Les nouveaux visages de l’entrepreneuriat

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Par Cynthia Martel
Les nouveaux visages de l’entrepreneuriat
Mathieu Bouchard, répondant local en entrepreneuriat, organise une fois semaine les rencontres du club. (Photo : Ghyslain Bergeron)

MAGAZINE. Chaque semaine, une vingtaine d’étudiants se rencontrent dans un local du cégep de Drummondville. De divers horizons, un point d’intérêt les unit : l’entrepreneuriat. 

Depuis 1991, le Club entrepreneur étudiant du Cégep de Drummondville (CEECD) valorise, organise et fait participer la relève à des activités entrepreneuriales. C’est d’ailleurs le premier club de ce genre qui a été formé au Québec. C’est par des ateliers, conférences, concours, activités de réseautage et autres que les étudiants-entrepreneurs se retrouvent propulsés au cœur de la gestion de projets et du monde des affaires.

Répondant local en entrepreneuriat et coordonnateur du comité des programmes de techniques administratives au Cégep de Drummondville, Mathieu Bouchard remarque que l’entrepreneuriat a énormément évolué en 31 ans.

«On n’a plus affaire à l’entrepreneur typique, la grande gueule qui a 72 idées! Maintenant, ça peut être une personne qui a un petit flash et qui part son projet, l’intrapreneuriat (nouvelle succursale, par exemple), l’extrapreneuriat, soit un employé qui crée un projet au sein de l’entreprise pour qui il travaille. L’entrepreneuriat c’est aussi la reprise d’entreprise. Avec les plateformes numériques, on a pu voir naître aussi du youentrepreneuriat, une personne qui vend ses services sur YouTube», énumère-t-il.

L’entrepreneuriat englobant maintenant plusieurs formes de création d’entreprises, on assiste à une montée de l’intérêt.

«Selon une étude d’Academos (organisme de mentorat virtuel), en 2021, 38 % des jeunes avaient en tête l’entrepreneuriat; en 2022, c’était 48 % et c’était en haut de la liste. À mon avis, la pandémie a favorisé aussi le côté entrepreneurial des gens», indique M. Bouchard entouré de quelques élèves en rencontre.

Celui-ci croit que de nouvelles facettes seront encore dévoilées à court terme.

«L’entrepreneuriat va prendre une autre tangente. Juste ici, on le voit et on le sent dans la planification stratégique du cégep. Avec  l’agrandissement du collège, on aura droit à une place dédiée pour ça», fait-il savoir.

En regardant la liste des membres du CEECD, on remarque qu’ils sont issus de différents programmes, des arts visuels à la gestion de commerce, en passant par les sciences naturelles et la musique.  D’ailleurs, le CEECD prône l’esprit d’entreprendre tout autant que l’esprit d’entreprise, en valorisant l’entrepreneuriat lucratif, social, collectif, durable, sportif et artistique.

Laura Zbinden, présidente du CEECD. (Photo Ghyslain Bergeron)

«Ce qu’on apprend avec le club, ça n’a pas comme seul objectif de se lancer en entreprise. Oui, on apprend à faire du business, mais ça nous sert au quotidien. Ça peut être quelque chose d’aussi banale que l’organisation d’une fête. On apprend aussi à devenir professionnaliste. On expérimente beaucoup», explique Laura Zbinden, présidente du CEECD.

N’ayant pas elle-même l’objectif de démarrer une entreprise, la jeune femme de 20 ans s’est jointe au club parce qu’elle s’intéresse à une variété de domaines et qu’elle aime aider les gens.

Elle a d’abord été deux ans à titre de membre exécutif. Depuis septembre, elle assure la présidence, un défi qu’elle ne pensait pas être en mesure de relever.

«Je ne suis pas quelqu’un qui est très à l’aise à parler avec le monde. Je m’étais fixé comme objectif d’être un membre exécutif et finalement, je suis devenue présidente, car Mathieu m’a beaucoup challengée, et ça me va totalement. J’ai appris à parler plus, à cibler mes forces et faiblesses et à faire confiance aux gens et mieux les évaluer. Je me suis fait énormément de contacts en plus, c’est précieux. Le club nous transforme en tant que personne. Ça nous permet aussi de développer notre polyvalence, car on mène toujours plusieurs projets en même temps. Puis, ça nous apprend à nous virer sur un dix cennes», affirme avec reconnaissance l’étudiante de troisième année en Gestion de commerces.

Le CEECD compte actuellement 112 membres, dont six siègent sur l’exécutif.

«Le club, c’est une grosse famille au sein de laquelle tu apprends, tu vis et tu grandis. On n’a rien à perdre d’y participer, au contraire, on a juste à gagner», conclut Laura Zbinden.

Quelques membres du CEECD lors du colloque organisé par l’Association des clubs d’entrepreneurs étudiants du Québec en novembre dernier. (Photo gracieuseté Audrey Mc Mahon)
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