FAITS DIVERS. L’écrasement d’hélicoptère de mardi après-midi aura finalement fait une victime. Sylvain Desmarais, 64 ans de Lefebvre, a effectué son dernier vol à bord de son engin qu’il possédait depuis trois ans.
Il est un peu avant midi trente. Sylvain Desmarais monte à bord de son hélicoptère de type «rotorway home made» après avoir effectué ses vérifications de routine. Il est accompagné de sa fille Vicky qui filme la situation. «On fait ça souvent (filmer). On a des heures de vidéo. Parfois, mes oncles filment aussi quand il passe au-dessus de leur maison», a raconté Mme Desmarais.
Il décolle, effectue de nouveau des manœuvres de vérifications et s’envole dans le ciel de la municipalité de Lefebvre. Après une balade d’environ six minutes, il rentre au bercail pour mettre de l’essence. C’est à ce moment que le drame est survenu. «Je filmais son retour et tout à coup, il y a eu comme une explosion. Il devait être à 200 pieds (60 mètres) dans les airs. Il s’est écrasé à environ 800 mètres de la maison. Il n’y avait rien à faire. Au moins, il est décédé dans les airs en faisant de qu’il aimait», a partagé Vicky Desmarais.
Malgré l’arrivée rapide des pompiers, la victime présentait des signes évidents de décès.
C’est vers 16 h 30 que le coroner Yvon Garneau a confirmé le décès et l’identité de la victime.
Une communauté sous le choc
La nouvelle a fait rapidement le tour de la petite municipalité comptant tout près de 1000 âmes. Plusieurs frères et sœurs de la victime sont venus sur les lieux pour constater les faits. Souvent, de longues étreintes démontraient l’esprit familial des Desmarais.
«C’est le premier qui part. On le sait que ça va arriver, mais aujourd’hui ça fesse. Comme ma nièce a dit, c’était toute sa vie l’aviation, alors il doit vraiment être heureux en ce moment», a raconté un de ses frères en regardant vers le ciel.
En bordure du 10e rang, à Lefebvre, plusieurs voitures ralentissaient et s’arrêtaient près de la scène. «Est-ce Sylvain?», ont questionné plusieurs passants.
Sylvain Desmarais était connu au village. Natif de l’endroit, sa famille avait déjà tenu le dépanneur du coin. Dès ses 17 ans, il s’est intéressé au domaine de l’aviation. Au fil du temps, il a acquis plusieurs brevets de pilote qui l’ont mené un peu partout dans le monde.
«Il pilotait des avions-citernes. Il est allé combattre le feu en Grèce, en Italie. Il a été médaillé en Turquie pour son travail. Il a fait un contrat cet été, en Abitibi. On lui a même fait faire un gilet avec une photo de lui à bord de son appareil», a ajouté la conjointe de la victime.
Le pilote d’expérience était aussi instructeur. Il a formé plusieurs pilotes au cours de ses années d’enseignement. Pendant que la famille se réconfortait, un apprenti-pilote a appris la douloureuse nouvelle en arrivant à la résidence de la victime.
«J’étais comme sa copilote… on faisait tout ensemble. Il était sécuritaire. Professionnel. Tu peux être assuré que je vais perpétuer la tradition. J’ai 300 heures de faites. Un jour je vais voler pour lui», a conclu Vicky Desmarais.
Le Bureau de la sécurité des transports (BST) du Canada a été demandé afin de mener une enquête dans ce dossier.