Le quotidien des ambulanciers plombé par le manque d’effectifs

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Par Lise Tremblay
Le quotidien des ambulanciers plombé par le manque d’effectifs
(Photo : archives, L'Express)

SYNDICAT. Étant techniquement en grève depuis le mois de juillet, les ambulanciers de Drummondville se disent épuisés et découragés par «le manque d’action de leur employeur, la pénurie de main-d’œuvre et le manque de reconnaissance» qui plombent leur quotidien.

Selon Alexandre Hubert, ambulancier et président de la Fraternité des ambulanciers de Drummondville affiliée à la Fédération des employés du préhospitalier du Québec (FPHQ), uniquement du point de vue de la rémunération, les attentes sont élevées puisqu’aucune augmentation de salaire n’a été consentie depuis 2017. Durant la pandémie, ces professionnels n’ont été éligibles à aucune mesure incitative alors qu’ils étaient aux premières lignes, ce qui a accentué leur mécontentement. «Comme les autres professionnels de la santé, on nous a demandé de prêter main-forte au réseau, dont dans les cliniques de vaccination, mais quand c’était le temps des incitatifs financiers, on n’en faisait pas partie», informe-t-il.

À Drummondville comme ailleurs, les ambulanciers demandent un rattrapage salarial de 14 % en plus de la création de différentes primes; par exemple, une prime de risque de 8 % ainsi qu’une prime de fin de semaine de 4 %. Ils demandent aussi l’ajout d’une clause qui permettrait aux plus expérimentés de prendre leur retraite sans pénalité à partir d’un âge établi. Selon M. Hubert, les négociations se déroulent au ralenti. Pendant ce temps, le mécontentement sur le terrain s’accélère.

«Pour l’instant, les négociations ne mènent nulle part. Nous sommes en grève, mais il n’y a aucun impact sur la population puisque nous sommes un service essentiel. Nous avons déployé des mesures purement administratives», précise M. Hubert.

Pour se faire entendre, les employés ont apposé des autocollants syndicaux sur les vitres des véhicules puis ils ont cessé de transmettre les informations de chacun des transports qu’ils effectuent. Les employés de bureau doivent ainsi colliger eux-mêmes les données afin d’être en mesure de facturer les usagers.

«La situation est un peu décourageante en ce moment. On sent un manque d’action dans le dossier. Les gens sont épuisés. Il y a beaucoup d’overtime. On nous a ajouté beaucoup de tâches au fil des années. Il manque de main-d’œuvre. Il y a souvent des absents sur les quarts de travail», insiste le porte-parole syndical, qui représente une équipe de 50 ambulanciers, dont 26 à temps plein.

Malgré cela, ce dernier qualifie la couverture ambulancière dans Drummond comme étant «acceptable».

«C’est acceptable, mais la pénurie de main-d’œuvre, c’est difficile. Ça arrive fréquemment que des ambulances ne puissent pas sortir, car il n’y a personne à mettre dedans», insiste Alexandre Hubert, en informant que plusieurs de ses collègues n’ont pas pris leurs jours fériés depuis le début de l’année. «Ce n’est pas par manque de volonté de l’employeur cependant. C’est vraiment parce qu’il manque de monde.»

Au Québec, les heures de couverture ambulancière sont octroyées par le gouvernement en fonction du nombre d’appels, par secteur et par année.

À Drummondville, en semaine, quatre ambulances doivent être en fonction de jour, deux en soirée et trois la nuit à Drummondville. Les fins de semaine, elles sont trois de jour, une de soir et trois de nuit. Il est à noter qu’entre 22h15 et 6h30, les ambulanciers doivent aussi couvrir le secteur de Pierreville, qui regroupe quelques municipalités, comme Saint-François-du-Lac et Saint-Zéphirin.

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