Passionnés de cartes sportives, des hommes d’affaires réinventent l’expérience d’achat

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Par Ghyslain Bergeron
Passionnés de cartes sportives, des hommes d’affaires réinventent l’expérience d’achat
Jacques-Antoine Rioux et Steve Plante sont copropriétaires du commerce. Absents sur la photo, les deux autres investisseurs Louis-Simon Ratté et Anthony Labrecque. (Photo : Ghyslain Bergeron)

AFFAIRES. Il y a tout juste un an, Au Shop Cartes et Pop ouvrait ses portes au cœur du centre-ville de Drummondville, sur la rue Heriot. Après avoir relevé plusieurs défis dans les premiers mois de fondation de l’entreprise, les quatre entrepreneurs sont maintenant prêts à foncer vers de nouveaux projets.

Les cartes sportives ont toujours eu la cote auprès des petits comme des grands. Si par le passé les cartes s’achetaient dans les dépanneurs et les magasins à grande surface, aujourd’hui il en est tout autrement avec les commerces spécialisés dans le domaine. La petite histoire d’Au Shop Cartes et Pop s’est amorcée dans le sous-sol d’un des copropriétaires, pendant la pandémie.

«On ouvrait des paquets de cartes et on vendait les plus populaires sur le web. Il y avait des acheteurs d’un peu partout dans le monde. On faisait ça pour le plaisir. J’ai voulu faire une «man cave» pour tripper avec d’autres personnes qui aiment les cartes. Mais là, de fil en aiguille et en ayant visité plusieurs magasins, on a réalisé que la plupart du temps tu dois ouvrir tes paquets sur le bord du comptoir. On a voulu vraiment faire différent», ont exprimé deux des copropriétaires, Jacques-Antoine Rioux et Steve Plante. Louis-Simon Ratté et Anthony Labrecque font aussi partie de l’aventure.

C’est à ce moment que le projet a pris forme. Les hommes d’affaires ont voulu réinventer la façon de consommer ces produits cartonnés. Ils ont voulu créer une expérience autour du hobby.

Un bar à cartes permet aux passionnés de cartes d’ouvrir les boîtes sur place. (Photo : Ghyslain Bergeron)

«On veut que les gens entrent et restent avec nous, qu’ils achètent ou non nos produits. Notre but, ce n’est pas de gonfler une facture, mais que le client puisse profiter du moment», a expliqué M. Rioux.

«De plus, il y a un bar à cartes où tu peux déballer tes paquets et boire un rafraîchissement. Ici, il n’y a pas de stress», a continué M. Plante.

Ainsi, ils ont imaginé un endroit où tout un chacun se plairait. L’entrée offre un salon avec fauteuils et des accès à différentes activités, dont des jeux vidéo sur une télé surdimensionnée.

«Ici, on offre le même service à tout le monde. Que tu aimes les cartes de hockey, de Magic ou de Pokémon, tu vas recevoir de l’attention. Que ton budget soit petit ou gros, tu vas y trouver ton compte», a ajouté Steve Plante qui est aussi propriétaire du restaurant Le 200 Brock.

Les défis

Au Shop Cartes et Pop vient à peine de souffler sa première bougie, mais l’entreprise a dû plus souvent qu’à son tour affronter un vent de face.

«Il y a eu un dégât d’eau majeur qui a complètement détruit nos produits en janvier 2022. Disons que l’eau et le carton ne font pas bon ménage! On a mis environ deux mois pour se remettre sur pied. Démarrer un magasin du genre, ça joue dans les six chiffres. On s’est par la suite dissocié d’un partenaire de l’extérieur (qui est maintenant fermé), ce qui nous a obligé à refaire l’image de marque du commerce. C’était nécessaire pour avoir notre propre identité», ont ajouté les deux passionnés.

Quelques semaines se sont écoulées avant qu’un autre événement ne vienne défier le quatuor. Un homme de l’Ontario a tenté d’acheter 15 000 $ de produits avec des informations volées. «Tout s’est fait en ligne. Malgré nos différents critères de sécurité, la transaction a été approuvée. Mais, il y avait une petite lumière rouge qui était allumée dans ma tête», a laissé tombé Jacques-Antoine Rioux.

Après avoir retracé «l’acheteur», ils ont communiqué avec lui. «Mon interlocuteur ne savait pas du tout de quoi je parlais! Il était même bête. J’ai tout de suite compris que c’était une tentative de fraude. Nous avons alors appelé la police», a ajouté M. Rioux.

La suite est digne d’un film policier. L’acheteur frauduleux avait planifié de venir chercher la marchandise à un moment bien précis, alors les autorités ont décidé de lui tendre un piège. «J’ai eu un employé d’un jour qui était en fait un policier. Quand l’acheteur est arrivé au magasin en fin de journée, le temps de faire des vérifications pour compléter la transaction, les policiers ont resserré l’étau. Dès qu’il a mis la main sur la boîte et fait un pas vers la sortie, la cavalerie est débarquée. Ils ont procédé à son arrestation. Ça aurait pu nous coûter 30 000 $ si l’on n’avait pas été allumés», a raconté le duo.

Le futur

Depuis quelques mois, Au Shop Cartes et Pop a repris son erre d’aller. Les quatre entrepreneurs veulent même bonifier l’expérience des clients qui se présentent au magasin du centre-ville. «On a beaucoup de pieds carrés au sous-sol qui sont inutilisés. On pense aménager des espaces pour ceux qui aiment faire de soirées de jeu comme des parties de Magic ou des compétitions de Pokémon. On a déjà commencé à faire des tournois de jeux vidéo et des soirées thématiques, dont le football. Même qu’un soir il y avait une cinquantaine de personnes qui s’amusaient ici. Nous sommes tous des gens avec les esprits vifs, alors ça ne peut que donner de bons résultats», a conclu les Drummondvillois.

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