaire soit indexé annuellement et minimalement à l’indice des prix à la consommation pour éviter une perte de valeur annuelle des subventions.

À l’instar des autres secteurs, les groupes communautaires sont durement affectés par la pénurie de main-d’oeuvre; même avant le contexte inflationniste. Le financement actuel ne permet pas d’offrir des conditions de travail adéquates et concurrentielles. Certains organismes pour y arriver ont entrepris de diminuer leurs offres d’activités de soutien à leurs communautés pour permettre le maintien d’équipe en réduction.

«Nous vivons depuis deux années une inflation qui met à mal la valeur de nos subventions alors que les frais de fonctionnement augmentent. La hausse annoncée du salaire minimum, bien qu’insuffisante pour lutter efficacement contre la pauvreté et l’exclusion, vient aussi créer une pression sur le coût des ressources humaines des organismes qui sont déjà souvent en deçà du salaire moyen», clame-t-on dans un communiqué.

Les groupes communautaires déplorent par la bande le fait qu’ils attendent depuis plus de deux ans le plan d’action gouvernemental de soutien à l’action communautaire que le ministre du Travail, Jean Boulet, a promis, mais reporté sans fixer d’échéance.

Par ailleurs, les organismes communautaires souhaitent le respect de leur autonomie d’agir dans le cadre de leurs missions et des orientations adoptées par leurs membres.

Enfin, ils demandent que la Politique de reconnaissance de l’action communautaire soit appliquée, mais aussi respectée par tous les ministères et organismes gouvernementaux du Québec.

Partager cet article