La Fondation René-Verrier ajoute un chapitre à son histoire

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Par Cynthia Martel
La Fondation René-Verrier ajoute un chapitre à son histoire
Une campagne de financement silencieuse a été menée résultant à plus de 4 millions de dollars auprès d’une vingtaine de donateurs jusqu’ici. (Photo : Gracieuseté)

SANTÉ. La Fondation René-Verrier ajoute un chapitre à son histoire. Un centre de jour spécialisé en soins palliatifs ouvrira ses portes à l’automne 2023.

C’est dans un lieu lumineux, empreint de réconfort et de sérénité que patients et proches aidants viendront y recevoir des soins spécialisés en soins palliatifs, à raison d’une demi-journée ou un jour par semaine. Clinique infirmière, gestion des symptômes et de la douleur, groupes d’entraide, soutien psychologique, massothérapie, aide à l’hygiène, ateliers de nutrition et séances d’art thérapie ne sont que quelques-uns des services qui seront proposés.

«Chaque jour, nous pourrons accueillir une quinzaine de patients et autant de proches aidants. Ces derniers pourront aussi venir seuls, car eux aussi ont besoin d’aller chercher du support, de l’entraide ou du soutien des experts pour savoir comment on soigne un patient à domicile, par exemple. N’oublions pas que c’est avec eux qu’on évolue au gré de l’évolution de la maladie», fait savoir Marie-Julie Tschiember, directrice générale de la Fondation René-Verrier, soulignant qu’aucun patient n’y sera hébergé.

Le centre de jour sera dédié aux patients vivant à domicile et ayant reçu un diagnostic de maladie incurable, mais dont la phase terminale n’est pas encore enclenchée.

«Il faut bien comprendre que l’offre de services en soins palliatifs peut aller bien au-delà des quelques semaines qu’offre la Maison René-Verrier. Il y a toute une gamme de soins palliatifs possibles bien avant les soins de fin de vie et qui peuvent durer six mois, voire deux ans, avant que le stade de fin de vie s’amorce. À la Maison René-Verrier, nous accueillons uniquement les gens ayant un maximum de deux ou trois mois d’espérance de vie et ces derniers restent avec nous en moyenne trois semaines avant le décès. Avec ce nouveau centre, nous pourrons aider beaucoup plus de gens et leur famille, beaucoup plus longtemps, grâce à notre équipe qui détient déjà toute l’expertise pour le faire», clarifie Sophie Laliberté, directrice des soins de la Maison René-Verrier, où 995 personnes ont vécu leurs derniers moments depuis l’ouverture en janvier 2015.

Le centre de jour a aussi pour objectif de favoriser le maintien à domicile le plus longtemps possible.

«On va travailler en collaboration avec le personnel du CLSC et en complémentarité des services en soins à domicile y étant offerts», indique Mme Tschiember.

La terrasse du Havre d’Élizabeth. (Photo gracieuseté)

Une campagne de financement silencieuse

L’idée de cet important projet a germé en pleine pandémie de COVID-19.

«Avec le vieillissement de la population, on s’est demandé ce qu’on pouvait faire de plus. Petit à petit, on a eu l’idée du centre de jour. Dès cet instant, on savait qu’on s’embarquait dans un projet ambitieux, car ça prenait un nouveau bâtiment étant donné que la Maison René-Verrier n’a pas la capacité d’accueil pour ça. On s’est dit que si nous n’y allons pas de l’avant, personne d’autre ne le fera dans la région. Nous sommes les mieux placés pour développer des soins palliatifs et concrétiser un tel projet avec l’expertise qu’on a», raconte la directrice générale.

Dès ce moment, Mme Tschiember s’est mise en action pour rencontrer les fidèles partenaires de la Fondation. Ainsi, au cours des 18 derniers mois, une campagne de financement silencieuse a été menée résultant à plus de 4 millions de dollars auprès d’une vingtaine de donateurs jusqu’ici. Parmi ceux-ci, une dame ayant à cœur depuis des années la cause de la Fondation a généreusement versé la somme de 2 M$.

«C’est vraiment celle que nous appelons notre Fée Marraine qui a été l’étincelle pour enclencher le processus. Grâce à son don de 2 M$, elle a donné le coup d’envoi pour aller de l’avant! La générosité des gens qui nous entourent est tout simplement renversante!» souligne en toute gratitude la présidente, Elizabeth Verrier. Cette dernière a d’ailleurs appris avec grande surprise et beaucoup d’émotion, lors du dévoilement du projet le 29 novembre, que le nouveau centre sera nommé en son honneur et portera donc le nom de Havre d’Élizabeth.

Le futur centre de jour se situera au 545, boulevard des Chutes, à Drummondville, non loin de la Maison René-Verrier.

Cette maison sera prochainement démolie pour permettre la construction du centre de jour. (Photo Ghyslain Bergeron)

Le projet est actuellement à l’étape de l’élaboration des plans et devis. Selon l’échéancier, les travaux débuteront au printemps 2023 pour se terminer à l’automne.

Quelques embauches seront nécessaires pour venir compléter l’équipe de professionnels œuvrant déjà au sein de la Maison René-Verrier.

«Pour nous, c’est un peu comme un immense cadeau de Noël qu’on annonce un an d’avance. Cette fois encore, les organismes René-Verrier innovent en allant plus loin, en offrant plus pour les gens de toute notre communauté. Notre équipe et nos partenaires sont fantastiques et grâce à eux, nous sommes devenus une véritable référence, et ce, à bien des niveaux, dans le monde des organismes comme le nôtre. C’est une grande fierté de constater toute l’ampleur du legs que nous offrons aux gens de chez nous pour les années à venir et nous sommes si privilégiés d’être si bien entourés», conclut fièrement Marie-Julie Tschiember

Le Québec compte actuellement 37 maisons de soins palliatifs, dont six gèrent un centre de jour.

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