Il y a 25 ans, Drummondville était de glace

Kévin Lampron-Drolet, collaboration spéciale
Il y a 25 ans, Drummondville était de glace
La polyvalente Marie-Rivier sert de centre d’hébergement pour les sinistrés, 1998. (Photo : Archives L’Express de Drummondville)

HISTOIRE. La crise du verglas de 1998 fut l’une des plus importantes tempêtes de notre époque, frappant plus de la moitié des régions urbaines du Québec et causant plusieurs décès.

Les effets de cette tempête se font toujours sentir des années plus tard dans plusieurs secteurs économiques tels que les industries agricoles, laitières et érablières. La zone la plus touchée fut celle que l’on appelle « Le Triangle noir » composé de Saint-Jean-sur-Richelieu Saint-Hyacinthe et Granby. Toutefois, la situation à Drummondville atteint également l’état d’urgence considérant les 80 à 100 mm de pluie verglaçante recouvrant dès lors la MRC. Heureusement, plusieurs citoyens devinrent des héros locaux et permirent à la ville de se redresser de cette catastrophe naturelle.

La rivière Saint-François sort de son lit et force les résidents à quitter leur domicile, 1998. (Photo Archives L’Express de Drummondville)

L’état d’urgence

Dans la nuit du 4 janvier 1998, des vents chauds en provenance du Texas rencontrent dans le sud-ouest du Québec des vents froids originaires de Sept-Îles. La tempête se poursuit la nuit suivante, privant près de 60 000 Drummondvillois d’électricité et forçant de nombreux citoyens à quitter leur domicile en raison du froid et des arbres qui menacent de s’effondrer sur leur maison. De plus, les rues longeant la rivière Saint-François vers Saint-Nicéphore sont inondées en raison du surplus d’eau provenant de Sherbrooke, de Richmond et de Melbourne, ayant eux aussi reçut la tempête. Le secteur du chemin Longue-Pointe est alors évacué à cause de la difficulté d’accès pour les services d’urgence.

De son côté, l’hôpital Sainte-Croix reçoit beaucoup de blessés, ainsi que plusieurs cas d’intoxication alimentaire issus du gel et du dégel de la nourriture. L’une des pires situations rencontrées par l’hôpital fut celle d’une famille s’étant presque complètement asphyxiée en tentant de se réchauffer au kérosène. Afin de prévenir la population des mesures de sécurité à prendre et des ressources qui lui sont disponibles, les radios locales CJDM et CHRD deviennent aussitôt les porte-parole des divers organismes et institutions, telles que les municipalités et les commissions scolaires. Pour les industries de la ville, c’est plus de 10 millions de dollars qui sont perdus chaque jour que la crise persiste. Plusieurs de ces industries devront attendre près de 4 semaines pour récupérer l’électricité.

Du soutien qui réchauffe le cœur

La Tablée populaire reçoit les denrées et les redistribue aux citoyens dans le besoin, 1998. (Photo : Archives L’Express de Drummondville)

Par chance, des équipes de renfort arrivent de Rimouski, Québec, Trois-Rivières, Edmonton et même du Connecticut aux États-Unis afin d’aider à rétablir les lignes de courant, de câbles et de téléphonies le plus rapidement possible. Nous recevons également du matériel de Shawinigan, Grand-Mère, Rimouski et Toronto afin de subvenir aux besoins de la population. À l’aide de sa soixantaine de bénévoles improvisés, la Tablée populaire de la ville sert alors de centre de distribution pour ces matériaux, notamment vers les comptoirs alimentaires. C’est plus de 275 000 livres de denrées et 400 cordes de bois qui sont ainsi distribuées. Louis-Jacques Laferté de Matériaux Laferté distribue également des cordes de bois gratuitement afin de réchauffer les Drummondvillois. Pour les nombreux sinistrés, la polyvalente Marie-Rivier, le Collège St-Bernard et la salle paroissiale de Saint-Germain se transforment en centres d’hébergement. Les pompiers de Saint-Germain approvisionnent aussitôt la population en eau potable en plus d’aider au transport des personnes âgées vers les centres communautaires ou d’hébergements.

En conclusion, ce que l’on retient avant tout de ce drame météorologique, outre l’importance de bons plans d’urgences, c’est la grande solidarité qui règne au sein des Drummondvillois. Ce n’est pas peu dire, même les pires tourments de Dame nature ne peuvent venir à bout de leur esprit d’entraide et de communauté.

Les ravages de la crise du verglas à Drummondville, 1998. (Photo Archives L’Express de Drummondville)

(Article rédigé par la Société d’histoire de Drummond)

 

 

 

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