Un contact humain pour les familles isolées et vulnérables

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Par Cynthia Martel
Un contact humain pour les familles isolées et vulnérables
Isabelle Lepage, travailleuse de proximité, et Audrey Yergeau, directrice générale du Rendez-vous familial. (Photo : Cynthia Giguère-Martel)

COMMUNAUTÉ. Les familles vulnérables et isolées recevront plus d’aide préventive. L’organisme le Rendez-vous familial compte maintenant en ses rangs un travailleur de proximité après avoir été sélectionné à participer à un projet pilote provincial.

Initiative du ministère de la Famille, ce projet pilote vise à joindre les familles isolées directement dans leur milieu de vie via un travailleur de proximité. Le rôle de cet intervenant est d’établir un lien de confiance avec les parents et enfants, de mieux identifier leurs besoins et de les accompagner vers les ressources appropriées.

«Ça s’adresse aux familles d’enfants de 0 à 5 ans. L’objectif est de cibler ceux qu’on ne voit pas, c’est-à-dire ceux qui ne réclament pas d’aide par méconnaissance ou tout simplement parce qu’ils n’osent pas, car ils évaluent que leur problème est trop gros ou à l’inverse, qu’il n’est pas suffisamment grave pour consulter», explique Audrey Yergeau, directrice générale du Rendez-vous familial.

Drummondville, L’Avenir, Wickham et Lefebvre représentent les quatre municipalités desservies. Isabelle Lepage a été désignée pour agir à titre de travailleuse de proximité.

«On a la chance d’avoir Isabelle qui a accepté d’embarquer dans cette aventure. Ça fait cinq ans qu’elle travaille ici. Elle connaît le milieu communautaire en lien avec les familles, donc elle a un certain bagage et l’expertise que peut-être quelqu’un de nouveau n’aurait pas. Sans compter les liens qu’elle a établis au fil des années avec les autres organismes et partenaires», fait valoir Mme Yergeau.

Le Rendez-vous familial chapeaute le projet, mais les familles accompagnées ne seront pas uniquement dirigées vers l’organisme situé dans le secteur Saint-Nicéphore.

«L’essentiel du projet c’est de travailler en concertation avec tous les organismes ainsi que les municipalités. Isabelle n’appartient pas au Rendez-vous familial, elle est partagée avec la communauté, si on peut dire ainsi. Son objectif premier, ce n’est pas de ramener les gens dans notre ressource, car de toute façon, on n’aurait pas la capacité, mais bien de trouver la bonne famille et la diriger vers le bon service. Isabelle va dénouer les nœuds avec la famille. Bref, elle a un rôle de facilitateur», explique la directrice générale.

«Les prochaines semaines seront consacrées aux rencontres avec les autres ressources et les municipalités pour leur dire qu’on existe et quel est notre mandat. Du même coup, ça va me permettre de connaître ce que chacun offre et les actions mises en place. Je pourrai aussi demander aux maires comment je peux m’impliquer dans leur communauté», ajoute Mme Lepage.

Pour assurer une visibilité maximale, la travailleuse de proximité pourrait participer, par exemple, à une fête de quartier ou certains autres événements.

À terme, ce projet pilote permettra de dresser un constat des retombées de ce déploiement de travailleurs de proximité et de l’impact de leurs interventions dans la collectivité.

«L’aspect recherche et étude est intéressant. On sera accompagné par des chercheurs universitaires. Ça va permettre de mettre des mots sur des interventions et techniques d’impact», fait savoir Mme Yergeau.

«L’objectif n’est pas tant quantitatif, c’est-à-dire qu’on n’a pas de cible à atteindre pour le nombre de familles aidées. On mise plutôt sur l’identification des bonnes pratiques pour mieux les rejoindre. C’est aussi dans un but de prévention», poursuit-elle.

«L’objectif ultime, c’est de réintégrer socialement les familles isolées pour ne pas les laisser seules à elles-mêmes. Ainsi, on contribue à leur développement et bien-être et par le fait même, au bien-être collectif», enchaîne Isabelle Lepage.

Soulignons que la mise en place de ce projet donne suite aux recommandations de la Commission spéciale sur le droit des enfants et la protection de la jeunesse (commission Laurent).

En tout, ce sont 50 organismes communautaires et centres de pédiatrie sociale répartis dans 13 régions du Québec qui se partageront une enveloppe de 9 millions de dollars sur trois ans.

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